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Partir, c'est bien

18 août 2022

Dieppe - Le Havre à vélo

Pour notre semaine de vélo à la mer, nous avons choisi de relier deux villes que nous avions déjà visitées et appréciées : Dieppe et Le Havre.
Elles se trouvent sur la Vélomaritime, un itinéraire cyclable de 1500km qui va de Dunkerque à Roscoff. Les étapes se font dans de jolies villes côtières, mais le trajet est plutôt dans les terres, certainement parce que les falaises de cette « côte d'albâtre » ne permettent pas de tracer un itinéraire proche de l'eau. Pour aller du bord de mer au haut des falaises, il y a un peu de dénivelé, mais finalement, rien de dramatique.

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  • 30 juillet – Train pour Dieppe / Pourville-sur-Mer

Nous partons samedi, premier jour de vacances, pour ne pas en perdre une miette. Au moment de tout emballer, nous avons une illumination : et si on prenait notre tente 2 secondes trois places plutôt que notre tente de bivouac ultra-légère où nous tenons à peine à deux ? Le test est concluant, la trois places est un peu plus encombrante, plus lourde, mais tellement plus agréable à trois !
Direction la gare de Paris Saint Lazare avec nos vélos, pour une arrivée à Dieppe à 17h. Notre idée est de nous éloigner un peu de Dieppe pour trouver un premier camping sur l'itinéraire. Par une belle route en surplomb, nous arrivons à Pourville-sur-Mer et au camping « Le Marqueval », qui mérite ses quatre étoiles. L'accueil est sympathique, notre emplacement donne sur un étang, il y a plein d'animaux à contempler et à nourrir, une chouette piscine et une soirée dansante à laquelle il fut difficile d'arracher Roxane « Je veux retourner là où il y a la musique ! ».

  • 31 juillet – Pourville-sur-Mer / Saint-Valéry-en-Caux

Le matin, il pleut. Nous patientons à coup de croissants, pains au chocolats et autres viennoiseries dégustées dans la tente. Puis mon garde-boue se met de guingois et fait un méchant bruit métallique. N'arrivant à rien à mains nues, nous interpellons un monsieur devant son garage qui fait des miracles avec un fil de fer. Sympa !
Le midi, nous nous arrêtons à Quiberville, juste après la fête de la mer et sa bénédiction... Nous profitons d'une expo peinture au club nautique et du spectacle d'un « wing-foil », une sorte de kite surf sans fil (bluetooth?). Des burgers et un panini nous calent (ou plutôt, nous calons dessus) puis nous repartons vers Saint-Valery-en-Caux, juste à temps pour se glisser dans la piscine du camping qui a la bonne idée d'être couverte par ce temps très mitigé. Nous terminons la journée par un coucher de soleil sur le phare.

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  • 1er août – Saint-Valery en Caux / Fécamp

Nous regardons régulièrement sur keskonfai.fr s'il y a des animations sur notre route. A Fécamp, c'est le cas : lors de notre passage il y a une expo aux « Pêcheries », ancien sécherie de morues transformée en un insolite musée, et une ballade contée assez rigolote qui nous amène sur les hauteurs de la ville. Le soir, un son et lumière est projeté sur les falaises. Le camping, bien que n'ayant pas (encore) de piscine, est charmant avec ses emplacements à flanc de colline, et les restaurants que nous avons essayés (Les Falaises et Daniel's) achèvent de nous séduire. Vive Fécamp !

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  • 2 août – Fécamp / Etretat (plage d'Antifer)

Il est 17h lorsque nous partons de Fécamp mais l'étape est très courte : une vingtaine de kilomètres. Arrivés à Etretat, ma théorie comme quoi il y a toujours une petite place pour une tente dans un camping est mise à mal : les deux campings de la ville nous refusent. Nous tentons notre chance dans un ou deux hôtel : complètement complets. Notre séjour à Etretat dure juste le temps de jauger l'ambiance « jet set » et de jeter un œil à l'aiguille creuse. Nous repartons vers l'inconnu alors que le soleil baisse. Après plusieurs hésitations, nous descendons vers la plage d'Antifer, où il est explicitement interdit de camper... Mais pas de dormir à la belle étoile ! Malgré l'heure tardive, la plage est très animée. Tout le monde finit par repartir et nous profitons de cet endroit magnifique rien que pour nous (ou presque : il reste juste un groupe de pêcheurs). Une nuit magique ! En repartant, nous croisons des gardes républicains sur leurs chevaux. Notre énorme tente 2 secondes est bien en vue sur le porte-bagage et je me demande si je vais réussir à les convaincre que, vraiment, nous n'avons pas campé.  Mais ils ne nous posent aucune question !

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  • 3 et 4 août – Etretat (plage d'Antifer) / Le Havre (et Tancarville en van)

Nous avons envie de nous baigner et de profiter de la mer - ce que nous n'avons pas vraiment fait jusque là.  Etrangement il n'y a pas d'accès à la mer à Cauville-sur-Mer où nous pique-niquons. Nous trouvons notre bonheur à Aquacaux, à Octeville-sur-Mer. Cette ancienne base de l'OTAN, construite à la fin des années 50 pour défendre le Havre en cas de nouvelle guerre, a été reconverti en ferme pédagogique marine. Un guide nous explique le fonctionnement de la ferme et nous admirons méduses, hippocampes et autres turbots. Nous finissons par l'aquarium des bars, qui sont en vente. Nous en achetons deux qui sont attrapés, tués et nettoyés sous nos yeux. Si ça ce n'est pas pédagogique...
L'arrivée au Havre est agréable. Cette ville mérite d'être connue ! Grande plage, skate park, foire, paillotes, culture, architecture... Nous sommes fans. Mais nous n'y restons pas : notre copine Manon, à qui nous avons prévu de rendre visite à l'improviste, a déménagé à Tancarville. Elle vient nous chercher, nous et nos vélos, avec son van Wolkswagen et nous ramène chez son copain Stéphane où nous nous prélassons deux jours. Il a deux filles, Flora et Andréa : des copines toutes trouvées pour Roxane.

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  • 5 aout – Tancarville / Le Havre et train pour Paris

Suivant l'itinéraire indiqué par Stéphane, qui connait toutes les routes par coeur, nous arrivons au Havre par la zone industrielle portuaire.  Pas très nature, mais fascinant. Des moules frites et un banana split plus tard, nos vacances à vélo s'achèvent. Nous repartons avec de jolis souvenirs de la côte d'Albatre – et quelques craies ramassées au pied des falaises dans nos sacoches.

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10 octobre 2021

La Véloscénie: Paris Mont Saint Michel

Impossible de se rappeler où on a entendu le drôle de nom “Véloscénie” pour la première fois. En tous cas, ça a fait son chemin dans notre tête jusqu’à ce que ça devienne une évidence: cet été, on fait la Véloscénie: Paris - Mont Saint Michel à vélo.

Le trajet fait 450km, on prévoit de faire environ 40km par jour. Avec les pauses et éventuellement les détours nous prévoyons deux semaines. Il vaut mieux viser un peu large qu’un peu court, histoire de ne pas avoir à choisir entre aller jusqu’au Mont Saint Michel ou être au bureau le lundi. Pour assurer le coup on décide de partir de Rambouillet plutôt que de Notre Dame de Paris. Une triche légitime, car nous sommes déjà allés à Rambouillet à vélo!

  • Dimanche 8 août (Rambouillet / Maintenon)

La journée ne commence pas bien: à notre parking à vélo on trouve l’Addbike avec un pneu complètement à plat. Nous n’avons pas la bonne clef pour démonter la roue et le vélociste en face de chez nous est fermé pour congés annuels.

Steph tente le coup avec une bombe anti-crevaison qui traine dans le top-case de ma moto depuis Mathusalem et miracle, ça marche! Au jour où j’écris ces lignes, on a toujours la même chambre à air, crevée mais avec de l’anti-crevaison dedans.

On charge toutes nos affaires et Roxane sur nos deux vélos. Bonne nouvelle: tout tient! Nous n’en sommes pas à notre coup d’essaie, mais d’une année sur l’autre, Roxane gagne en poids et en volume.

Direction la Gare Montparnasse et TER pour Rambouillet. A défaut de resto ou quoi que ce soit d’autre d’ouvert, nous faisons des petites courses à monop’ et pique-niquons dans le parc du chateau de Rambouillet. Notre destination du jour est Maintenon. Petit coup de loose, nous apprenons que le chateau de Maintenon sera fermé lors de notre passage. On fantasme de bivouaquer en douce dans le parc du chateau pour se consoler, mais comme on a besoin d’eau et d’électricité, on va au camping des îlots de Saint Val. Ca fait du bien d’arriver et en plus il y a des jeux pour enfants extraordinaires.

Pour la petite histoire, Louis XIV vint jusqu’à Maintenon chercher de l’eau pour alimenter son chateau de Versailles, construisant pour cela un aqueduc monumental. Il ne fut jamais achevé mais devint la curiosité du coin. Je me dis qu’il doit y’avoir des coins d’eau sympa et demande au gérant du camping s’il connaît un coin pour se baigner. Je suis un peu décue par sa réponse: il m’indique la piscine de Chartres, à vingt bornes de là.

 

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  • Lundi 9 août (Maintenon / Chartres)

Nous faisons connaissance avec nos voisins de camping, une petite famille flamande dont les filles ont 2 et 4 ans et qui attendent le où la troisième. Ils sont à vélo comme nous, bien plus chargés (ils ont une table et des chaises!) et sans assitance électrique. Ils font les mêmes étapes que nous, et précisent que s’ils font de si petites étapes, c’est parce que la grande finit par s’ennuyer. Comparé à eux, nous sommes de vraies lopettes!

Nous admirons le château de Maintenon à travers sa grille. Un monsieur plus tout jeune nous aborde et nous dit qu’il fait partie du spectacle – il y a des spectacles certains week-end en hiver, avec des centaines de participants en costume, il semblerait que ça vaut le coup. Ce sera une bonne occasion pour nous de revenir. On n’en aurait rien su si on n’avait pas été planté ce jour-là devant le chateau fermé. C’est le destin!

Les abords de Chartres sont vraiment très sympas à vélo. Nous longeons l’Eure et à un endroit canards et ragondins se disputent des bouts de pain.

Finalement nous allons à la piscine de Chartres, c’était une bonne idée après tout, c’est une des plus grandes de France, avec des toboggans, jacuzzis et tout.

Le soir, nous sommes invités chez des “warmshowers”. Warmshowers, c’est le couchsurfing des cyclistes (en mieux). Nous avions contacté un peu tous les hôtes qui étaient sur notre chemin et avons eu la bonne surprise de recevoir pas mal de réponses positives. Ce soir, ce sont Aurélie, Nicolas et leurs enfants Cloé et Malo qui nous accueillent chez eux – avec un barbecue! On passe une super soirée à discuter et Roxane se fait chouchouter par Cloé. Difficile de rêver plus sympa!

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  • Mardi 10 août (Chartres / Thiron Gardais)

Malgré l’assistance électrique, le vélo me semble lourd. Fatigue? Non, pneu à plat! On trouve la coupable, une grosse épine. Stéphane met une rustine et c’est reparti!

Le midi nous nous arrêtons à Illiers-Combray. Illiers, c’est là ou Marcel Proust passait ses vacances, même s’il nomme le village “Combray” dans son oeuvre. Ce petit village est l’archétype du trou paumé qui a son charme. Nous déjeunons au très bon petit resto “la Madeleine d’Illiers” puis visitons la “maison de tante Léonie” qui a inspiré l’auteur et a été transformée en musée. L’engouement local pour Marcel Proust est tel qu’en 1971, pour le centenaire de sa naissance, la ville a été renommée “Illiers-Combray” alliant son vrai nom et son nom fictionnel. Ca donne envie de lire Proust!

Nous entrons dans le Perche et ce n’est pas une surprise: c’est vallonné. Nous ne nous arrêtons pas à Thiron-Gardais, le fief de Stéphane Bern, mais juste à côté, chez Côme et Pauline qui nous offrent leur hospitalité warmshowerienne. Ils habitent une ferme qu’ils retapent, font pousser leurs légumes et élèvent leur fils, Céleste, en plein air. Il est un peu plus petit que Roxane mais a autant de caractère. Nous passons une très bonne soirée avec eux et campons sous le ciel étoilé.

 

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  • Mercredi 11 août (Thiron Gardais / Mortagne au Perche… Verneuil d’Avre et d’Iton)

Notre destination du jour est Verneuil d’avre et d’Iton, ou plus précisément Francheville, où habitent mes parents. Pour nous éviter deux jours de vélo de détour et pour que nous puissions passer du temps en famille, ils ont accepté de venir nous chercher sur la Véloscénie, à Mortagne-en-Perche, à une quarantaine de kilomètres de chez eux. On pourrait couper à travers le Perche pour se rapprocher plus, mais avec le relief on se demande si couper ne revient pas en réalité à rallonger… La Véloscénie suit une ancienne voie de chemin de fer, c’est le seul chemin plat du coin. On ne goûte peut-être pas à toute la palette de paysages du Perche, mais au moins, on n’arrive pas trop tard au rendez-vous! On a même un peu de temps pour s’arrêter au chateau Saint Jean à Nogent le Retrou puis à un bon resto (le Bistrot des Ecuries). A Mortagne-en-Perche, pour éviter de laisser nos vélos quatre jours dans la rue, des particuliers acceptent que nous les garions chez eux – c’est chic!

 

  • Jeudi 12 à dimanche 15 août

Quatre jours en famille – on recharge les batteries dans tous les sens du terme!

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  • Lundi 16 août (Verneuil d’Avre et d’Iton… Mortagne au Perche / Alençon)

Un “blablacar” peut potentiellement nous ramener jusqu’à nos vélo, mais nous n’avons pas de réhausseur pour Roxane. Ma mère nous en donne un, quite à ce qu’on s’en débarrasse à Mortagne. Finalement, c’est hyper léger, tout en polystyrene et ça sert dès à chaque fois qu’on est à table: on l’adopte pour le voyage! Entre ça et le pot, nous sommes bien équipés.

On quite le perche sans avoir vu un seul cheval percheron – à priori ils n’y en a pas beaucoup et il faut vraiment les chercher.

Nous arrivons assez tôt à Alençon et faisons le tour de ses aires de jeux. Ce soir encore, nous allons chez une inconnue, Marie-Claire, qui a accepté de nous héberger. Elle héberge aussi une autre cycliste et nous prépare à tous les quatre des petits plats! Son énergie et sa générosité me touche. Je me dis qu’il faudra que j’en prenne de la graine lorsque j’accueillerai à mon tour des warmshowers.

 

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  • Mardi 17 août (Alençon – Pré en Pail)

Nous ne sommes pas pressés et faisons un petit crochet par la source “Roxane”. Nous y découvrons une usine d’embouteillage dont les employés doivent se demander pourquoi des touristes viennent se prendre en photo devant leurs pallettes. Nous faisons aussi un crochet par “Saint Céneri”, un joli village où une dame a un jardin extraordinaire qu’elle ouvre au public.

Nous finissons avec une grimpette pour aller au Mont des Avaloirs, le point culminant du Massif armoricain et du Grand Ouest, à 416m! C’est peu pour un “mont” mais ça fait du dénivelé quand même. En haut, un énorme observatoire a été construit et lorsque nous y sommes, les éléments se déchaînent. Nous sommes le 17 août mais on pourrait aussi bien être le 17 novembre.

Enfin, nous atteignons Pré-en-Pail où comme prévu nous rejoignons le festival itinérant cyclo propulsé “ciné-cyclo”. A Pré-en-Pail, point de camping, mais dans le cadre du festival, on nous donne l’autorisation exceptionnelle de planter la tente – à proximité de la buvette, c’est parfait. C’est le Maire en personne qui nous y autorise. Le Maire est aussi le premier sur le vélo, le soir, lorsqu’il faut pédaler pour projeter le film. Et oui, c’est ça le Cinécyclo! Le pédalage alimente le son et l’image. L’idée est née au Sénégal, pour amener des films là où il n’y a pas l’électricité. Aujourd’hui l’association fait des tournée en France, avec la particularité extraordinaire que l’équipe se déplace de date en date à vélo – le même vélo qui sert pour la projection. Avec trente kilos de chargement! Et ce vélo là n’est pas électrique, question de principe.

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  • Mercredi 18 août (Pré en Pail – Domfront en Poiraie)

La journée commence sous la pluie, mais avec des viennoiseries (l’avantage de camper en centre ville!). Le midi nous atteignons la station thermale Bagnole de l’Orne et déjeunons dans une crêperie – les crêpes ne cassent pas des briques, c’est le moins qu’on puisse dire, mais on est au chaud avec une jolie vue sur le plan d’eau. Il pleut encore et à la perspective de dormir dans une tente mouillée, on réserve une caravane au “camping à la ferme sous les poiriers”. Les gérants sont meuniers et ont une petite épicerie où ils vendent leur farine entre autres produits locaux. Le soir le Cinécyclo se tient à seulement trois kilomètres, sur le site somptueux du chateau de Domfront. Il y a un concert, de grandes tables et des transats pour regarder les films. On retrouve l’équipe du festival avec laquel on a fait connaissance la veille: Emma de la Véloscénie, Lucille et Elise de Cinécyclo et Olivier qui tourne un film promotionel sur la Véloscénie (lien à venir – peut-être!). Et Marie, cinétouriste comme nous.

 

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  • Jeudi 19 août (Domfront en Poiraie – Saint Hilaire du Harcouet)

Le soir, nous campons chez un “warmshower”, Philippe. Il vient à notre rencontre à vélo et nous accompagne à la soirée Cinécyclo. Chaque soirée est différente, non seulement au niveau des films, mais aussi au niveau du cadre et du programme. Aujourd’hui c’est banquet sur une grande place, avec concert et marché aux producteurs en prime. Roxane passe un bon moment à courir entre les tables après un petit garçon. Le retour se fait à vélo en pleine nuit, comme la veille, avec Philippe en éclaireur avec son gilet hyper jaune.

 

  • Vendredi 20 août (Saint Hilaire du Harcouet – Mont Saint Michel)

Nous retrouvons “les filles” (Lucille, Elise et Marie) juste avant de voir le Mont Saint Michel et nous nous extasons en bande. De là où nous nous trouvons, on le voit entouré de milliers de moutons.

Nous nous octroyons une pause glace / Kouign amann / bière pour fêter ça et ensuite direction le camping. Il est idéalement situé, au plus près du Mont Saint Michel et accessoirement près du resto prévu avec les filles le soir. J’ai réservé des semaines en avance car je redoutais qu’il soit pris d’assaut, mais ils ne trouvent pas ma réservation. Verdict: j’ai réservé au “Camping Saint Michel” et nous sommes au “Camping du Mont Saint Michel”. Aller à l’autre camping nous ajouterait dix huit kilomètres et c’est déjà l’heure du dîner… Un petit emplacement tout simple nous tend les bras et après hésitation nous décidons de rester là. Tant pis nous avons déjà payé ailleurs un camping avec piscine. Qui a envie d’une piscine quand l’air est à 18°C?

Et maintenant, resto! Les filles de Cinécyclo ont eu vent d’un bon plan: “La Ferme”. Apéro, entrée, plat, dessert… La soirée est bien avancée quand nous les quittons direction le Mont Saint Michel où nous avons réservé pour la nocturne. C’est jusqu’à 23h et il doit être pas loin de 22:30 quand une navette nous pose au pied du Mont. Il est éclairé de toutes les couleurs, ça claque, mais nous n’avons pas de temps à perdre: nous nous enfilons toutes les marches et arrivons à bout de soufle (surtout Steph qui porte Roxane) à l’abbaye. Finalement l’entrée est à 23h mais les animations (éclairages, musique) sont jusqu’à 1h du mat’. Ouf! Roxane qui est en pleine forme en profite bien avant de sombrer pour la nuit.

Quelle journée!

 

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  • Samedi 21 août (Mont Saint Michel)

Nous trainons le matin. Après un petit dèj à la Brioche Dorée, nous songeons au déjeuner, mais il n’y a pas d’épicerie dans le coin. Tant pis, nous faisons nos dernières pâtes au réchaud. Puis direction le Mont Saint Michel que nous découvrons sous un autre jour, remplit de monde en dépit de pluie. La vue est superbe.

Le soir, direction la projection de Cinécyclo. Comme d’habitude, elle s’accompagne d’autres festivités, notamment un spectacle équestre présenté par une certaine Elisa. Il est écourté par un bel orage. Pour cette dernière soirée, Steph pédale un peu pour alimenter la projection. Verdict: c’est cardiaque!

 

  • Dimanche 22 août (Mont Saint Michel / Paris en train)

C’est le jour du retour, un peu stressant car on redoute de se retrouver sur le carreau à la gare: on ne peut pas réserver les emplacements vélos, les places sont limitées et les cyclistes nombreux. Nous arrivons à la gare avec plus d’une heure d’avance, l’occasion de saluer Lucille et Elise qui prennent leur train un peu avant nous. A notre tour nous prenons place dans le train avec nos vélos. Ouf!

Arrivés à Montparnasse, il nous reste un itinéraire grand spectacle à parcourir: celui qui nous mène à la maison: Invalides, place de la Concorde, Champs Elysées, Arc de Triomphe,…

 

Petit bilan de ces vacances: beaucoup de voies vertes, de belles rencontres grâce à Warmshowers et Cinécyclo, un Mont Saint Michel qui vaut le coup. On rentre un peu plus en forme que nous ne l’étions au départ et sans avoir courru le moindre rique d’insolation.

 

Vive les TER, et vive la France!

30 mai 2021

Avignon --> Mireval (Alpilles, Camargue, Occitanie)

Ça fait longtemps qu’on y pense, à ces vacances !  Elles étaient prévues pour mai 2020 mais nous avions dû nous rabattre sur un itinéraire à moins de 100km de notre domicile pour cause de Covid.  Jusqu’au dernier moment on redoute un rebondissement sanitaire, mais quand on enfourche nos vélos le 9 mai direction la gare de Bercy, c’est parti, plus rien ne peut nous arrêter !

Nos vacances ne commencent que le 13 mai, mais pour des raisons aussi bien logistiques que d’agrément, nous avons décidé de partir un peu en avance et de télétravailler quelques jours à Bourg-en-Bresse dans la famille de Steph.  Après une fête d’anniversaire grandiose (merci les bressan-ne-s), le 13 mai étant non seulement le jeudi de l’ascension mais aussi le jour des deux ans de Roxane, nous pédalons avec enthousiasme vers la gare de Bourg-en-Bresse pour prendre le TER direction Avignon.  Arthur et Lucas (le frère et le neveu de Steph) nous accompagnent à la gare respectivement à vélo et à trottinette.  Arthur a pris la peine d’emmener une pompe et monte vite fait dans le wagon pour gonfler nos cinq pneus.  On ne sait pas si c’est parce qu’il a pitié de nous, ou des vélos, ou des deux, mais en tous cas on apprécie.

A Avignon, nous sommes accueillis par ma copine Cloé, qui est devenue fermière en épousant un maraicher bio, Florent.  Ils ont une ferme (https://keskonfai.fr/@la_ferme_aux_gus) et une petite fille d’un an, Maxou.

On passe deux jours à la ferme et c’est un peu la fête : poney pour les filles, apéro chez les voisins, cuisine avec les légumes tout frais et glaces artisanales en dessert.  Le point d’orgue, c’est la tonte du « moutondeuse » de la ferme.  Depuis que j’ai été en Nouvelle Zélande et découvert les « gangs de tondeurs de moutons » je rêve d’essayer moi-même un jour.  Justement, le mouton de Cloé a bien besoin d’une petite coupe et on arrive à mettre la main sur les "forces à tondre" (les ciseaux de tonte).  Heureusement, Orion le mouton est patient.  Un vrai tondeur en aurait pour quelques minutes, mais nous on met deux bonnes heures, et encore, en s’y mettant à plusieurs !  Le seul moment où Orion s’agite vraiment, c’est quand on lui coupe une grosse dreadlock qui lui pend entre les jambes.  On y va tout doucement, poil par poil, et ce n’est qu’à la fin qu’on en est convaincu, Orion et nous : ce n’était bien que de la laine.

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Passage obligé par le Pont d’Avignon qui a littéralement bercé l’enfance de Roxane.

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Ensuite, direction les Baux de Provence.  Nous empruntons de jolies petites routes entre les cultures avant de grimper aux Baux.  Après la visite du joli village fortifié, nous redescendons à Maussane chez ma copine Agnès que je n’ai pas revu depuis neuf ans.  Facile à retenir, c’est l’âge de sa fille aînée, Manon, qui a maintenant une petite sœur, Agathe, trois ans.   Ça nous fait un joli pack de petites nénettes, qu’on laisse jouer ensemble d’autant plus longtemps qu’il pleut toute la matinée.

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La suite, en descente vers Arles, s’annonce être de la tarte.  Ce n’en est pas !  On fait un petit crochet vers le Moulin de Daudet qui nous amène sur un chemin accidenté.  On se relaie sur le addbike, qui même avec l’assistance électrique est physique à conduire dans ces conditions.  Parfois on marche à côté, pour éviter à Roxane d’être secouée dans tous les sens.  Le chemin n’en est pas moins joli et fleure bon la Provence et le fameux moulin donne envie de réviser ses classiques.

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A Arles, on retrouve Fabienne, Jean-Luc et leur bébé Adrien : c’est au tour de Roxane d’être la grande.  Elle doit aimer ce rôle car le lendemain elle ne veut plus partir.  Alors que nous, on piaffe.  Paradoxalement, c’est parce qu’on ne sait pas où on va qu’on est pressés de partir.  Alors que quand on sait où on va dormir le soir, on a tendance à traîner le matin !

Jusqu’ici le chemin était tracé par les amis auxquels nous rendions visite, mais la suite est plus floue.  Jean-Luc nous parle d’une belle piste cyclable tracée d’Arles jusqu’à la mer, à Port Saint Louis du Rhône.  Une affiche pour le Festival de la Camargue (https://festival-camargue.fr/) enfonce le clou : il y a là-bas une expo photo en plein air.  Alors va pour Port Saint Louis du Rhône !  Il y a bien 40 km à faire, mais c’est très roulant.  En prime, on passe devant le fameux Pont Van Gogh, à la sortie d’Arles.

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Un cycliste pas tout jeune (70 ans ?) roule dans la même direction que nous.  On entame la discussion, il est simplement venu acheter des oranges dans le coin.  Au fil des kilomètres, on apprend qu’il fait le tour du monde à la voile depuis les années 70.  Ou devrait-on dire « les tours du monde » ?  Car forcément, avec le temps, il l’a fait plusieurs fois.  Depuis un an, il est bloqué avec son bateau à Port Saint Louis du Rhône à cause du Covid.  Il finit par s’échapper devant nous, certainement lassé par nos pauses répétées pour tartinage de crème, remplissage de biberon, chapeau à remettre, etc.  J’imagine que quand on fait près de 80 kilomètres à vélo pour s’acheter des oranges, on n’a pas de temps à perdre !

Mes parents avaient eux aussi un bateau, un voilier de 8 mètres, qu’ils ont vendu il y a peu à un ami à eux, Henri.  Ils le contactent et le cœur sur la main il accepte que nous y logions – il est toujours à son anneau de Port Guardian, aux Saintes Maries de la Mer.  Après une bonne pizza de camion (nous sommes le 17 mai, J-2 avant la réouverture des restos) et l’expo photo (Endangered de Tim Flash), nous hésitons à nous y rendre.  L’après-midi est déjà entamé, les Saintes sont à près de 40 km, nous n’avons aucune idée de l’état de la piste qui y mène et nous ne savons pas jusqu’à quelle heure il est convenable d’arriver vis-à-vis de Henri.  Le coup de fil qu’on lui passe est décisif : « J’ai ouvert le bateau, vous arrivez quand vous voulez.  J’ai même allumé le frigo si vous voulez rafraîchir des bières ! ».  Go, go, go !  On prend le bac du Barcarin (gratuit pour les vélos !) pour rejoindre les Salins de Giraud, puis la « digue à la mer ».

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Le vent est contre nous, notre vitesse de croisière qui était de 25km/h tombe en dessous de 10 km/h alors qu’on a l’impression de plus appuyer sur les pédales.  En tous cas, on est bien content d’avoir l’assistance électrique sur un vélo : l’autre peut au moins se mettre dans sa roue.  On déchante un peu quand on voit qu’il reste 15 km d’autonomie à la batterie alors qu’on est encore à 25km.  Le mode « éco » n’aura jamais aussi bien porté son nom !  La Miss Meteo qui sommeille en moi sait que le vent tombera en même temps que le jour et qu’il ne vaut mieux pas se presser.  Nous faisons une belle pause pique-nique au phare de la Gacholle, en plein dans la Réserve Nationale de Camargue.  Il nous reste 12 km (pour 4 km de batterie).  Roxane tient à marcher – elle aime bien le vélo mais doit avoir atteint sa limite.  Marcher pour elle consiste à aligner deux pas, puis à s’accroupir pour jouer avec des « cahoux ».

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Puis le crépuscule arrive et la digue à la mer devient une allée magique entre les miroirs oranges des marais.  Des flamands roses décollent à notre approche, à la fois majestueux et patauds sur leurs longues cannes.  Roxane a accepté de remonter dans le vélo, l’électricité ne nous manque finalement pas tant que ça – on peut se la couler douce jusqu’à l’arrivée.  Enfin presque, car des paquets de sable ont par endroits envahi la digue, et que les vélos s’enlisent, surtout l’addbike.  Il est près de 22h quand nous arrivons au bateau.  Roxane est toute excitée et chante « bateau sur l’eau » sur le cockpit.

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Le lendemain, on profite de la plage, on se décrasse à la capitainerie, on fait une méga-sieste et on prépare la suite du trajet.  On rêve de passer une nuit dans une manade (élevage de chevaux et de taureaux camargues) et ce ne sont pas les offres qui manquent sur trip advisor.  Notre choix s’arrête sur « La Manade Saint Louis » pour sa localisation idéale et ses bons avis.

Le 19 mai, avant de nous diriger vers cette manade, un petit déjeuner en terrasse s’impose.  Et oui, c’est la réouverture !  On pique-nique au parc ornithologique du Pont de Gau, ou les flamands roses font carrément le show, accompagnés d’innombrables autres oiseaux (et de quelques ragondins).  Nous pensions emprunter le bac du Sauvage, mais il est en panne.  Nous nous consolons en prenant un itinéraire bis sur un terrain privé (avec l’accord à postériori du propriétaire).  Deux kilomètres avant la manade, il y a la promenade à cheval du Daladel.  Une promenade à cheval pas comme les autres, surtout quand on fait « la ballade du matin de trois heures », qui consiste à aller chercher les chevaux au pré et à les ramener en liberté au galop.  J’ai réservé pour le lendemain et comme on passe devant on s’arrête pour dire bonjour.  L’équipe est au rosé et nous invite à boire un verre avec eux.  La voilà, la vraie Camargue!  En toute banalité, nous évoquons les moustiques et comment les gens du cru s'en accomodent.  Le patron nous répond avec son accent de mafioso camarguais : "Moi, les moustiques, il ne me piquent pas."

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La manade où nous logeons est grandiose.  On voit enfin de près les chevaux et taureaux qui brillaient par leur absence dans la Réserve Nationale de Camargue.  En plus de l’élevage, les manadiers tendent les bras au tourisme : nous avons une très belle chambre dans un cadre qui se prête aux mariages.  Le matin, je m’éclipse pour être au départ de la ballade à huit heures.  Le gérant à l’air de déplorer que je sois la seule cliente du matin, mais moi j’en suis ravie, je pars en tête à tête avec la jeune guide.  Il y a 25 chevaux à ramener.  Nous trouvons vite le gros du troupeau, qui étrangement s’agglutine à un portail (certainement la preuve qu’ils aiment bien leurs conditions de vie à la promenade !).  Elle balaye les chevaux du regard, qui sont tous blanc (gris) puis énonce « Il manque Pompon, Vanille et Chocolat* ».  Nous les ramenons à bonne allure à la promenade, puis retournons chercher les trois réfractaires, sans aucune idée de l’endroit où ils se trouvent.  Ca met du piment, et les lieux sont tellement jolis, entre les marais, la nature sauvage et toute la faune, que si ça prenait des heures ça ne me dérangerait pas.  Finalement on les repère dans un endroit à priori inaccessible.  On arrive à les en débusquer, mais ensuite ce sont eux qui mènent la danse et vont où ils veulent, plutôt que de les ramener ce sont eux qui nous promènent.  La jeune guide m’impressionne, elle gère son cheval caractériel, sa cliente (qui ne sait pas toujours où se mettre), les chevaux en liberté et affiche un sourire détendu.  Après avoir ramené les trois derniers chevaux, il reste du temps et elle m’emmène me promener encore.  « On fait un petit galop ? » me propose-t-elle.  Je n’ai pas le temps de répondre, elle lance son cheval pleine balle.  Je sens qu’il serait contre-productif d’essayer de gérer mon cheval, je laisse faire en profitant à fond de l’adrénaline dans les virages.  Quand on s’arrête, elle me dit « J’adore faire ça ».

Je suis sur un petit nuage quand je retourne à la manade.  Steph et Roxane se sont aussi bien amusés, ils ont profité du passage d’un car de touristes pour assister à une démonstration de tri de taureaux à cheval.  La journée n’est pas finie, il nous reste cinquante kilomètres pour rallier Mireval où habite mon frère Benjamin et sa famille (Julie, Izia et Melody – de temps en temps).  Nous suivons la « Via Rhona », piste cyclable qui va du Lac Léman à la Méditerranée, passant par Aigues-Mortes, le Grau du Roi, la Grand Motte et Palavas les flots.  On longe le canal du Rhône à Sète à un endroit où un panneau interdit la circulation, même à vélo (comme le panneau ne dit pas pourquoi, on ne sait pas si on a mal agit ou si l’interdiction était absurde).

S’ensuit un week-end d’orgies culinaires en famille (et le re-fêtage de l'anniversaire de Roxane).  Et aussi un peu de vélo, du poney entre cousines et du yoga entre belles-soeurs!

Julie me motive pour aller au cours que sa prof donne une fois par mois au lever du soleil sur la plage, le cours est gratuit, il faut juste venir habillé en blanc.  Nous nous levons très tôt, mais néanmoins trop tard pour arriver à l'heure.  Nous nous apprêtons à nous faire toutes petites pour nous intégrer au groupe mais pas besoin, il n'y a personne sur la plage.  Après un quart d'heure de recherches et l'interrogation de quelques joggeurs et promeneurs de chiens ("vous n'auriez pas vu un groupe de gens en blanc?"), nous devons nous rendre à l'évidence: il n'y aura pas cours.  Nous faisons quand même notre séance, en suivant un cours sur smartphone, rigolant intérieurement de faire avec application des équilibres fessiers devant notre smarphone dans notre tenue blanche.

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Nous partons le plus tard possible, direction la gare de Frontignan, toujours sur la Via Rhona.  Nous pédalons à fond pour ne pas louper notre train, et heureusement nous arrivons avec dix bonnes minutes d’avance car il y a un escalier et pas de rampe ni d’ascenseur ou d’escalier roulant.  Avec nos vélos chargés c’est un peu galère.  Quid des personnes en fauteuil roulant ?  Roxane monte fièrement les escaliers « sousseule » (toute seule), ça nous arrange bien de ne pas avoir à la porter en plus.

Nous faisons escale une nuit à Lyon, pour couper le long trajet en TER jusqu’à Paris et pour faire un échange avec la mère et la tante de Steph qui nous y rejoignent: nos PC de boulot, que nous leur avions laissé à Bourg en Bresse, contre un pot qu’elles nous avaient prêté pour orner notre porte-bagage (et accessoirement, accompagner Roxane vers la continence).  C’est aussi l’occasion de déjeuner en terrasse.

Nous sommes contents d’avoir trouvé deux bonnes adresses à Lyon, l’hôtel de la Marne et le restaurant le Newtree, car nous n’avons certainement pas fini de sillonner la France en TER et en vélo et nous y repasserons certainement !

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* Les prénoms ont été modifiés

6 septembre 2020

La Bretagne à vélo par le canal de Nantes à Brest

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En mai 2020, Roxane avait un an et nous étrennions notre nouveau joujou : un addbike.  C’est une sorte de nacelle pour enfant à deux roues, qu’on peut adapter sur n’importe quel vélo en le mettant à la place de la roue avant.  Elle est articulée de façon à pouvoir tourner assez naturellement, en penchant le vélo, et non pas « à plat » comme un quad ou un triporteur (c’est pendulaire, comme les motos à trois roues).  En plus, c’est hyper compact et maniable, contrairement aux vélos cargos.  Cerise sur le gâteau, cocorico, on doit ce produit à des français.

Couplé à un vélo électrique (parce que Roxane, elle est petite, mais elle est lourde) et nonobstant le fait que l’étiquette indique que l’addbike n’est pas adapté aux enfants de moins de deux ans, c’est l’équipement rêvé pour notre mini-famille de cyclotouristes.

Respectant la zone de 100 km de confinement autour de chez nous à La Garenne-Colombes, nous nous sommes offert une virée d’une semaine en passant par Versailles, Chevreuse, Rambouillet, Thoiry, le Vexin, Saint Germain en Laye.  Roulant de château en château, d’amis en rencontres insolites, de champs en forêts, nous avions eu la confirmation qu’à vélo le bonheur et la liberté sont à portée de main (presque aussi bien qu’à cheval !).

Pour les grandes vacances d’été, trois semaines en août, c’est tout vu, nous partons à vélo.  Cette fois nous emportons tente et duvet pour plus de liberté.  Ce sera « le canal de Nantes à Brest » pour découvrir la Bretagne est rendre visite aux copains qui sont dans le coin.

En termes de préparation, j’ai fait des demandes sur warmshowers qui n’ont rien données et appelé un ou deux campings qui nous ont assuré qu’il n’y avait pas besoin de réserver.  La veille du départ, Arthur nous prête un porte bagage et des sacoches, ce qui nous permet de faire tenir nos affaires à tous les trois sur nos deux vélos.  Et c’est parti !!!!

Quelques mots sur le canal de Nantes à Brest, quand même : c’est un ouvrage pharaonique, qu’on doit notamment à Napoléon, avec d’abord des visées militaires, puis marchandes, avant son abandon au tourisme : tourisme fluvial et surtout cyclotourisme.  Les différences d’altitude entre les différents tronçons du canal nécessitent plus de 200 écluses, avec des tronçons particulièrement raides ou les écluses se succèdent.

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Le passage des écluses nécessite tout une organisation et pas mal de temps (à certains endroits, plusieurs jours pour quelques kilomètres !) et de toutes façons seule une partie du canal est navigable.  Par contre, à vélo, le canal s’offre dans son intégralité, avec 400 kilomètres de voies cyclables ininterrompus et très bien entretenus, en site propre (c’est-à-dire : sans voiture).

  • Dimanche 2 août (Paris Nantes en RER)

Train pour Nantes.

Les vacances commencent dès qu’on quitte notre logis car on va à la gare à vélo (en passant par les Champs et les Invalides, s’il vous plaît !).  C’est la première fois qu’on prend le TER avec nos vélos et ouf, il y a de la place : en cas de forte affluence on pourrait nous interdire l’accès au train.  Mais de toutes façons il n’est pas possible de réserver une place pour un vélo !

Nous sommes accueillis par nos amis Alain et Joséphine.  Avec la cuisine de Joséphine, nous reprenons des forces avant même d’avoir commencé à en perdre !

  • Mardi 4 août (Nantes – Nort-sur-Erdre)

C’est le grand départ ! On part à vélo de Nantes sous le regard bienveillant de Joséphine et Alain.  Nous suivons l’Erdre.  Dès le début, c’est magnifique.  Nous croisons le canal de Nantes à Brest (qui ne part pas de Nantes et qui n’arrive pas à Brest non plus d’ailleurs) mais nous en éloignons pour rejoindre le camping à Nort-sur-Erdre.  Après nos premiers 40 petits kilomètres, nous sommes ravis d’y trouver une piscine !

 

  • Mercredi 5 août (Nort-sur-Erdre – Saint Gildas des Bois)

Nous empruntons le canal de Nantes à Brest jusqu’à Guenrouët, soit un bon gros 50 km sous une chaleur torride.  Nous pique-niquons près d’une écluse habitée par des poules et des chèvres, qui partagent leur repas avec Roxane (ou l’inverse, je ne sais plus trop).  Le coq nous impressionne en traversant plusieurs fois le canal moitié sautant, moitié volant, on dirait qu’il fait ça rien que pour la frime.

En fin d’après-midi, arrivés à l’écluse 15, des ânes attirent notre attention, puis une buvette.  La première que nous croisons !  La buvette éclusière sert de la bière locale et plein de petits plats maison : la pause s’impose !

Nous quittons le canal pour rejoindre Saint-Gildas-des-Bois où nous connaissons Charlotte, une asnière (une loueuse d’ânes, si vous préférez).  Nous lui donnons des nouvelles de ses ânes croisés à la buvette et elle nous installe dans son « camping », un coin de forêt à peine aménagé et privatisé pour nous.  L’ambiance bivouac avec tout le confort à porté de main (à une centaine de mètres il y a eau, électricité, etc.) nous plait beaucoup.  En plus, le sol du sous-bois est particulièrement moelleux : ne transportant pas de matelas, nous sommes sensibles à cette moelleusité !

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Le lendemain, nous louons un âne pour une ballade de quelques heures (dont aux moins deux où Roxane dort et où il faut la porter dans nos bras).  Le soir, dîner à la buvette éclusière avec Charlotte !

  • Vendredi 7 août (Saint-Gildas-des-Bois - St Vincent sur Oust)

Nous passons Redon et pique-niquons vers « l’ïle aux pies », un spot très fréquenté où les berges du canal sont de véritables falaises.  L’après-midi est caniculaire et nous succombons au premier panneau « camping » qui nous tend les bras.  Le gérant du camping ne manque pas d’idées, il a transformé de vieux meubles en jeux en bois originaux et a ainsi ouvert une salle de jeux unique en son genre.

En s’arrêtant là, nous avons une idée derrière la tête : nous souhaitons aller à la Gacilly, recommandé par Joséphine pour ses expos photos en plein air.  Cela nécessite de faire un crochet par rapport au canal alors autant faire ce crochet à partir du camping et ne pas trimballer tout notre barda.  Une fois la chaleur tombée, vers 18h, nous nous mettons en route.  Ça monte, il y a seulement 7 km mais ils n’en finissent pas.  Lorsque nous arrivons, tout est plus ou moins en train de fermer, par exemple la Maison Yves Rocher et son musée interactif (c’est à la Gacilly qu’est né Yves Rocher et de la nature environnante qu’il a tiré ses premiers produits).  Nous nous vengeons sur une bonne crêperie et profitons en fin de compte des expos photo en plein air très intéressantes.

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Après une telle journée, nous avons un peu la flemme de faire le trajet retour, mais finalement il est très agréable.  Le soir la nature retrouve sa fraîcheur et c’est assez exaltant de se balader à vélo au crépuscule.  On croise même une biche !

  • Samedi 8 août (St Vincent sur Oust – Roc Saint André)

Le camping du Roc est notre étape du soir.  Piscine, sardines, foule tranquille de cyclotouristes.

  • Dimanche 9 août (Roc Saint André – Ecluse 40 Pomeleuc)

Nous passons le joli village de Josselin (salut cousin !).

A l’heure de planter la tente, nous avisons une jolie maison éclusière et sa jolie pelouse (écluse 40 – Pomeleuc).  Nous avons bien envie de « bivouaquer » et nous avons tout ce qu’il faut, y compris assez de batterie sur le vélo électrique pour le lendemain.

Steph avise des baskets devant la porte de la maison.  Serait-elle habitée ?  C’est plutôt rare qu’elles le soient !  Nous frappons et rencontrons l’éclusière.  Verdict : bien sûr que vous pouvez planter votre tente !  Elle nous donne même de l’eau et accès à son bureau.  Sympa l’éclusière !  Elle fait ce métier depuis quarante ans et s’apprête à prendre sa retraite (ce qui implique de déménager, la maison éclusière étant un logement de fonction).  Elle ne sera pas remplacée et déplore que les écluses se dépeuplent.  Avant, il y avait un éclusier par écluse, contre 3 éclusiers pour 40 écluses aujourd’hui dans le secteur.  Quand un bateau s’annonce, elle saute sur son vélo pour le rejoindre et lui fait passer plusieurs écluses avant de passer le relais à un collègue.

Je me demande un peu comment va évoluer à l’avenir ce canal.  Cela ne coule pas de source – c’est le moins qu’on puisse dire ! lol

  • Lundi 10 août (Ecluse 40 Pomeleuc - Pontivy)

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Nous traversons Rohan, ville historique dont nous seront particulièrement charmé par… La crêperie !  Découverte du lait ribaud, lait fermenté proche du yaourt (ou de l’airag, pour les mongolophiles).  Il nous est bien précisé qu’il ne s’agit pas d’un dessert et que ce n’est pas pour les enfants mais Roxane en avale très goulûment à la fin de son repas.

A côté de nous déjeune une famille dont la fillette de 10 ans fait 60 bornes par jour, et avec le sourire en plus !

Le soir, nous sommes à Pontivy.  Le tonnerre gronde, nos vêtements et nous-mêmes ne sommes plus très frais.  Nous prenons deux nuits dans l’auberge de jeunesse qui est très bien tenue.  On a même droit à un lit parapluie !

Nous faisons deux visites guidées, l’une de la ville, l’autre du château, avec une guide conférencière captivante.  Petite astuce pour faire ce genre de visites avec un gros bébé et sans poussette : le portage type « pagne africain » qui se fait avec n’importe quel grand paréo.  Paréo pouvant également servir en voyage de : serviette de bain, écharpe, chapeau, nappe de pique-nique, robe, jupe…

Photos de l'immatriculée conception à Pontivy:

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  • Mercredi 12 août (Pontivy – maison éclusière de Poulhibet)

Nous sommes bien avancés sur le canal et devons en envisager la fin.  Beaucoup vont à « Roscoff », car le canal de Nantes à Brest fait partie d’un itinéraire de 1200 km qui couvre la Bretagne et tout l’atlantique, de Roscoff jusqu’à Hendaye : la Vélodyssée.  La Vélodyssée fait elle-même partie d’un itinéraire encore plus grand, l’EV1 (pour EuroVelo1) Atlantic Coast Route, 8000 km allant du nord de la Norvège au sud du Portugal.

Aller à Roscoff, c’est toucher au mythe, mais c’est quitter le canal à Carhaix pour emprunter une autre voie verte, qui suit le tracé d’une ancienne ligne de chemin de fer.

Quant à suivre le canal jusqu’au bout, c’est finir un peu en eau de boudin car le tracé s’arrête à Chateaulin (dans les terres !).  Pousser jusqu’à la presqu’île de Crozon est certainement superbe mais ne nous dit pas où mettre un point final à notre cyclotrip.

Bref, nous visons vaguement Crozon en repartant de Pontivy, mais ce jour-là, nous n’irons pas loin. 

Devant une maison éclusière (celle de Poulhibet), un type tresse des paniers d’osier.  Des tables de pique-nique, poubelles et toilettes sèches nous disent à leur façon « arrêtez-vous donc ici ».

Une belle pluie accompagnée de tonnerre semble porter le même message.

Nous faisons connaissance avec Romain Bertho et apprenons qu’il est « osiericulteur ».  Il fait ses paniers avec de l’osier qu’il a lui-même planté et récolté !  Sur ce, il nous dit qu’il part et qu’il est prêt à nous laisser la maison éclusière pour que nous soyons à l’abri de la pluie la nuit.  Il a beau être à peine 16h, on ne refuse pas !  Ce qui est marrant, c’est qu’on accueillera des gens venus visiter la maison éclusière et voir ses paniers.  On en vendra même un !  On en achètera un aussi, qui s’intègrera parfaitement dans notre cyclo-bagagerie.

 

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Merci à l’association Canal Guerledan-Pontivy pour cette étape insolite !

  • Jeudi 13 août (Maison éclusière de Poulhibet – Abbaye de Bon-Repos)

Direction le lac de Guerlédan, 12 km de long, qui depuis 1930 coupe le canal en deux.  Sa construction a noyé 17 écluses !

Nous faisons une pause à l’est du lac.  Les algues ne nous incitent pas à la baignade.  Qu’à cela ne tienne : il y a une barraque à crêpes pour illuminer notre pause !

Un peu après 17h, après avoir contourné le lac, nous arrivons aux Forges des Salles, haut lieu d’histoire sidérurgique.  C’est une véritable cité ouvrière articulée autour du haut fourneau.  Etablies en 1623 et arrêtées en 1877, les forges et le village qui en vivait ont été restaurés et ouverts au public et permettent de se figurer au mieux comment on pouvait vivre il y a deux cents ans.

Il est trop tard pour se joindre à une visite guidée, mais heureusement de nombreuses anecdotes sont affichées un peu partout et nous partons un peu plus instruits.

Nous sommes sur le magnifique site de l’Abbaye de Bon Repos lorsqu’il se met à pleuvoir et nous nous mettons en quête d’un abri pour la nuit.  Steph remarque à côté de l’office de tourisme des tables de pique-nique et un abri sommaire qui doit être un parking à vélo.  C’est parfait !  Nous plantons la tente.  Nous nous rendrons compte en partant qu’il s’agissait certainement d’un terrain privé attenant à un gîte, que nous avons squatté en toute bonne foi !

L’abbaye dont les ruines surplombent le blavet est jouxtée par un étrange village aux maisons de chaumes.  Il s’agit du décor d’un spectacle de son et lumière qui a lieu tous les ans (sauf en cas de Covid).  Désert, il  offre un chouette terrain d’exploration pour notre ballade crépusculaire.

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  • Vendredi 14 août (Abbaye de Bon-Repos – Chapelle de Lansalaün à Paule)

Nous approchons de Carhaix, où il y a forcément des campings, puisque d’habitude (quand il n’y a pas le Covid) la ville accueille des centaines de milliers de festivaliers avec les « Vieilles Charrues ».  Une petite affichette attire notre attention : « Kanol Tan, un été en lumière en Centre-Bretagne, concerts, spectacles, Installations lumineuses et sonores, conférence, ateliers… » et rajouté à la main « à 400 m ».  Le festival s’est installé dans une chapelle.  Ce sont des techniciens des vieilles charrues qui en sont à l’origine et ils ont fait les choses en grand, la chapelle est magnifiquement illuminée.  Les installations sonores sont des chants d’oiseaux ralentis, pour pouvoir en écouter les détails.  Il nous faut de l’eau et de l’électricité pour recharger mon vélo, puisque nous n’en avions pas la veille au bivouac.  Roxane harangue un voisin qui boit le rosé sur sa terrasse et il s’esclaffe « elle a soif la petite ! ».  « Oui à propos…  Vous auriez de l’eau ? ».  Une fois fait le plein d’eau, nous remarquons plusieurs multiprises et on explique notre cas : on resterait bien pour ce chouette festival, mais il nous faut de l’électricité et accessoirement, le droit de planter une tente…  On nous oriente vers « Lolo » qui n’en est pas à son premier cyclocampeur.  C’est à peine si ses moutons sont surpris.  La surprise est pour nous, le lendemain, quand nous croisons dans son jardin, où nous avons finalement planté la tente, Jean-Charles Guichen – l’artiste start de la soirée, au son duquel le public a dansé la gavotte !

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  • Samedi 15 août (Chapelle de Lansalaün à Paule – Loqueffret)

Depuis deux jours, nous savons où nous allons au final : à Loqueffret !  C’est chez Jean-Paul, ami voyageur à cheval et à vélo (entre autres).  Nous quittons le Canal de Nantes à Brest, qui de toutes façons n’allait pas à Brest, et nous rendons par monts et par vaux à Loqueffret.  Nous passons deux jours avec Jean-Paul, dormant dans son grenier ou il fabrique ses bateaux (en termes de nuit insolite, ça se pose un peu là), rencontrant tout son bestiaire (chien, poules, vaches, chevaux, mulet, âne…), faisant même une ballade à dos de vache sur sa préférée, « Possédée ».  Il nous emmène aussi faire un tour de voile-aviron vers Le Passage (qui est un peu la fin du canal de Nantes à Brest – c’était le destin !), remontant l’Aulne maritime à la voile et le redescendant à la rame, à un bon rythme motivé par l’orage nous talonne de près.  Nous ne savons pas dans quelle mesure c’est raisonnable d’emmener un bébé, mais au cas où, nous attachons Roxane avec une corde pour qu’elle ne puisse pas aller à l’eau, et nous nous astreignons à porter nos gilets de sauvetage au cas où il faudrait malgré tout aller la repêcher.  Séjour chez Jean-Paul = aventure à coup sûr !

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  • Mardi 22 août (Loqueffret – Carantec)

Il ne nous reste qu’à rentrer chez nous par le train.  La gare la plus accessible est celle de Morlaix.  Jean-Paul nous accompagne un petit bout, tout en montée et en descentes.  Puis nous rejoignons la Vélodyssée qui emprunte par ici une ancienne ligne de chemin de fer.  Ca monte en pente douce jusqu’à un point haut, puis on est en roue libre pendant les derniers kilomètres jusqu’à Morlaix.  D’ailleurs à en croire les panneaux, Morlaix se dit Montroulez en breton !  Il nous semble inconcevable de finir notre périple sans profiter un peu de la mer et nous poussons jusqu’à Carantec.  Nous prenons quartiers pour deux nuits dans un camping et occupons la journée à visiter l’île Callot, accessible par une digue à marée basse et qui offre plein de recoins terrestres et marins superbes.  On ne pouvait rêver plus chouette finish.

  • Jeudi 24 août (Carantec – Morlaix à vélo, Morlaix – Saint-Brieuc en RER, Saint-Brieuc - Plouha à vélo)

Notre cyclo-trip tourne au TER-trip.  C’est que nous avons bien pédalé jusqu’au Finistère et que nous ne pouvons pas faire le retour en TGV avec nos vélos, et encore moins avec notre addbike.  Pour éviter de faire trop de train d’affilé avec Roxane, nous faisons des étapes.  D’abord chez notre copain Pascal, qui habite à Plouha.  De la gare de Saint-Brieuc à Plouha, nous prenons la « Vélomaritime » qui roule de Roscoff à Dunkerque (1500km !).  La Vélomaritime fait partie de l’Eurovelo 4, la véloroute de l’Europe Centrale qui termine à… Kiev, en Ukraine !  La partie que nous empruntons est aussi belle que sportive, nous arrivons rincés et heureux chez Pascal, qui nous trouve un peu masos !

  • Vendredi 25 août (Plouha – Saint-Brieuc à vélo, Saint-Brieuc – Granville en TER, Granville – Saint Per sur Mer à vélo)

Dernière étape et première réponse positive sur Warmshowers.  Les retraités qui nous hébergent, Francis et Catherine, ont voyagé à vélo aux quatre coins de l’Europe et nous accueillent avec des crabes qu’ils viennent de pêcher (et avec un lit parapluie pour Roxane).

Pen Duick croisé à Granville

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  • Samedi 26 août (Saint Per sur Mer – Granville à vélo, Granville – Paris en TER, Paris – La Garenne Colombes à vélo)

Dernier jour et dernier risque de ne pas pouvoir monter dans le TER à vélo (on ne sait jamais !).  Ouf, tout se passe bien.  On fait étape à Verneuil sur Avre pour voir les parents – ce n’est pas si souvent qu’on passe par hasard vers chez eux !

Ce qui est drôle, c’est que Roxane se fait un copain de son âge dans le train entre Granville et Verneuil et le retrouve quelques heures plus tard dans le train de Verneuil à Paris, car lui aussi avait fait escale dans le coin pour l’après-midi.  Les deux crapules se courent après dans les couloirs pendant tout le trajet et on constate au passage que Roxane se déplace avec beaucoup plus d’assurance qu’au début des vacances.

Paris Gare Montparnasse, ça sent la fin des vacances, mais heureusement, on rentre à la maison à vélo et pas en métro !  Plus précisément en « velopolitain », la première ligne de vélo de parisienne, inaugurée en décembre 2019, qui va de Vincennes à la Défense.  Ça tombe bien, c’est par là qu’on habite !  Petit passage par les Champs Elysées et sa faune si particulière…

Deux défis majeurs se posent maintenant à nous : reprendre le boulot lundi et décider de la prochaine destination que nous ferons à vélo !

 

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9 mai 2019

Trois semaines dans le sud ouest de l'Inde

Partir, c’est choisir !  Seul un passage par Bengalore s’imposait à nous, car ce qui a motivé nos vacances de trois semaines en Inde est que nos amis Fabien et Maryline s’y sont expatriés.

Pour élaborer le reste de l’itinéraire, nous avons notamment diné avec un indien rencontré sur couchsurfing, dans un restaurant indien du côté de la gare du nord (Madras café), ce qui est déjà parfaitement dépaysant !

Finalement, nous avons retenu :

-l’état de Goa

-Hampi

-Bengalore

-Cochin et Allepey dans le Kerala

Nous avons pris un vol « multi-destination » sur Air India, qui nous permettait de repartir d’un endroit différent de celui où on avait atterri, avec en prime une journée d’escale à Delhi !

Pour environ 600€ par personne on a fait :

« Paris-Delhi »

« Delhi Goa »

« Cochin – Paris » (mais pas direct)

Auxquels on a rajouté nos trajets intérieurs en train (Goa – Hampi – Bengalore) et en avion avec Air India (Bengalore – Cochin).

Delhi (1 jour) – ou l’arrivée en Inde

Je ne vais pas trop en parler, car j’y avais habité et qu’on n’a pas trop fait les touristes.  Juste un petit tour par Hauz Khas village, le village bobo de Delhi, jouxté d’un joli lac d’un côté et de bidonvilles de l’autre, avec ces resto et bars aussi chers qu’à Paris.  Et puis une visite à la salle d’escalade ouverte par mon pote Anuraag, Delhi Rock.

Juste un commentaire : se déplacer d’un terminal à l’autre est un vrai bordel, il y a une ligne de métro qui va à un terminal, et une autre ligne de métro qui va à un autre terminal, mais les deux lignes ne sont pas connectées entre elle !  Il y a des navettes, mais elles ne sont pas simples à utiliser.  Et puis pour ne pas aider, certains vols domestiques partent du terminal international…

Bref, mieux vaut bien se renseigner deux fois qu’une sur son terminal et éventuellement prendre un taxi plutôt que le métro – de plus la conduite à Delhi est une expérience à vivre !  Après une heure de galère en navette, on a fini par prendre pour 700 roupies (8€ environ) un taxi de l’aéroport au centre-ville.

On a remarqué à ce propos un truc marrant à propos des prix : au début, tout nous a semblé pas cher.  700 roupes (8€) pour 10km en taxi ? Wow !  Et puis, après quelques jours, on voit ce qu’on peut avoir pour 100 roupies (1,20€), par exemple un super thali, le repas typique indien, et on se rend compte qu’on surpaye pas mal de choses.  Alors on hésite constamment entre :

-payer le prix demandé, parce qu’il est finalement très correct pour nous, qu’il est inconfortable de négocier quand on n’a pas vraiment d’idée du « vrai prix » et que la différence de niveau de vie est légèrement culpabilisante ;

-et négocier dur, pas tant pour l’économie réalisée que pour affiner notre jugeotte et parce que c’est un peu désagréable d’être un porte-monnaie sur pattes.

J’imagine que tout le monde rencontre le même dilemme mais je n’ai pas la solution !

En tous cas les indiens qui vivent des touristes ont l’air de bien vivre.  Pour ce voyage, nous avons seulement été dans des endroits touristiques, et nous n’avons pas vraiment vu de pauvreté (en tous cas – c’est triste à dire – pas plus qu’en région parisienne !).

Goa (9 jours)

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Depuis le temps que j’entendais parler des plages de Goa !  Maintenant je peux en parler à mon tour.

Aller à Goa, c’est choisir sa plage.  Il y en a sur une bonne centaine de kilomètres, où les bicoques (hôtel, bars, restaurants, boutiques) s’alignent de façon quasi-ininterrompue, si ce n’est par une zone d’estuaires où se trouvent Panaji, la capitale de l’état de Goa, Old Goa et l’aéroport.

  • Palolem

Nous avons choisi « Palolem », à 60 km de l’aéroport, décrit dans des guides comme « petit village de pêcheurs authentique ».

Arrivant au milieu de la nuit, nous avions réservé le trajet aéroport / hôtel via notre hôtel, papillon beach hut, un ensemble de cabanon de plage très sympatique avec un très bon resto.

A Palolem, il y a en effet un petit village de pêcheurs, mais il faut bien le chercher !  Lesdits pêcheurs proposent des tours de barques aux touristes sur la mangrove, et vendent leurs poissons aux restaurants où se restaurent les touristes.

Ceci étant dit :

-le tour sur la mangrove fut assez magique, nous étions seuls dans la barque avec le pêcheur, qui la déplace avec une perche (pas de moteur).  Tous les jours, à l’aurore, il nourrit les dizaines d’aigles qui habitent le secteur et il nous en a fait un spectacle privé.

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-la plage est à la fois animée et relax – on y trouve un bar pour danser les danses latines, un centre de yoga, un peu d’art, des massages…  Le soir, pas mal de restos, assez variés.  Ceux qui sont sur la plage ont opté unanimement pour une ambiance romantique, calme, avec des bougies, les pieds dans le sable, au bord de l’eau, que la vie est dure…

-il y a un mix de population touristes étrangers / touristes indiens plutôt sain.

Nous avons fait connaissance d’un groupe international en formation de « prof de yoga » qui nous ont gentiment invités à leur cours de yoga.  Nous croyions la prof indienne, en fait elle était colombienne !  Certaines techniques de yoga enseignées, notamment l’acro yoga (qui s’inspire au moins autant de l’acro-porté du cirque que du Yoga) et le yoga aérien ou fly yoga (utilisant une sorte de trapèze en tissus) ont été développés en Californie avant d’être introduits en Inde…  Où les occidentaux viennent maintenant s’y former.  Cocasse, non ?  Autre cocasserie au passage, sur notre voyage en général : étant enceinte, je voulais faire du « yoga prénatal ».  J’ai tapé à pas mal de portes : introuvable.  J’ai dû attendre mon retour en France pour en faire !

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Nous avons passé trois jours à Palolem, après nous aurions pu rayonner (on nous a dit qu’Agonda, un peu plus au nord, était une très belle plage…) mais nous ne l’avons pas fait, nous avions réservé un séjour dans une « ferme à épice » (spice farm).

  • NV Ecofarm et les Dudhsagar waterfalls

Pour ne pas faire plus d’une semaine de plage (ça peut lasser) j’avais réservé deux nuits « dans les terres », dans une « spice farm », NV Ecofarm.

On est venu nous chercher dans une voiture pot de yaourt à Palolem.  Détail kitch : quand le chauffeur passait la marche arrière, ça déclenchait la mélodie de « joyeux anniversaire » !

Arrivés à NV Ecofarm (à soixante kilomètres de là), nous sommes les seuls clients.  Le lieu a pourtant l’air prévu pour accueillir une bonne centaine de personnes.  On a un « cottage » plutôt stylé et un buffet gouteux rien que pour nous.  Par contre l’eau filtrée me semble un peu douteuse, ainsi que les équipements de « sports d’aventure » (je n’oserai pas grimper sur leur mur d’escalade ni sur leur mini-accrobranche).

Nous avons droit à la visite de la plantation :

-        Le jardin à papillons, avec des fleurs qui attirent les papillons (ça marche, y’en a plein)

-        le jardin astrologique (un délire qui ne doit exister qu’en Inde !)

-        la plantation d’ananas et de bananiers (on découvre que les ananas poussent dans des choux et que le bananier est une plante monoblastique, c’est-à-dire qu’elle meure après avoir produit un seul régime) – on découvre aussi le « jacquier » ou jack fruit tree

-        la plantation d’épice, où on découvre à quoi ressemble le poivre, la cannelle, la cardamome, le café ainsi que pas mal d’espèces dont on ignorait jusque là l’existence.

Le gérant nous propose aussi de visiter l’usine de torréfaction de noix de cajou, dans le village à 3 km de là.  Il nous y emmène, pour se rendre compte que c’est fermé depuis…  Plusieurs mois !  On se demande comment il peut ignorer ce détail sachant qu’il est lui-même producteur de noix de cajou et qu’il n’y a à peu près rien dans ce village à part cette usine.  Qu’à cela ne tienne, il nous propose de nous montrer sa méthode de torréfaction maison, cueille quelques noix de cajou, allume un feu de bois sous une plaque en métal et une fois la coque bien brûlée, on les décortique pour les manger.  Ce sont les meilleures que j’ai jamais mangées !

C’est top la noix de cajou, et en plus, il n’y a pas que ça qui se mange sur l’anarcadier, il y a aussi les « pommes de cajoux », à la chair sucrée et juteuse.

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On nous propose des excursions à faire à quelques dizaines de kilomètres alentours : un zoo, un temple, des cascades…  Nous optons pour les « dudhsagar waterfalls ».  Le chauffeur nous amène au village le plus proche, Colem, où il faut prendre louer un 4X4 avec chauffeur et un gilet de sauvetage – rien de plus simple, il y a une foule et les 4X4 sont à la queue le leu, pourtant nous sommes venus assez tôt pour éviter l’heure de pointe !

Un groupe d’indiens en goguette nous propose de nous joindre à eux pour faire baisser le coût par personne et c’est parti !

La ballade en 4X4 dans la jungle dure une bonne demi-heure et nous en met déjà plein la vue, notamment lorsque nous traversons des rivières.  Le chauffeur nous attend deux heures sur place.  Vu que dans les deux sens le flux de touristes est continu, on se demande un peu pourquoi les chauffeurs ne font pas simplement des navettes, plutôt que de poireauter sur place.  Le but est de répartir au mieux la manne du tourisme entre le maximum de personnes…  Une sorte d’œuvre sociale.  En effet, en optimisant les trajets, on n’augmenterait pas les revenus, on diminuerait juste le nombre de personnes nécessaires !

A quelques centaines de mètres de marche se trouvent les fameuses cascades, qui font 300m de haut et alimentent un bassin où on peut se baigner.  Assez incongrus dans ce site naturel, des surveillants de baignade vérifient que personne ne s’aventure dans le bassin sans gilet de sauvetage – enfin surtout les indiens, qui ne savent généralement pas nager.  Les touristes étrangers, eux, ont la paix !  Un des indiens qui nous accompagnent sait nager et n’a vraiment pas envie de porter de gilet de sauvetage, qui entrave ses mouvements de crawl.  Il se fait siffler une fois par le surveillant de baignade, puis deux, puis trois, puis c’est tout, lui aussi fini par avoir la paix.  En tous cas c’est un sacré spectacle de voir s’ébattre tous ces indiens en gilets rouge et pour rajouter à l’exotisme, de nombreux singes se mêlent aux touristes.

Un sifflet retenti : plus de 300m au-dessus de nous, en surplomb des cascades, passe une improbable ligne de chemin de fer.  Quelques jours plus tard, nous prendrons cette fameuse ligne entre Goa et Hampi et verrons les baigneurs en contrebas.

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En trois jours nous avons vraiment fait le tour de NV Ecofarm, re-visité la plantation nous-même, mais pas trouvé le « sentier de randonnée » pourtant annoncé.  Nous demandons à le voir avant de partir et bien nous en prend, car notre hôtesse nous accompagne et rend l’expérience intéressante : elle habite juste à côté et nous présente ses parents, nous montre leur potager, la source où ils viennent religieusement se purifier…

Il est temps de partir, nous laissons la place à deux cents écoliers qui viennent pique-niquer à NV Ecofarm.  Quel contraste avec les lieux déserts pendant notre séjour !

Pour info, nous avons vu après coup que de nombreux tour operators propose des combos « spice farm visite + dudhsagar waterfalls » sur une journée, avec prise en charge du transport à partir des plages, à des prix canons, il n’est donc pas nécessaire de faire un séjour dans les terres comme nous l’avons fait pour voir ces attractions.

  • Calangute

Pour les indiens, c’est LA plage de référence.  Pour les touristes étrangers, c’est la plage A FUIR.  Nous y avons passé deux nuits qui nous ont permis de juger par nous-même, je pense que c’est à voir mais je n’y passerai pas toute une semaine !

Nous n’avions rien réservé et avons un peu galéré pour trouver un hébergement – même s’il semble y’en avoir des milliers, tout était pris d’assaut, car c’était un week-end prolongé en Inde.  Des groupes de mecs viennent passer le week-end en bande, sans leur femme, pour picoler, jouer au casino et que sais-je encore.  Certains portent le même t-shirt, comme pour un enterrement de vie de garçon.  La journée, la plage grouille de monde et d’activités nautiques (banane tractée, parachute ascensionnel, hors-bord, etc.).  A l’autre bout de la plage, qui fait peut-être trois kilomètres de long, se trouve « Baga Beach ».  De là, à gué ou par un pont moyennant un petit détour, on peut accéder à une petite crique et un bar de plage vraiment paisible – ça change et ça fait une belle ballade.

Le soir, les plages de Baga et de Calangute se vident.  Les restos et bars de plage sont déserts – il faut dire qu’ils sont chers pour l’Inde et que vu le peu de clients on est en droit de douter de la fraîcheur des produits servis !  Par contre, ils rivalisent en matière de musique boum boum hyper forte et d’éclairages au néon.  Bref, ça ne donne pas envie de passer la soirée sur la plage, mais on n’a pas vraiment trouvé d’alternative sympa, sachant que le centre-ville est plein de boutiques à touristes criardes.  C’est peut-être pour ça qu’on n’a pas croisé beaucoup de touristes étrangers, à part de vieux hippies qui ont dû arriver là il y a un demi-siècle et jamais repartir, comme dans la fable de la grenouille.

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  • Tour en moto Royal Enfield – culture et plages du nord

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A Calangute, on a pu louer une moto « Royal Enfield » et visiter les alentours pendant deux jours.  900 roupies (à peine plus de 10€), pas de caution, un petit casque de criquet pour le conducteur (le passager n’en a pas besoin voyons !) et c’est parti pour rouler jusqu’à 100km dans l’intense circulation indienne.  Je ne sais pas ce qui était le plus flippant : conduire moi-même, où être passagère derrière Steph, qui après une courte prise en main conduisait comme les indiens, sans distance de sécurité et à grand renfort de klaxon.  Faux-cul, je l’ai félicité sur ses capacités d’adaptation, ce à quoi il m’a répondu qu’il avait « toujours eu ce type de conduite en lui ».

Pour la culture, nous sommes allés au musée « House of Goa » où on en apprend pas mal sur l’histoire de Goa, ancienne colonie portugaise et chrétienne, dont l’histoire a laissé de nombreuses traces visibles : maisons coloniales superbes et églises disséminées un peu partout.

Nous avons visité le « Aguada Fort » : entrée libre et très jolie vue.

Et puis au nord de Calangute :

-vagator beach (relativement calme) et ses vestiges de fort (Chapura Fort).  En pleine chaleur, ça grimpe un peu, mais pas d’inquiétude, en haut les vendeurs de boissons fraiches accueillent le touriste !  On regrette juste que tout soit servi dans du plastique (gobelet en plastique, paille en plastique) et que ce plastique se retrouve partout dans la nature.  Une vraie plaie !  Si notre voyage était à refaire, nous emporterions un gobelet et une paille réutilisable, la seule chose qu’on puisse faire à titre individuel.

-Arambol : une plage très touristique (surtout des touristes étrangers) et un peu baba cool, avec pas mal de centres de yoga et de massage.  Le soir, l’ambiance était très bonne, avec des gens qui dansaient au son des percus sur la plage, des concerts de musique live dans les restos.

  • Old Goa

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Pour se rapprocher de la gare où nous devions prendre le train tôt le matin (Vasco de Gama) et avoir l’occasion de visiter Old Goa, j’avais prévu deux nuits à Old Goa.

Ce n’était pas un très bon choix, si c’était à refaire, je séjournerai plutôt à Panaji (que nous n’avons finalement pas du tout visité, alors que c’est peut-être plus intéressant qu’Old Goa et certainement plus vivant).  En plus, pour aller de Old Goa à Vasco de Gama en bus, il faut repasser par Panaji (même s’il y a une route directe entre Old Goa et Vasco de Gama qui est bien plus courte…).

Old Goa était une ville importante jusqu’au 18ème siècle, où elle a été complètement ravagée par la peste.  Depuis, toute la ville a disparu, sauf les édifices religieux qui étaient en pierre.  Ils sont certes impressionnants et valent une visite.  Les indiens chrétiens (car il y en a finalement beaucoup, surtout dans le coin) viennent y pratiquer leur religion et c’est haut en couleur.  J’ai beaucoup aimé les voir se prendre en selfie avec un christ grandeur nature et ensanglanté sur sa croix !

Le soir, moment paisible en haut de la colline où se trouve la chapelle « Our Lady of the Mount » - le point de vue est superbe, on est entouré par la nature qui a repris ses droits grâce à la peste !

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Train de Goa à Hampi

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Goa est un état et pas une ville, et Hampi n’a pas de gare, donc le trajet que nous avons fait est en fait « Vasco de Gama – Hostapete ».  C’est notre ami Fabien qui habite à Bengalore qui avait pris le billet pour nous, car de France nous avons été infichu de le faire – merci Fabien !

Les trains en Inde sont très bon marché et pris d’assaut, en général ils sont complets longtemps à l’avance.  Même en nous y prenant à l’avance il restait seulement des places en « sleeper class », la plus populaire qu’on puisse réserver, et dont j’avais de mauvais souvenir dans le Rajasthan (poussière omniprésente, gens qui crachent…).  Mais bon là il s’agissait seulement de faire 7h de train de jour alors j’ai accepté la sleeper class.

Aucun regret !  Nous nous sommes retrouvés au milieu de plus d’une centaine d’étudiants d’école de commerce, qui ne crachaient pas par terre et étaient même rudement polis (pardon, excusez-moi, merci), bref pas la population habituelle de la sleeper class.  Ils étaient curieux de faire notre connaissance et nous ont bien aidé à tuer les sept heures de trajet.  L’un d’eux avait une guitare et tous chantaient.  Ils nous ont aussi donné une petite leçon sur la gestion des déchets en Inde.  Leur trajet à eux durait 48h – donc un certain nombre de repas, achetés auprès des vendeurs ambulants qui font le charme des trains indiens.  Ces repas sont proposés dans des barquettes en aluminium ou en plastique.  A la fin du repas, les étudiants jettent les barquettes par la fenêtre directement dans la nature, non sans une certaine gêne, car ils nous regardent et disent « sorry for that ».

Dans le wagon, il y a bien marqué « ne pas jeter de détritus dans le wagon, utilisez les poubelles » et on le leur fait remarquer.  Ils nous font remarquer à leur tour :

« Oui mais il n’y a aucune poubelle dans ce train.  S’il y en avait, on les utiliserait bien sûr !  Là pour garder le wagon propre, il n’y a pas d’autre solution ».

Happy Hampi (4 jours)

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Ah, Hampi !  Gros coup de cœur pour cette ancienne cité royale.

Capitale de l’empire hindou Vijayanagara, Hampi fut l’une des cités les plus grandes et des plus riches du monde.  Mais en 1565 son destin bascule avec la victoire de la Confédération islamique du Deccan sur l’empire Vijayanagara, dont le roi est décapité.

La cité est pillée puis abandonnée.  Elle est déserte et reprise par la végétation lorsqu’elle est « redécouverte » par les britanniques au 19ème siècle – les fouilles et les restaurations qui s’ensuivirent sont encore en cours actuellement.  Cette histoire n’est pas sans rappeler celle des temples de Khajuraho, surnommé « temples du kamasutra ».  Certaines sculptures d’Hampi sont d’ailleurs coquines elles aussi !

Voilà pour l’histoire…  Concrètement, il y a des vestiges (temples, marchés, bains, étables pour éléphants…) disséminés un peu partout dans un site naturel qui est déjà en lui-même un petit joyau : des blocs de pierres ocres semblent avoir été émiettés par un géant sur de vertes collines au milieu desquelles coule une rivière…  Les visites sont prétexte à de nombreuses ballades dans une nature superbe, chaque coucher de soleil peut être admiré d’un sommet différent.  Bref, c’est wow.

Revenons à nos sujets bassement touristiques : l’hébergement.  Hampi s’étale des deux côtés de la rivière Tungabhadra et il n’y a pas de pont pour traverser (à moins de faire quelques dizaines de kilomètres).

Alors il faut choisir entre loger côté « Hampi bazar », là où on arrive tout naturellement en bus, ou côté « Hampi Island », autrement dit « de l’autre côté de la rivière ».

  • Hampi Bazar et vestiges

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Nous avions choisi le côté « Hampi bazar » (et la « Ranjana Guest House ») pour être près des vestiges – ils sont quasiment tous de ce côté.  Dès notre arrivée le premier soir, nous allons visiter le Virupaksha temple, juste à côté, qui a la particularité d’être en activité.  D’ailleurs le lendemain, aux aurores, on sera réveillé par une musique très forte.  J’ai d’abord pensé que c’était le gérant de la guest house qui abusait, mais non, c’était la musique du temple !

Dans le temple, un rabatteur / guide officiel nous propose un tour en vélo en groupe le lendemain pour voir tous les principaux sites.  Le prix est plus que correct (650 roupies, environ 8€, incluant le guide, le repas et le vélo !) et pour avoir testé il n’y avait pas d’entourloupe, le tour valait juste vraiment le coup.  Finalement pour ce tour à vélo, certains étaient en rickshaws et d’autres en motos, mais vu les faibles distances à parcourir entre chaque site ça n’a pas posé le moindre problème, la mayonnaise a pris dans notre groupe et ce fut une journée grandiose.  Je passe le détail des visites, il y en aurait trop à dire et je préfère laisser les spécialistes s’y coller.

La visite s’achève vers 16h, mais le guide nous dit qu’on peut garder les vélos pour visiter en autonomie un dernier temple, le Vittala Temple ou « chariot temple » car il abrite un chariot en pierre.  Ca nous prend pas mal de temps, notamment parce qu’on s’arrête en chemin prendre des photos – la ballade d’accès est vraiment magnifique.  Et puis sur place on fait « chanter » chaque colonne de pierre, un must.  Bref, on arrive un peu tard pour restituer les vélos et le loueur est furax, il nous reproche non seulement d’arriver tard, mais en plus d’avoir abîmé les freins des vélos (alors qu’on est prêts à le jurer : les vélos n’avaient PAS de freins lorsqu’on nous les a remis 😊).  Un autre commerçant intervient et nous aide à trouver une solution amiable.  Son motto : « Happy Hampi » - Hampi a une bonne réputation auprès des touristes et tout le monde tient à ce que cette réputation perdure.  Je trouve que cette philosophie de « Happy Hampi » se ressent, l’ambiance à Hampi est juste extraordinairement bonne, que ce soit entre les touristes ou entre touristes et locaux.

Le soir, côté Hampi bazar, l’ambiance est plutôt calme, tamisée, avec plein de petits restos sympas, des bars aussi mais théoriquement sans alcool à cause de la proximité des temples.  J’ai particulièrement affectionné la terrasse du « Funky Monkey », ses mocktails, son coconut curry et son jeu de backgammon.  Dans les petites ruelles touristiques, touristes et vaches se croisent courtoisement. 

Côté Hampi Island, il paraît que c’est plus débridé, plus « comme Goa » !

Encore quelques mots sur le côté « hampi bazar » puis je vous emmène côté Hampi Island.

Pour les achats, c’est là que nous avons trouvé notre bonheur – on a pu acheter directement auprès des artisans qui les fabriquaient des pendentifs en pierre et des « coconut violin », un violon dont la caisse de résonnance est en noix de coco, le manche en bambou, l’archet en bande de cassette vidéo et les cordes en fil de fer.  Lorsque le fabriquant-distributeur en joue, c’est vraiment mélodieux !

Le matin, il faut vraiment passer un peu de temps du côté du Virupaksha temple (dedans aussi : ça grouille d’attraction, entre les singes, les hindous, l’image inversée…  Bref vous verrez).  En effet à côté du temple il y a un « ghat », c’est-à-dire des gradins qui descendent dans la rivière, où les hindous viennent se purifier.  Ça donne des scènes d’une beauté et d’un exotisme sidérant.  Et puis, cerise sur le gâteau, il y a aussi un éléphant qui vient pour son bain quotidien, sous le contrôle de son cornac, qui le brosse intégralement, pendant une bonne heure.  Les uns se savonnent, l’autre défèque, dans la meilleure ambiance qu’il soit.

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Notre guide d’un jour nous avait prévenu : on a beau voir quantité de vestiges incroyables, on ne voit qu’un infime pourcentage des merveilles d’Hampi.  Il y a en a tellement !  On s’en rend bien compte lorsque le dernier jour, avant de partir, on va visiter un dernier temple.  Il est tout proche, mais on a été tellement occupés qu’on aurait facilement pu le zapper.  Il s’agit du Achyutaraya temple.  Nous y allons seuls et sommes presque seuls sur place, il se révèle à nous au milieu de la végétation et j’ai juste l’impression d’être dans Indiana Jones.  N’hésitez pas à grimper le sommet tout proche pour y admirer le coucher du soleil, et à vous aventurer profondément dans la grotte qu’on croise en montant pour voir le bien caché « Shiva Linga ».

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  • Traversée de rivière d’Hampi Bazar à Hampi Island

Pour aller à Hampi Island, il y a des bateaux « officiels » pendant la journée.  Le soir, il y a des passeurs dans des petites embarcations traditionnelles, rondes, en vannerie et à rame.  La traversée est courte et pas bien méchante – limite on pourrait la faire à la nage, mais pas quand on a un smartphone et qu’on n’a rien prévu d’étanche.  On nous avait dit que les passeurs prenaient le double des bateaux officiels et on l’avait cru.  Mais le soir venu, lorsque nous avons voulu retraverser pour rentrer dormir à notre guest house, les passeurs nous ont demandé six fois le tarif de jour !  Difficile de négocier quand il fait nuit et qu’on n’a pas vraiment d’alternative, mais c’est rageant.  Alors que nous fulminions, un touriste roumain est arrivé tout sourire, a dit que finalement, il n’avait pas besoin des passeurs, est monté tout seul sur leur petite embarcation et s’est mis à ramer en direction de l’autre berge, nous plantant tous là : Steph et moi absolument admiratifs de son culot, et les passeurs inquiets et furieux.  Ah ah, qui est-ce qui rigole maintenant ?

Le touriste est revenu, leur a rendu leur embarcation et leur a demandé s’ils étaient disposés à être raisonnables sur le prix.  Il a réussi à négocier de payer « seulement » quatre fois le prix de jour.

Par principe, Steph et moi étions contre : c’est encore du racket !

L’ami roumain nous a donné une leçon à nous aussi :

« Quand tes principes vont à ton encontre, laisse-les tomber ! ».

C’est comme ça que nous avons traversé la rivière, de nuit, dans une frêle embarcation, avec un roumain sympathique et débrouillard, et des passeurs légèrement chamboulés.

On a bien rigolé, mais si c’était à refaire, je tenterai peut-être la traversée à la nage (après l’avoir faite une première fois de jour et avoir prévu le coup avec un sac étanche) ou bien je changerai d’hébergement en cours de séjour (une ou deux nuits à Hampi Bazar et une ou deux nuits à Hampi Island).

  • Hampi Island

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Je connaissais Hampi de nom depuis longtemps comme étant « THE » spot de grimpe mythique en Inde.  En effet, vu le nombre de rochers qui se baladent, il y a vraiment du potentiel !

Côté Hampi Island, il y a quelques prestataires qui proposent du matériel à la location et des stages (Goa Corner, Sunny…).  Steph a fait une demi-journée de bloc, avec le « prof » sunny, plutôt sympa apparemment.  Moi qui était enceinte de cinq mois ait dû faire l’impasse là-dessus – on ne peut pas tout avoir !

Hampi Island, c’est peut-être festif le soir (on ne s’est pas vraiment rendu compte), mais globalement le lieu est paisible, les logements un peu dispersés.  On est vraiment à la campagne.  Il y a des centres de yoga, de massage, pas mal de resto aussi, bien adaptés aux goûts européens (on a même craqué pour un gâteau chocolat banane).

Notre activité, que je recommande chaudement, a été de louer un scooter.  200 roupies plus deux litres de carburant, pas de casque, pas de caution et c’est parti.

Nous avons ainsi été au « Hanuman temple » (le temple du dieu singe) où on croise en effet des singes (surtout le matin et le soir, nous a-t-on dit).

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Puis nous avons cherché les fameuses « cascades » que tout le monde cherche sans les trouver – nous pas plus que les autres !  En guise de cascades nous avons vu une jolie rivière un peu encaissée, accessible seulement par des chemins de terre, très marrants à prendre en scooter (sauf si on crève j’imagine !).

Nous sommes allés nous baigner dans un joli lac, assez isolé, qu’un indien en scooter nous avait indiqué.  Sur place, pas mal de touristes, mais aucune construction ni équipement touristique.  Par contre, l’indien qui nous avait rabattu sur place fait le tour des touristes, prend leur commande (bière ? drogue ?), s’absente 15 min et revient avec la commande toute fraiche sur son scooter.  Deliveroo India !

Enfin, nous avons déambulé en scooter au milieu des rizières et traversé des villages authentiques splendides.  Les animaux (buffles, cochons, poules) vivent au milieu des gens, mais tout est hyper clean, les gamins disent « hello » en souriant mais ne demandent rien – une jolie facette de Happy Hampi !

 

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Train de Hampi à Bengalore

 Emballés par notre trajet de Goa à Hampi, nous attendions presque avec impatience notre train pour Bengalore – surtout que cette fois-ci on avait réservé en classe top moumoute, le 1AC !

Et bien finalement, c’était confortable, mais beaucoup moins funky.  Nous étions avec un couple âgé dont le mari était atteint de Parkinson, mais surtout, il n’y avait pas de vendeur ambulant dont j’aime pourtant tant le chant (pani bottle pani bottle samosa chicken byriani blablabla) et les produits.

Arrivés à la gare de Bengalore, nous avons pris un rickshaw « pré-payé », ce qui est bien pratique pour éviter de se négocier et de se faire avoir sur le prix.

 

Bengalore (2 jours)

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Bengalore n’est pas une ville touristique du tout, nous y sommes allés uniquement pour voir nos amis Fabien et Maryline qui se sont expatriés là-bas avec Maëly leur fille de deux ans.

En un week-end, je crois qu’ils ont réussi à nous montrer tous les charmes de la ville !

-aller au marché aux fleurs (KR market) tôt le matin.  Joli, et permet de prendre la mesure du travail nécessaire pour fabriquer toutes ces tresses de fleurs qui embellissent les cérémonies et les fêtes – le summum de l’éphémérité !

-petit déjeuner de dosas au MTR, un restaurant bondé, savoureux et bon marché qui est une institution à Bengalore

-se balader au Lalbagh park

-prendre le goûter à l’Oberei, un hôtel 5 étoiles tel qu’on n’en fréquente pas souvent

Mais ce qui m’a le plus éclaté, c’est de partager leur vie d’expat, dans leur maison où chaque pièce pourrait contenir notre appartement parisien (bon j’exagère mais en tous cas leur home cinéma est plus grand que notre double salon !).

Au alentours de leur maison, on avait repéré un grand mur derrière lequel dépassait des cornes.  Curieux, nous avons fait mine d’entrer pour voir et avons eu la surprise de voir s’effacer le gardien pour nous laisser passer.  A l’intérieur, personne ne parle un mot d’anglais, mais on nous accueille avec force signes et sourires.  On nous montre les vaches, on nous laisse même les nourrir !  Une vraie expérience VIP !  A la fin seulement, on comprend qu’on est dans une sorte de SPA pour vaches sacrées, que le lieu est ouvert au public et on nous demande gentiment quelques roupies pour la visite…

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Kerala (Cochin 3 jours et Allepey 2 jours)

Dommage d’aller dans le sud de l’Inde sans aller au Kerala, destination touristique phare.  Mais où au Kerala ?  Tous les voyageurs ont l’air d’aller à Cochin et à Allepey, alors nous avons fait pareil.  Pour bien faire, il aurait aussi fallu aller à Munnar, mais ça faisait beaucoup de route, et on m’a dit que l’état de la route n’était pas bien compatible avec mon état de grossesse !

Bengalore – Cochin : une heure de vol, 15€ par personne avec Air Asia !

  • Cochin

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A Cochin, ou plus précisément à « Fort Kochi », nous logeons à Samaria Homestay, notre meilleur plan logement de tout le séjour : pas cher, clean, bien placé, avec une gérante super sympa, pleine de bons conseils et qui nous cuisine des petits déjeuners copieux, savoureux et variés !

Notre séjour à Cochin commence bien !

A Cochin, il y a la plage, avec des carrelets un peu comme ceux qu’on a à Pornic, mais qui auraient été introduits par les chinois au 14ème siècle.  Ils sont en activité, on voit quelques pêcheurs les mettre en branle pour pêcher quelques minuscules poissons.  Par contre la pêche ramenée par les bateaux de pêcheurs est impressionnante !

Pendant notre séjour, il y avait aussi une biennale d’art contemporain et nous y avons trouvé une ambiance bobo que nous ne soupçonnions pas exister en Inde !20190205_164935_note3_IMG

Il y a aussi un centre culturel où nous avons assisté à des démonstrations de « Kathakali », une sorte d’opéra dansé joué par des hommes qui se maquillent, et à des arts martiaux indiens qui nous ont beaucoup plu.  A la fin, les volontaires sont invités pour une initiation – le seul volontaire était Steph !

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La synagogue et « Dutch Palace » sont des visites agréables à faire.

Et pour ceux qui ont loupé les églises de Goa, il y en a aussi un paquet à Cochin.

Pour parfaire notre séjour, nous nous sommes fait masser – à Cochin ou ailleurs c’est une expérience qu’il faut faire en Inde sans modération !

  • Allepey

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De Cochin, nous avons rejoint Allepey en bus.  Nous avons logé sur la plage, plutôt que dans l’agglomération d’Allepey, qui nous avait été décrite comme plutôt glauque.

Notre logeuse au Rajatheeram Beach Homestay louait des vélos et c’est comme ça que nous avons rejoint le « centre » d’Allepey où se trouve le port d’accès aux fameuses « backwaters ».  Le port pue et est remplis d’embarcations touristiques – il faut vite en choisir une et embarquer pour les backwaters !

Les options sont :

-les grosses péniches d’habitation, embarcations traditionnelles magnifiques, mais chères et plutôt réservées aux séjours incluant des nuitées

-les shikaras, genre de gondoles à moteur

-les kayaks / canoës

-les bateaux-navettes (service public hyper pas cher !)

Le bilan carbone de notre voyage est catastrophique, mais nous avions quand même envie d’être un peu green sur les backwaters et avons cherché des canoës.  Et bien ils sont plus durs à dégotter que les bateaux à moteur, et loués plus chers !  Dans notre quête de canoë nous nous sommes aventurés dans les chemins de traverses des backwaters à vélo, ce qui était assez très sympathique, mais rapidement limité car les voies de circulation, dans le coin, sont plutôt aquatiques que terrestres.  Deux bonnes trouvailles en chemin :

-la fabrique d’huile de noix de coco, sur Chungam Road – on a pu jeter un coup d’œil dans l’usine et acheter un litre d’excellente huile (petite surprise au retour en France : l’huile qui était liquide sous le climat indien devient solide chez nous)

-l’hébergement « Lemon Dew House », où nous avons bu un jus de pastèque dans des hamacs, et dont la localisation m’a semblée extraordinaire – un havre pour backpacker dans le dédale des backwaters.  Eux proposaient des ballades en canoë très tentantes, mais nous avions déjà loupé le seul départ de la journée.

Finalement, tout cela nous amène aux heures les plus chaudes, et nous n’avons plus tant envie de ramer…  Nous succombons à la shikara.  Nous pensions la partager avec d’autres touristes, mais c’est formellement interdit, afin de donner du travail à un maximum de personnes (c’est vrai qu’il y a une centaine de shikaras dispos rien que dans le port d’Allepey et seulement une poignée de groupe de touristes).

C’est parti pour trois heures de Shikara, où nous sommes vautrés comme des romains.  La ballade dans les backwaters est grandiose, le café où nous faisons une pause assez exotique.  C’est la magie du tourisme : nous sommes des moutons mais avons l’impression de vivre une expérience unique, exceptionnelle.

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Le lendemain nous devons retourner à Cochin pour passer la nuit à l’aéroport avant notre avion (dans un hotel bien naze !).  Nous rendons notre chambre tôt le matin pour attraper le bateau-navette entre Allepey et Kottayam, profitant ainsi d’une nouvelle excursion de plusieurs heures sur les backwaters (pour le prix d’un ticket de bus !).

Nous profitons d’être dans le coin pour visiter Kumarakom Bird Sanctuary.  C’est une ballade nature assez sympa, mais c’est l’endroit des backwaters où nous avons vu le moins d’oiseaux !  Beaucoup de petits couples d’indiens par contre.

Quel voyage !  Il manquait juste un peu d’adrénaline, mais le trajet en bus pour retourner à l’aéroport de Cochin à comblé ce manque 😊

 

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Grossesse, voyage, bouffe et santé

Pour ce voyage, j’étais enceinte de cinq mois.

Après réflexion et prise d’avis médical, j’ai décidé de partir quand même, mais en évitant les zones à fort risque de palu, la bouffe douteuse, les déplacements compliqués, les plans trop à l’arrache et les grosses randos.  Après tout, il y a plus d'1,3 milliards d'indiennes qui ont mené leur grossesse à terme là-bas...

  • Le palu

Pour le palu, nous avons été seulement dans des zones où le risque était faible.  Nous avions de l’antimoustique et une moustiquaire.  Je me suis quand même faite piquer un certain nombre de fois, soit avant de m’enduire d’anti-moustique, quand ma vigilance était un peu relâchée, soit dans les hôtels qui n’avaient pas de crochet pour attacher la moustiquaire – le pire, c’est que parfois il y avait des ouvertures impossible à boucher, on ne pouvait même pas se dire « OK on tue tous les moustiques avant de dormir, et puis on ferme tout, tant pis si on a chaud ».  Je n'ai heureusement pas attrapé le palu, mais c'était une source de stress de temps en temps que j'avais mal jaugée et qui me ferait hésiter à recommencer.

  • L’alimentation

J’ai fait hyper attention à ce que j’ai mangé : des trucs locaux bien cuits, pas de salade, pas de sauce blanche (curd).

Sauf à l'Oberei hôtel 5 étoiles de Bengalore, où j'ai craqué pour une glace car Fabien et Maryline (et leur petite Maëly) le font régulièrement, sans problème.

Côté boissons c'est plus compliqué!  J’ai bu quantité de chaï (le petit thé épicé au gingembre des vendeurs ambulants), jus de fruits et lassis.

Le chaï, c’est une valeur sûre, c’est bouilli, même dans les sombres gargotes c’est inoffensif (jusqu’à preuve du contraire, me dirait vous, ahah ! Bin oui c’est le jeu).

Les jus de fruits frais, il faut éviter qu’ils aient de l’eau ou des glaçons – mais dans les lieux touristiques les restos s’adaptent et mettent des glaçons « spécial touristes » qu’ils achètent tout faits et qui sont faits avec de l’eau filtrée.  Ils sont reconnaissables grâce à leur forme élaborée (avec un trou au milieu par exemple) et dans ce cas c’est OK.  Bref il ne faut pas hésiter à demander.  Il m’est quand même arrivé de demander un jus de fruit, puis de le regretter, en voyant que la vaisselle utilisée était lavée mais pas rincée…

Les lassis (yaourts aux fruits), c’est dur d’y résister, surtout quand on ne peut pas boire de bière !  J’en ai bu des litres au début.  Et puis je me suis rappelée qu’on m’avait parlé de la listeria, qu’il fallait faire gaffe aux produits laitiers, à la chaîne du froid…  J’ai douté et j’ai arrêté.

  • Les déplacements

Les grands trajets me faisaient un peu peur.

Pour l’avion, plus que d’habitude, quand on est enceinte, il faut faire gaffe aux phlébites.  Mon médecin m’a dit de me lever toutes les heures, de marcher, de faire des génuflexions…  J’ai affronté le ridicule et j’ai fait consciencieusement ma petite gym dans le couloir de l’avion.

J’avais vérifié auprès des compagnies aériennes que j’étais à un stade où ils autorisaient le voyage, mais je n’avais pas de justificatif en anglais et je me demandais un peu comment ça allait se passer.  Chez Air India, on ne m’a rien demandé.  Chez Air Asia, on m’a juste fait remplir une déclaration sur l’honneur.

Le train s’est révélé très confortable, c’est l’idéal quand on est enceinte, mais par contre mieux vaut réserver à l’avance !

Finalement, ce sont les « petits » trajets plus ou moins improvisés dans Goa et dans le Kerala qui ont été les plus éprouvants – on a quand même fait des heures de bus et de voiture.

Reste à savoir si tout ça aura donné le virus du voyage à notre future fille 😊

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21 décembre 2018

Dix jours dans le Mercantour

Notre idée de base: rallier Grenoble à Nice.

Une rapide étude de la carte nous indique qu'en dix jours ça ne va pas être possible.  Et si on part de Briançon? Non plus.  Bon alors, Queyras ou Mercantour?

Ce sera le Mercantour, que voici:

-en vert foncé, le "coeur de parc", plutôt haute montagne, très joli mais aussi très touristique, ou on voit plein d'animaux, et où se trouve la vallée des Merveilles

-en vert clair, les zones d'adhésion au parc, plutôt moyenne montagne, où on trouve pas mal de villages et de routes.  C'est plutôt moins joli, mais les villages ont leur charme et les chemins ne sont pas fréquentés du tout, même en plein été.

Parc mercantour

 

Jour après jour

30 Juillet

Nous arrivons en blablacar et en stop au Gîte Ferran à l'Estenc, pile à l'heure pour le repas du soir.  Le gîte et sa table sont très chouettes, on a droit aux légumes du potager et aux confitures maison.  Comme animaux de compagnie, on a des volailles, des cochons, des ânes...  On a réservé deux nuits pour se chauffer un peu sans portage.

 

31 Juillet

Stop jusqu'au Col de la Cayolle tout proche, aller / retour au Lac l'Allos, retour à pied jusqu'au gîte.  Le lac est vraiment beau et on croise plein de marmottes.  On nage jusqu'à un îlot, l'eau glacée nous donne des sensations. Sur le retour, on se prend une grosse saucée et on arrive congelés au gîte.  D'autres clients ont fait la même rando, et même un sommet en plus, sans prendre une seule goute.  Leur secret? Partir à 5h du matin pour être rentrés avant 14h, l'heure des orages.

 

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01 Août

Marche et stop jusqu'à Entraunes.  C'est la même personne que la veille qui nous prend! A Entraunes on goûte les produits du four traditionnel: brioches, pizzas.  Le boulanger y a passé toute la nuit.  Puis c'est parti pour la rando en autonomie.  On traverse des forêts, croise des moutons et des patous (qui bloquent carrément le chemin et nous obligent à crapahuter pour les éviter), mais pas un randonneur.  Ca contraste avec la foule au lac d'Allos la veille.  En fin d'aprèm, on arrive au gîte de Chateauneuf d'Entraunes, complètement lessivés.  Le gîte est tenu par un drôle de bonhomme sympatique, il bichonne les seuls clients que nous sommes.

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02 Août

Marche jusqu'à "Peonne" où on s'offre un resto.  On porte quatre jour de nouriture mais en fait on s'arrête manger à tous les rateliers!  On rattaque par une grosse montée qui coupe les lacets de la route quand on se prend un orage.  Deux retraités nous prennent en stop.  Ils vont à Valberg mais font un détour pour nous déposer au camping de Beuil.  Visite de Beuil by night.

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03 Août

Une de mes magnifiques chaussures de rando perd sa semelle et je clopine.  A Beuil, une peintre me prend en pitié et nous laisse la galerie le temps de faire un saut chez elle pour trouver de la colle.  La colle ne tient pas mais...  Elle retourne chez elle et revient avec des chaussures de rando à ma taille.  C'est cadeau!!!  Rando jusqu'au col de la couillole, pique-nique à côté d'un resto pas accueillant, stop jusqu'à Saint Martin de Vésubie où on va au camping.  C'est la fête du village ce soir-là et ça vaut le coup, il y a un repas dans les rues du village, le maire s'adonne a des rites paillards et tout le monde chante en patois piemontais (notamment la gingin)

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04 Août

Bus jusqu'à la Madonne de Feneste.  Petite rando jusqu'au Col de Feneste qui marque la frontière avec l'Italie - rencontre avec des chamois italiens - farniente au bord du lac de Feneste.  Retour à la Madonne de Feneste car j'ai oublié mes bâtons dans le bus - le chauffeur les a ramené, il a l'habitude des oublis - une fois, c'était carrément un gosse!  On se remet en route direction le refuge de Nice, on se plante dans la montée et on atteri au superbe Lac Balaour, magnifiquement désert, à part un bouquetin (notre premier!).

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Bivouac

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05 Aout

Petit pas d'escalade (niveau 3/4) pour rejoindre le GR, repas au refuge de Nice, col de Basto sous la grèle et les éclairs (ce qu'il est recommandé de ne pas faire!), col de Valmosque et enfin arrivée au refuge des Merveilles à 19h30, en plein repas.  Nous y avons réservé trois nuits sur internet (enfin - surtout trois repas, car on dort en tente), l'équipe du gîte est vraiment chouette, on est encore bien tombés.

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06 Aout

Visite guidée des gravures de la vallée des Merveilles, aussi réservée sur internet - très intéressant et mystérieux!  Les rochers de la vallées sont couverts de milliers de gravures schématiques, répétées de façon à la fois systématique et désordonnée, et dont on ne sait finalement pas grand chose à part qu'elles datent de l'âge du bronze.  En prime le guide nous apprends le nom des fleurs que nous admirons en nous balladant.  Rencontre avec un berger, quelqu'un lui demande combien il a de boucs.  "Un seul - c'est le plus petit de tous". Et moi "Ah je le vois - mais il est plutôt gros".  Et comme j'insiste un peu sur le fait qu'il n'est pas petit mais gros le berger lance laconique "non ça c'est le bélier". #tourneseptfoislalanguedanslaboucheouretournealaville

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07 Aout

Traversée du Mont Bego.  On nous avait parlé d'une crète en lame de rasoir, à l'évocation de laquelle nous tremblions (mais comme on aime bien se faire peur on voulait y'aller quand même).  Finalement avec notre backgroud de grimpeurs amateurs, on a trouvé la rando belle mais pas si flippante que ça - on était encore en train de se préparer mentalement pour le passage difficile quand la rando s'est achevée!  Mini-rando de la cîme des lacs pour finir.

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08 Aout

Départ du gîte des Merveilles, direction le sud, la mer...  La végétation change et la chaleur monte.  Visite de vestiges d'une époque où la frontière italienne passait par là.  Bivouac un peu n'importe où car l'orage menace.  Eau prise dans l'abreuvoir des vaches car on ne trouve rien d'autre.

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09 Aout

Dernières heures de marche jusqu'à Sospel, resto le midi, tourisme en attendant le train pour Antibes.  Menton est encore à plus d'une journée de marche (en tous cas pour nous) et finalement on n'a plus envie de marcher, surtout dans le cagnard!  On prend le train direction Antibes où nous attendent Caro et un beau feu d'artifice sur la plage.

Radical, le changement de décor!

 

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6 février 2017

Karibu Kenya - welcome to Kenya

Pour notre “lune de miel de Pacs”, nous avions envisagé d’aller en Thaïlande, à Koh Lanta, mais finalement nous avons opté pour une destination encore plus exotique : le Kenya ! On ira en Thaïlande quand on sera plus vieux et / ou plus fauchés.

C’est notre première fois en Afrique subsaharienne et on s’en fait tout un monde. J’ai entendu dire que les blancs étaient vu comme des portefeuilles sur pattes, harcelés constamment et je m’attends à débarquer dans un environnement un peu hostile.

Que nenni !

Les kenyans nous accueillent chaleureusement, le contact est facile. Dans les endroits touristiques, ça coule un peu de source, mais dans les coins plus reculés où on se pavane dans notre 4X4 clinquant en recouvrant les piétons de poussière (oups !) je suis vraiment surprise que les gens nous saluent en souriant.

Autre préjugé que j’avais et qui n’aura pas résisté à notre petit voyage : le fait qu’en louant une voiture, on se coupe des rencontres et des situations aventureuses.

Louer une voiture est une aventure en soi. Fraîchement débarqués au pays, nous avons dû faire confiance à un inconnu et lui verser plus de 100000 shillings en liquide. Ensuite, il y a la conduite (à gauche)  où il faut éviter au dernier moment des charrettes à ânes, des nids de poules et des piétons – qui semblent prendre un malin plaisir à surgir de nulle part, surtout quand il fait nuit noire. Et puis les pistes qui traversent les parcs nationaux sont pleines de suspens : passera, passera pas ? Cassera, cassera pas ? Enfin, être automobiliste est prétexte à rencontres car on peut prendre des auto-stoppeurs ou tomber en panne de batterie. Nos dépanneurs improvisés étaient équipés de simples fils électriques et tenaient à se faire rétribuer en alcool !

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Une surprise plaisante était de découvrir la notion de « tribu », que n’a pas fait disparaître la modernité et qui peut être abordé facilement. Demander à quelqu’un de quelle tribu il vient est aussi anodin que de demander de quelle région il vient.

Nous avons au fil des rencontres et des discussions eu la chance de pouvoir nous faire nos propres préjugés !

Au nord de Nairobi (du côté du lac Naivasha et du Mont Kenya), il y a les Kikuyus. Il n’y a pas que leur petit nom qui est sympa, ils sont très accueillants. Ils ont la réputation d’être travailleurs, sérieux. En l’occurrence, notre guide d’escalade était un Kikuyu et il était vraiment à la hauteur !

Au sud, on a les Massaïs, très minoritaires mais très connus car:

-les principales réserves animalières se trouvent dans leur territoire (Massaï Mara et Amboseli)

-ils sont photogéniques avec leurs tenues traditionnelles et leurs sagaies.

Ce ne sont pas les plus liants ! Ils vivent de presque rien, dans des huttes, s’alimentant presque exclusivement de sang de vache et de lait (nous a-t-on dit) et sont assez… Sauvages !

On parle des « big five », les cinq animaux les plus dangereux à chasser : le lion, l’éléphant, le buffle, le léopard et le rhinocéros. Des facétieux parlent des big six, en incluant les Massaï, qui eux se chassent à l’appareil photo.

Nous avons aussi eu un aperçu des Luo, qui ont la réputation d’être bling bling et plein de joie de vivre. L’idée d’aller au Kenya nous avait été soufflée par George, un père de famille que j’avais rencontré quelques années plus tôt en Inde, et qui s’avère être un « Luo ». C’est dans sa grande maison avec domestiques, dans la banlieue chic « Karen » que nous avons logés à Nairobi. Sa femme et lui ont chacun un gros 4X4 rutilant et le loisir préféré de son fils de dix ans est le golf ! Pour la joie de vivre il n’est pas en reste, il nous a accueilli à chaque fois avec un énorme sourire et nos pérégrinations le faisait bien rigoler.

  • NAIROBI

Nous n’avons pas vraiment visité la ville, où rien ne nous attirait particulièrement.

Nairobi a d’abord été pour nous une étape « logistique ».

Nous avons loué notre 4X4 via ce site : www.kenyacheapcarhire.com. Le loueur était sympa, fiable et arrangeant (notamment : il nous a récupéré à l’aéroport vers 6h du mat’). Nous en avons eu pour 70 dollars par jour et 20 dollars pour le nettoyage (une misère vu l’état où on l’a rendu !). C’était un Rav4 auquel avait été ajouté une plaque en métal sous le châssis – une bonne idée vue l’état des routes !

A « Safaricom » nous avons pris une carte SIM locale. Les étrangers ne peuvent pas en acheter à tous les coins de rue, il faut aller dans une vraie boutique « Safaricom » et aucune n’est ouverte le dimanche. Ca nous a marqué, car sans carte SIM locale nous n’avons pas pu prévenir George de notre arrivée. Avec l’adresse un peu vague qu’il nous avait donnée, nous avons atterri chez son voisin…

Pour les emplettes, nous sommes allés chez Carrouf ! En plus local, nous sommes allés à «  Java House », une chaîne de torréfacteur où on peut boire du café sur place et acheter du café moulu (ça mérite d’être souligné car le Kenya a beau être un gros producteur, les cafés n’y servent habituellement que du Nescafé soluble !).

Nous avons aussi fait quelques touristeries.

  • le parc national de Nairobi

C’est un énorme enclos de plusieurs dizaines de kilomètres de long où on se ballade en 4X4 au milieu des zèbres, des girafes, des phacochères, des lions… Nous y avons passé la journée, allant de surprise en surprise – zèbres, girafes, phacochères,... Il faut dire que c’était notre première journée et notre premier parc : la première fois où on voit un représentant d’une espèce animale est la plus wow. Mais même sans l’effet « première fois » le parc vaut vraiment le coup, on a beau apercevoir la ville au loin, on est vraiment dans la savane. Je garde un particulièrement bon souvenir de la petite sieste que nous nous sommes octroyée au milieu des zèbres et de leurs bébés.

Dans le parc, les gens ne disent pas « hello, how are you ? » mais « have you seen any lion yet ? » (ou des fois « Get back in your car, you shouldn’t get out of your car »).

Heureusement, on a vu un lion. Et au moins aussi impressionnant : deux crocodiles qui se doraient la pilule! Par contre pas d’hippopotame – heureusement, car sinon à quoi bon visiter d’autres parcs ?

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  • Kitengela glass factory

Jouxtant le parc national (on peut d’ailleurs en apercevoir les animaux à l’aube et au crépuscule, paraît-il), c’est un grand complexe construit autour du travail du verre et du recyclage. Des animaux en matériaux de récupération se mélangent avec l’animalerie en chair et en os qui s’ébat en liberté. On peut voir les souffleurs de verre en action et acheter des pièces uniques dans la boutique, ou juste se balader et flâner dans ce lieu extraordinaire.

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  • Carnivore

C’est le resto le plus connu d’Afrique paraît-il. Dans une ambiance kitsch, on nous sert de la viande à volonté, y compris du crocodile ! Mais surtout du bœuf, du porc, du poulet…

 

  • LE LAC NAIVASHA ET LE PARC NATIONAL HELL'S GATE

Il n’y presque pas d’accès public au lac Naivasha. Il est ceinturé d’hébergements touristiques plus ou moins luxueux et d’exploitations horticoles. Les quelques points d’accès sont fréquentés par des pêcheurs et des marabouts – ces magnifiques et gigantesques oiseaux sont aussi communs que nos mouettes à la plage.

L’endroit serait idyllique, à un détail près : les exploitations horticoles sont extrêmement polluantes et rendent toxiques les eaux du lac, dont les poissons alimentent pourtant les populations locales. Nous apprenons que la plupart des fleurs vendues en Europe poussent ici et sont acheminées en avion (https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/kenya/sur-le-marche-des-fleurs-le-kenya-file-un-mauvais-coton_3529733.html). Steph qui me couvrait jusqu’ici de fleurs qu’il croyait inoffensives s’en gardera bien par la suite (lol).

Notre lodge donne sur le lac mais il n’y a pas d’accès aménagé. Ce n’est pas un lac pour la baignade car il y a des hippopotames, dont on peut entendre les cris la nuit. Ces fameux hippo que nous avions traqué sans succès au Safari Parc de Nairobi ! Au crépuscule, nous nous postons sur la berge et ne sommes pas déçus du spectacle : les dos et trous de nez de deux hippopotames font surface et font peur à des pêcheurs. Autre expérience animalière : sur le terrain de camping, nous nous faisons chiper nos mangues par des singes - leur course poursuite avec Stéph est mémorable !

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Nous faisons la rando du coin, le Mont Longonot, un volcan éteint assez magnifique.

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Puis nous entrons dans le « Hells Gate National Park » et découvrons une incroyable vallée où se baladent jeeps, cyclistes, piétons, zèbres, girafes et autres antilopes. Au milieu se dresse un éperon rocheux : la Fischer Tower. Nous avions lu dans le Routard qu’on pouvait y faire de l’escalade et avons pris nos chaussons exprès. Nous trouvons effectivement sur place un gars en baudrier au pied d’une voie, qu’il fait faire en moulinette aux touristes de passage. A nous qui sommes grimpeurs il a mieux à proposer : une demi-journée de grimpe sur différents spots. Rendez-vous est pris pour le lendemain matin.

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Nous continuons par une ballade dans les « gorges », une vallée encaissée où l’accompagnement d’un guide est fortement recommandé. Suspectant qu’il s’agit surtout d’un business, nous déclinons fermement mais nous ne sommes pas très crédibles car nous ne repérons pas le chemin permettant de descendre dans la gorge, tellement il est abrupte.

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Un guide nous emboîte le pas et nous prend en filature jusqu’à ce que nous lui disions qu’il peut arrêter de se cacher. Il propose alors de nous accompagner « gratuitement », en tous cas de le payer à la fin si nous sommes contents et à prix libre. Nous finissons la ballade avec lui, il est franchement sympa et nous montre deux trois trucs intéressants. Dans la vallée, nous trouvons de l’obsidienne à foison, cette jolie pierre noire qui a l’air précieuse (mais qui ne l’est pas, du coup!).

Nous finissons la visite du parc mais le reste est traversé d’énormes tuyaux. Une station géothermique est installée DANS le parc !

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Autour, aucun animal – à part des chèvres gardées par leur berger. Nous dormons dans le parc, dans notre voiture, ce qui n’est pas franchement autorisé mais pas franchement interdit non plus. En tous cas nous ne dérangeons personne et personne ne nous dérange.

Le matin, nous sommes tout frais pour l’escalade – une sacré expérience!

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Le guide est très pro, il nous raconte ses expéditions au Mont Kenya et nous fait faire de jolies grimpes, notamment dans des fissures ou il faut coincer sa main. Nous avons la compagnie de Damans (rock hyraxs) pas farouches du tout. Les Damans ressemblent à des marmottes, mais serait paraît-il plutôt de la famille des éléphants. Lorsque nous sommes en haut de la Fischer Tower, assez fiers d’avoir fini notre grande voie, je dis en rigolant « Pour que le moment soit vraiment parfait il faudrait qu’une girafe passe par là » et paf, ce n’est pas une, mais deux et trois girafes qui déboulent en contrebas !

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Nous finissons notre tableau de chasse touristique du coin en visitant « Elsamere conservation center » qui est l’ancienne maison de Joy Adamson, l’auteur de « Born free », que je découvre à cette occasion. Une visite agréable où les visiteurs et les singes colombus sont nourris avec soin.

  • LE SHOMPOLE (VERS LE LAC NATRON)

Grâce au MCK (Mountain Club of Kenya) nous avons rendez-vous avec un groupe de français et autres étrangers vivant au Kenya qui ont accepté que nous nous joignons à leur excursion du côté du lac Natron (merci le MCK, merci Marin!).

Le rendez-vous est précisément à Magadi Town, un village complètement paumé qui est aussi un site industriel de Tata qui y exploite la natrite (soude). Aux alentours, l’étendu blanche et rose du lac Magadi. Nous sommes tout au sud du Kenya, près du lac Natron, à la limite de la Tanzanie. L’excursion est motivée par le fait d’explorer le Shompole, une petite montagne escarpée.

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Le MCK a négocié à l’avance avec les Massaïs de pouvoir camper dans le coin. Le deal, c’est que nous payions et nourrissions des « gardes » en échange du droit d’être là, mais rien de plus – pas même de l’eau potable ! Les photos avec un de nos gardes, pittoresque avec sa tenue et son arc, sont en sus (10€ !). Ça ressemble un peu à du racket, mais c’est à prendre ou à laisser. De toutes façons, au Kenya, il faut payer un droit d’accès pour la moindre rando. On nous a rapporté que des touristes ayant voulu passer outre ont retrouvé leur voiture vandalisée…

Le coin est magnifique et sauvage. Nous campons dans la savane, près d’une rivière. Nous sommes tout excités de trouver des traces d’éléphants et en apercevons un au loin, juché sur un arbre (nous hein, pas lui). Un grand moment.

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Nous approchons une autre faune locale : les petites massaïs venue chercher de l’eau. Elles sont effarouchées et déguerpissent à la vue de notre appareil photo mais nous finissons par les apprivoiser en faisant des selfies. Plus tard, un gamin arrêtera notre voiture pour nous demander de l’eau et on dirait que c’est Noël pour lui quand on lui donne notre bouteille en plastique. D’ailleurs le bar à Magadi fait payer plus cher le coca dans une bouteille en plastique que dans une bouteille en verre consignée. A méditer ! Dans le genre crève-cœur, de retour vers Nairobi nous avons été interpellé par un ouvrier travaillant sur la chaussée nous demandant par geste à manger. Sans parler des vendeurs de bibelots qui, dans ce pays temporairement déserté par les touristes, comptaient désespérément sur nous pour faire bouillir la marmite (et si ce n’est qu’un jeu d’acteur : tant mieux pour eux!). Voilà donc un des pays riches d’Afrique.

Lorsque nous repartons de Magadi, nous nous sommes fait un ami : Benedict, le seul kenyan du groupe. Nous l’avons revu depuis à l’occasion du marathon de Paris – ça fait cliché mais attention, il le court en quatre heures! Il est fan de rando et s’est donné la mission de d’y donner goût aux habitants de Nairobi via son site « Jambo Nairobi » (« hello Nairobi » en Swahili). https://jambonairobi.co.ke/activities/hiking/hiking-further-afield/shompole-hill-southwestern-ridge/

Benedict nous parle du Mont Kenya. C’est avec 5199 mètres le deuxième plus haut sommet d’Afrique (après le Kilimanjaro). Comme il se situe sur l’équateur où le climat est doux, il est facile d’accès. Nous avions bien sûr été tentés d’y aller mais les agences de voyage prévoyaient sept jours pour l’expédition, en tenant compte de l’approche et de l’acclimatation. Nous avions laissé tombé l’idée car cela nous laissait trop peu de temps pour goûter au reste du pays. Mais Benedict nous dit que deux jours suffisent – alors nous avons encore le temps ! Nous repartons vers le nord, en repassant par Nairobi.

 

  • ABERDARE ET MONT KENYA

Les villages que nous traversons se ressemblent tous à nos yeux, avec leurs épiceries et ateliers en tous genres aux devantures colorées faites de bric et de broc.

Nous remarquons souvent des rassemblements festifs, avec des banderoles, des stands… C’est la campagne électorale. Sur les stands, un drôle de matériel informatique : des kits biométriques permettant d’enregistrer les gens sur le registre électoral. Grâce à des panneaux solaires, ils sont utilisables dans les zones rurales les plus reculées. Coïncidence : Steph a participé depuis la France à la conception du système.

Nous traversons des collines couvertes de plantations de thé chatoyantes. Les cueilleurs et cueilleuses y travaillent dur, un panier en osier dans le dos, dans ce paysage idyllique.

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En fin de journée, nous arrivons à l’entrée du parc national des Aberdare. Situé en altitude, il nous permet de joindre l’utile à l’agréable pour nous acclimater. Nous conduisons longtemps sur une route encaissée sans voir âme qui vive. Nous nous garons a un endroit où les "Kururu waterfalls" sont indiquées et nous allons tous les deux au bord de l’eau. Nous y découvrons des traces de grosses pattes et attendons mi-excités mi-effrayés de voir un animal en cette fin de journée. Aucun ne vient ! Cela nous semble quand même un peu bizarre qu’on soit lâchés en liberté dans un tel endroit alors que dans les autres parcs il est interdit de descendre de voiture. Mon routard précise pourtant bien que la randonnée est autorisée dans ce parc.

Deux types surgissent de nulle part en criant et en brandissant une barre en métal et me fichent la frousse. Mais ils sont « juste » en panne de voiture et hyper heureux de nous voir. Ils habitent de l’autre côté de la vallée et prennent d’habitude la route principale, plus courte. C’est la première fois qu’ils passent par le parc lui-même et découvrent que les voitures à deux roues motrices n’y sont pas adaptées… Piégés, ils venaient de se décider à parcourir à pieds (et en partie de nuit!) la quinzaine de kilomètres qui les séparaient de la sortie du parc. La barre en métal, c’était au cas où ils croiseraient des animaux dangereux ! Après les avoir déposés, nous cherchons le camping sans succès. Errer en voiture dans le parc la nuit est interdit mais c’est finalement la meilleure chose qui nous soit arrivée car nous tombons sur un léopard qui nous regarde tendrement, comme un gros chat, avant de s’éclipser. Nous suivons aussi pendant plusieurs minutes un petit lapin pris dans nos phares – vive la faune sauvage ! Nous dormons finalement dans notre voiture près de la « Arc Lodge » dont nous apercevons les lumières sans trop oser s’approcher, sous le regard blasé de leur hyène quasi-domestique.

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Le matin, le parc s’offre à nous. Nous nous dégourdissons les jambes et apercevons un énorme troupeau de buffles près d’une rivière en contrebas. Ils s’enfuient dès qu’ils nous voient. Puis nous croyons enfin trouver le camping, mais c’est seulement le camp gardes forestiers qui nous engueulent d’être venus là à pied. A priori c’est une autre partie du parc qui est piétonne, mais tout est tellement mal indiqué ! En l’occurrence la partie « piétonne » est fermée (pour cause de fauve?) et nous ne pouvons pas faire la rando que nous avions prévue. Nous nous rabattons sur un déjeuner à l’Arc Logde d’où paraît-il nous pourrons certainement apercevoir des éléphants venant s’abreuver. En effet, une baie vitrée donne sur une grande mare et c’est le défilé : hyènes, phacochères, buffles et un troupeau d’éléphants avec leurs éléphanteaux !

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Comme souvent nous mettons beaucoup plus de temps qu’indiqué sur le GPS pour rejoindre la région du Mont Kenya – nos temps de trajet se rapprochent des estimations pour les vélos ! Nous comptions planter la tente à l’entrée du parc national du même nom, comme nous l’avait recommandé Benedict, mais de nuit la route de brousse et le camping ne nous tentent pas trop. 30Km avant le parc, à Chogoria, nous tombons sur le « safari cafe & accomodation ». Nous sommes soulagés de savoir qu’ils ont une chambre et un peu moins jouasse quand on la découvre – c’est bof ! Mais le gérant nous touche en nous amenant gentiment un thermos de café.

Le lendemain, nous pénétrons dans le parc par la « Chogoria gate » et continuons encore en voiture sur 5km – que nous mettons une heure à couvrir ! La piste est creusée d’ornières difficiles à négocier et dans les montées notre 4X4 patine. Quand c’est vraiment raide et qu’on est bloqué, je descends pour enlever du poids et Steph ressaye avec plus d’élan. Nous ne sommes pas mécontents lorsque la piste est finie et que nous laissons la voiture pour continuer à pied.

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Il y a environ 1000 m de dénivelé pour aller à « Minto’s hut ». Le plan, c’est de camper là-bas et de se lever très tôt le lendemain (genre 4h du matin) pour monter au sommet et tout redescendre. La rando est superbe et des plants de « giant lobelia » rendent le paysage fantastique. Entre notre lever pas très matinal, nos tribulations automobiles et les pauses photos que je n’arrive pas à réfréner, nous arrivons à Minto’s hut presque en même temps que la nuit. Nous avons à peine le temps de monter la tente et d’avaler des nouilles avant que le froid nous tétanise. Tant pis pour la vaisselle ! Dans la tente, même avec nos bons duvets, nous grelottons. En prime, Steph a du mal à respirer, certainement à cause de l’altitude. Avant de réussir à s’endormir malgré tout, on se met d’accord sur une chose : demain, pas question de se lever à 4h dans le froid !

Nous sortons de la tente avec le soleil. Le sommet n’est pas si loin mais il ne semble pas raisonnable de s’y attaquer. Une fois notre échec digéré, nous sommes dans les meilleures dispositions possibles pour profiter de cette radieuse journée dans un coin de paradis et batifoler dans la montagne. Nous croisons seulement des porteurs, qui avec leur 40kg sur le dos ont distancé les touristes qu’ils accompagnent. Ils nous disent qu’on aurait du passer par eux, car même avec le mal des montagnes, ils nous auraient emmené jusqu’au sommet ! Tout compte fait, on préfère être des loosers autonomes !

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Pour conclure, nous validons la destination Keyna ! Mais ne suivez pas notre itinéraire : nord puis sud puis nord à nouveau ;)

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24 août 2015

Mongolie

La Mongolie, ça me faisait rêver (les galops à travers les steppes) et ça me faisait aussi un peu peur: la bouffe immonde sans un seul légume, la barrière de la langue et le manque d'infrastructures qui obligent à passer par des tours organisés, le risque sanitaire (la rage entre autres) et même la peur de l'ennui (c'est vaste, monotone, les attractions touristiques ne sont pas légion).

J'ai en effet eu besoin d'un temps d'adaptation pour apprécier la vie de la steppe, mais au bout de trois semaines de voyage j'étais complètement conquise.

Généralités

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L'offre de tours organisés est pléthorique, à Oulan Bator toutes les guest houses en proposent – des bons et des moins bons. A Golden Gobi par exemple il est facile de former/rejoindre un groupe et de partir en "tout compris" pour 60 dollars par jour. Une randonnée à cheval, en comparaison, coûte plutôt moins cher.

Les organisateurs de tours amènent les clients aux "points d'intérêt" (et il y en a plutôt peu, les mongoles, nomades, n'étant pas des grands bâtisseurs), avec au final de longues heures coincé dans un véhicule, sur des pistes. Ca reste l'option la plus sécurisante, mais pas la meilleure de mon point de vue car ce qui fait tout le charme de la Mongolie, c'est la vie de la steppe: dormir avec une famille, boire l'airag, chasser les chèvres, manger de la marmotte,... Pas besoin d'aller loin pour ça, car la steppe commence dès qu'on sort de la capitale.

Au sein même de la Mongolie, il y a des destinations lointaines plutôt populaires: le désert du Gobi, le lac Khovskhol et, pour ceux qui ont vraiment le temps et n'ont pas peur du vide, les montagnes de l'Altaï.

Sachez que si vous êtes en autonomie (à pied, à vélo, à cheval, à moto, en voiture), vous pourrez toujours compter sur l'hospitalité des mongoles. Il est d'usage de dédommager financièrement ceux qui vous prennent en stop (400 tugriks du kilomètre), vous hébergent et vous nourrissent (au moins 5000 tugriks). Et même pas besoin de frapper avant d'entrer!

Le tugrik est cette fabuleuse monnaie qui fait de nous tous des millionnaires. Taux de conversion: 1/2000!... Ca n'empêche pas les billets de 1 tugrik d'exister, mais ils sont rares.

Vous ne manquerez pas de remarquer les deux fiertés nationales: Ghingis Khan et les bars à karaoké. En effet, en mongolie, la force brute côtoie le lyrisme. Enjoy!

Oulan Bator (Youbi pour les intimes, car les initiales en anglais sont UB)

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Je me préparai à une ville horrible malgré son nom charmeur, car je n'en avais entendu que du mal. Mais UB n'est pas une si vilaine ville. Il y a peu d'immeubles (en banlieue tout est de plein pied, il y a même des yourtes), une belle grande place "Ghingis Khan", des musées intéressants, et pour Naadam il y a beaucoup d'animation. Les touristes y passent avec plaisir quelques jours et puis de toutes façons c'est la seule ville du pays, le point de départ et d'arrivée de presque toutes les expéditions dans la steppe.

Malheureusement nous n'avons pas pu aller ni au fameux "Black Market" (où on peut acheter de tout, même des selles de cheval et des yourtes), ni à "l'International Intellectual Museum" (où sont présentés des casses-têtes mongoles). Il paraît qu'ils vallent le coup mais étaient fermés pour la période de Naadam quand nous voulions y'aller.

Nous avons visité (avec notre ami Gana, un local qui nous a pris en amitié):

-le Gandan Monastery, très impressionnant et particulièrement émouvant lorsque les moines prient

-le "National History Museum", qui retrace l'histoire de la Mongolie de temps reculés jusqu'à nos jours – c'est varié et bien fichu

-le department store – on nous en rabache les oreilles mais ce n'est qu'un grand centre commercial, on peut y acheter des produits importés ou des souvenirs.

Et à l'extérieur de la ville:

-la grande statue de Ghingis Khan – 43m de haut et on peut y grimper

-le Mansushir Monastery, en pleine nature, prétexte à randonner

Et puis on a eu de la chance, on a eu vent du "Grand Sun Prayer International Shaman Festival", organisé sur trois jours à l'occasion du solstice d'été. C'est comme son nom l'indique un rassemblement international de chamans (98% de chamans mongoles et 2% de coréens) qui font des prières au soleil. L'occasion de voir ce que c'est qu'un chaman, mais aussi de voir de près, et même de s'essayer aux sports nationaux: tir à l'arc, lutte... Mémorable!

Côté hébergement, nous avions opté pour "www.wonder-mongolia.com" qui nous avaient démarché à l'arrivée du train. C'est tout petit mais pas cher, central et bien tenu.

Naadam

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Plus qu'une fête nationale, c'est un festival qui dure facilement trois jours et qui a lieu à différentes dates selon les coins. Les trois sports nationaux sont au coeur du festival (tir à l'arc, lutte et course de chevaux) ainsi que le "tir aux osselets". Ce sont de grands moments de sport et de folklore, mais pas de gastronomie: les mongoles se font un plaisir de manger trois fois par jours le plat officiel du festival, le Khuushuur (beignets de viande qui se prononce "rouchour"). Mais pour nous Français, trois jours de Khuushuur, c'est long! De nombreuses "yourte-restaurant" se montent pour le festival mais aucune ne semble prête à servir autre chose que des Khuushuur. Le fait même de demander autre chose qu'un Khuushuur pendant Naadam semble même être une insulte...

On entend toujours "Les mongoles préfèrent le Naadam de UB, mais pour les touristes, mieux vaut aller dans les villages pour voir l'action de près". Je pense qu'il s'agit d'une conspiration gouvernementale: Naadam attire tellement de touristes (comparé à la population du pays, 3 million d'âmes) que leur stade national serait rempli quasi exclusivement de touristes blancs pour Naadam sans cette habile communication.

Sachez que si vous aller à UB pour Naadam, vous pourrez assister aux courses de chevaux (et même camper sur place si vous avez une tente, le site s'y prête bien) et voir des animations grandioses sur la place principale (ex: un opéra mongol, un défilé de costumes, etc.). En plus c'est gratuit! Il est même possible de se rendre dans le stade pour voir la lutte sans avoir réservé. Les combats durent trois jours, la finale et certains combats sont très prisés des mongoles et ont lieu à guichet fermé, mais pour d'autres combats il y a de la place à revendre dans les gradins.

Nous avons aussi vu le Naadam de "Harhorin". Aussi appelé Karakorum, ce petit village est l'ancienne capitale de la Mongolie. On est certes un peu plus près de l'action qu'à UB, mais il n'est pas possible de participer aux épreuves. Beaucoup de touristes (surtout des français d'ailleurs) y assistaient.

Avec des lutteurs en slip qui font la danse du faucon et des jockeys de 7 ans, le spectacle est garanti. Mais pour mieux apprécier les épreuves, très codifiées, mieux vaux se renseigner un peu sur chaque sport avant de le regarder.

Par exemple, la lutte se déroule en 9 rounds bien différents. Au premier, au deuxième et au quatrième round, le lutteur le moins bon du classement affronte le meilleur, puis le deuxième moins bon affronte le deuxième meilleur, et ainsi de suite. Ils sont tous classés, comme au tennis, et la liste est "pliée". Aux autres round les lutteurs choisissent leur adversaire (le mieux classé choisi en premier). A partir du cinquième round (huitième de finale), les vaincqueurs obtiennent des titres nationaux, acquis à vie. Ils deviennent des "Faucons" (vaincqueur de huitième de finale), des "Eléphant" (vaincqueur de semi finale), des "Lions" (vaincqueur de Naadam). Si quelqu'un qui est déjà un faucon gagne les huitièmes de finale par exemple, c'est un non évènement, alors que la "naissance" d'un nouveau faucon est matière à célébration.

Les courses de chevaux sont en ligne droite et d'au moins 10km: on n'en voit que l'arrivée (ou le départ), à moins de pouvoir aller aussi vite que les chevaux... Les jockeys sont des enfants, ils montent souvent à cru pour être le plus léger possible. Des poulains sont aussi engagés: une course est réservée aux chevaux de deux ans. Les jeunes chevaux et la monte à cru étant particulièrement difficiles, on ne peut qu'admirer les prouesse de ces enfants-jockeys, et s'émouvoir quand ils franchissent la ligne d'arrivée (ou pas).

La steppe à cheval

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Nous avons opté pour la formule "Découverte" proposée par Horsetrail à Harhorin, à près de 400 kilomètres à l'ouest de UB. Il s'agit de randonner à cheval avec un guide (mongolophone uniquement...) et de s'arrêter chaque soir dans une famille, qui nous nourri et nous loge dans leur yourte. Nous sommes partis 11 jours et avons fait une boucle permettant de rejoindre plusieurs points d'intérêts:

-les chutes de l'Orkhon

-des bains chauds

-un monastère

Nous avons pris le strict minimum (porté par un cheval de bât ridiculement petit, mais très vaillant): vêtements de pluie, des vêtements de rechange, sac de couchage, 2 litres d'eau + pillule purificatrices, couteau, liseuse, trousse de secours, brosse à dent et dentifrice, maillot de bain, compléments alimentaires (chocolat).

Le guide, lui, a pris en tout et pour tout quatre paquets de cigarettes et une bouteille d'eau de 50cl.

Ca tombait bien, notre "strict minimum" prenait déjà toute la place dans les sacoches!

De notre culture consomationniste à la culture nomade, il y a un grand pas, qu'il n'est pas si facile de franchir. Je pensais être plutôt roots, pas trop à cheval sur l'hygiène. Mais quand j'ai vu des enfants faire pipi par terre dans la yourte, sachant que nous allions justement dormir par terre, ou que l'hotesse a planté dans mon fromage blanc une cuillère qu'elle venait de lécher pour la nettoyer, je me suis dit que mon statut de client était bafoué. C'était irritant, de dépendre des gens pour manger, boire, dormir, se déplacer, sans pouvoir communiquer (le phrasebook du Lonely en mongol est bof). Et quand on est habitué au confort moderne, on se demande pourquoi les nomades ne font même pas un petit trou dans le sol avec un paravent pour faire des toilettes. C'est vrai ça, ça ne demanderait pas un gros effort, et puis ça éviterait de chercher un endroit à l'abri des regards – de toutes façons y'en a pas, c'est plat, sans arbre, sans pierre, et y'a toujours quelqu'un qui sort de nulle part quand il faut pas!

Nous avons peut-être commencé par les yourtes les moins bien tenues, ou alors je me suis seulement habituée, mais au bout de quelques jours j'ai pu voir au delà de l'hygiène tout ce qui était chouette.

Il y a des animaux partout, des chèvres, des vaches, des chevaux. Les mongoles et eux vivent en harmonie: les bipèdes adaptent totalement leur mode de vie aux besoin des animaux, et les animaux donnent en retour lait, viande et peau. Il y a toujours de l'activité: on ramène un troupeau, on tond un mouton, on tri des bêtes, on fait du fromage, on trait des chèvres, des juments, on attrape un cheval. Nous avons par exemple aidé à trier les bêtes (séparer les petits agneaux et chevreaux de leurs mères). Pas de raison de s'ennuyer: on peut toujours aller caresser un poulain, ou un chevreau, ou alors choisir une chèvre à courser, juste pour le plaisir! On dirait que les mongoles font ça régulièrement, sauf qu'eux le font à cheval et chassent d'autres chevaux ou des taureaux! La nourriture a aussi été source d'émerveillement, après avoir été source de dégout (et de fièvres et de vomissements, il faut l'avouer!). On a bu le lait qui venait d'être trait, la marmotte qui venait d'être chassée (tout un spectacle), des raviolis maison... Quand le dernier soir, on nous a présenté comme seul repas un énorme plat d'abats frais, on s'est senti plutôt chanceux – quelle expérience, on aurait pu louper ça! Les échanges avec les familles sont limités, mais ils sont accueillants et bienveillants. Ils partagent tout ce qu'ils ont, en toute simplicité. Ils n'ont pas grand chose, mais de quoi vivre.

L'expérience m'a ravie, mais je dois vous avertir que lorsqu'on est habitué à faire du cheval en France, les méthodes mongoles semblent assez cruelles. Par exemple, les chevaux sont attachés pendant des heures sans manger et sans boire (et sans but évident). Les chevaux mongoles sont rustiques, ils ont besoin de peu de nourriture et d'eau, mais surtout les mongoles se fichent pas mal de leur bien-être. Il n'y a pas de complicité, juste un rapport de travail, voir de force. Impossible d'inculquer des méthodes plus douces à un tout un peuple dont on ne parle pas la langue et dont on dépend totalement, c'est à nous de nous adapter.

Nous ne pouvons que recommander "Horsetrail": www.horsetrails.mn. Ce sont des français, mais l'entreprise est mongole. Vous aurez donc une expérience authentique (des fois un peu trop même). Les prix sont raisonnables (38€ par jour et par personne tout compris avec la formule découverte) et on ne pourrait rêver plus sérieux (en Mongolie, je précise).

Par exemple, le cheval de notre guide a développé une plaie de harnachement très moche sur le dos. Nous avons contacté les responsables d'Horsetrails qui ont organisé le remplacement du cheval: le guide a fait l'étape avec nous, puis a galopé jusqu'au point de départ (au moins 30 km) et est revenu le soir même avec une autre monture... Une grosse journée pour lui! Autant dire que si ça n'avait tenu qu'à lui, il aurait continué avec le même cheval, peu importe que le harnachement morde la plaie à chaque pas. Un donneur d'ordre mongol ou bien quelqu'un de UB déconnecté du terrain n'y aurait certainement rien trouvé à redire non plus. Notre choix de passer par "Horsetrails" a été conforté.

Enfin, l'associée mongole de "Horsetrails" tient le Jim Morin café, où l'ambiance et le gateau au chocolat sont bons. Elle propose aussi de l'hébergement en yourte-dortoir ou en dur.

A moto autour de UB

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Pour nos derniers jours, nous avons loué une moto. C'est 13€ par jour chez www.cheketours.com (une mongole francophone basée près de l'aéroport) et en plus c'est par tranche de 24h: partis en fin de journée et revenus trois jours plus tard, nous n'avons payé que trois jours.

Il suffit de prier pour ne pas avoir d'accident ni de panne, d'arriver à caser tout son matos sur la moto avec des bouts de ficelle et des sacs a grains (on laisse le nécessaire pour ne garder que l'indispensable), et c'est parti!

Le premier soir nous campons Hui Doloon Hudag, où ont lieu les courses de chevaux pour Naadam. Puis nous visons le Khustain National Park, à seulement 90 km de là, que nous atteindrons de justesse! Il abrite des chevaux préhistoriques dits "de Przewalski" ou appelés "Takhi" que nous ne verrons pas, mais qu'importe.

Nous nous paumons sur les pistes et traversons des rivières avec quelques poussées d'adrénaline. Le soir, quand on demande par signe à camper près d'une yourte, on finit par partager de chouettes repas avec les familles. Elles ont l'air ravi de notre visite. Dans la journée, quand on a soif, on rentre dans une yourte et invariablement on nous sert du thé au lait et des petits gateaux. Sans parler du plaisir de la conduite et de la découverte des paysages, l'expérience est géniale.

Arrivée par la Chine (mais pas à pied)

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De Beijing à Oulan Bator, on peut prendre le "transmongolien", un bout de l'Orient Express. Mais il n'y a que deux départs par semaine et c'est plutôt cher (250€ je crois), à moins d'arriver à avoir des places de dernière minute (à moins de 100€).

On peut aussi prendre un bus de nuit de Beijing à Erenhot (aussi appelé Erlian), la dernière ville chinoise avant la frontière, puis une liaison un peu galère jusqu'à Zamiin uud, première ville mongole après la frontière. Puis enfin un train de nuit jusqu'à Oulan Bator. Le tout revient à environ 50€.

A l'arrivée à Erenhot, nos sacs ont été déchargés du bus et mis sur des "jeeps" sans qu'on n'ait rien demandé. Encore ensomeillés et ne comprenant pas trop ce qui se passait, nous avons refusé de monter dans la jeep et avons récupéré nos sacs. C'était un bon choix, car à deux pas se trouvait la gare routière où nous avons pu acheter un billet de bus pour passer la frontière, et c'était bien sûr moins cher que les jeeps.

Au retour (Oulan Bator – Beijing) nous avons eu moins de chance: impossible d'acheter des billets pour le bus de Zamiin uud à Erenhot (il fallait acheter ses billets à Oulan Bator, paraît-il). Nous nous sommes rabattus sur les fameuses "jeeps". Inconfortables, bondées, elles avancent doucement à la queue le leu: le trajet d'une dizaine de kilomètres nous a pris trois heures! On s'est même demandé si on aurait été plus vite à pied, mais c'est paraît-il interdit. J'aimerai d'ailleurs bien savoir s'il y en a qui peuvent se targuer "d'arriver à pied par la Chine"! (caser la contrepétrie: checked!)

Bref, le voyage prend deux nuits et un jour, avec pas mal de battement au niveau du passage de frontière. Mais le bus couchette était correct et le train de nuit plutôt agréable. A noter qu'à l'arrivée, les guests houses de UB se battent pour votre clientèle, ne stressez pas si vous n'avez rien réservé.

3 août 2015

Chine: le "triangle d'or" (Shanghai Xi'an Beijing)

Pas évident de choisir quelle partie de la Chine visiter.  Pour notre première fois nous avons fait un très classique triangle d'or "Shanghai - Xi'an - Beijing", en prenant le temps de visiter leurs environs - en tout 30 jours, pile la durée de notre visa.

Shanghai (prononcez « Shan Haïe »)

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Ce qu'on a retenu de cette ville:

-"pet street" (Jiangyin Road) - des grossistes en animaux de compagnies y ont pignon sur rue, on peut y observer avec un mélange d'effroi et de tendresse des tonnes de tortues, poissons, lapins, chats, oiseaux et même des grillons, recherchés pour leur chant. On trouve même une fascinante boutique de boîtes à grillons.
-le musée de Shanghai, gratuit, on y voit des costumes traditionnels (des différentes ethnies chinoises), des monnaies anciennes (dont une pièce au moins date de Ghengis Khan), de la calligraphie, etc.
-la "rue des expats" (Yongkang road), une rue plutôt parisienne en plein Shanghai, où on peut boire des bières autour d'un plateau de charcuterie et fromage au "café des stagiaires" par exemple. Seule petite touche d'exotisme: c'est un singe qui fait la manche.
-le speed dating au parc de People Square. Les samedis et dimanche matins, les parents d'enfants célibataires en âge de se marier se regroupent et affichent des petites annonces sur des parapluies (!!?!!). On ne comprend pas grand-chose à part l’âge et le salaire mais ça vaut le coup d'œil. Une chinoise nous éclaire un peu sur le phénomène: "les filles préfèrent épouser des mecs qui sont propriétaire de leur appartement. A Shanghai, l'immobilier est cher, peu de personnes ont les moyens d'acheter, alors il y a beaucoup de célibataires". Implacable!
-le Bund, le quai du fleuve jaune (Huang Pu Jiang) d'où on peut voir les iconiques buildings top modernes, qui contrastent avec les barges remplies de charbon qui circulent. On peut prendre une navette pour trois fois rien pour traverser d'une rive à l'autre. Le soir, les buildings sont éclairés, la violette "perle de l'orient" en met plein les yeux.
-le Yu garden (45 yuans) et le quartier ultra touristique autour. C'est charmant, mais vraiment bondé. Comme c'est très typique, on verra des choses similaires partout ailleurs (enfin d'un point de vue non expert en chinoiseries). La chose typique qu'on n'a pourtant expérimenté que là, c'est l'arnaque à la cérémonie de thé! Méfiance si des "étudiants" vous abordent en vous demandant de prendre leur photo devant une moche sortie de métro. D'honnêtes chinois demanderaient plutôt une photo de vous ou avec vous!

Notre meilleur resto à Shanghai : le hotpot « 川东大院  / Chuan Dong Da Yuan / East Sichuan Compound »  (41 Zhongtan rd, Putuo District) cadre superbe, nourriture raffinée et addition pas très salée.  Le « food court » du mall « Raffle city » n’est pas mal non plus…

Suzhou (prononcez "Soujo")

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La ville est connue pour ses jardins, mais ils sont chers (90 yuans pour celui qu'on avait choisi, "Humble Administrator Garden") et bondés, ce qui gâche un peu l'expérience. Nous avions pris un audio-guide qui décrivait un peu bêtement ce qu'on voyait.
Le jardin est vraiment magnifique, mais je trouve qu'un jardin est fait juste pour se balader, pas pour se visiter alors qu'en payant aussi cher pour y entrer on se sent obligé d'aller vraiment partout!
Je trouve qu'une ballade dans un quelconque parc public est bien plus satisfaisante, car il s'y passe toujours quelque chose: les gens font du tai chi, de la gym, du cerf-volant, de la toupie, chantent, dansent...
Nous avons aussi visité deux quartiers sympas:
-Shantang street, très touristique, mais vraiment joli, avec ses canaux, éclairés de lampions... Suzhou est appelé "Venise de l’Est" et là on voit pourquoi…  C’est une ville historique, mais tout n’est pas d’origine, car la ville a été largement détruite au 19ème siècle. Comme c'est souvent le cas en Chine, ce qu'on voit résulte en partie de démagogie touristique: on montre ce que les gens viennent voir.  Pour la petite histoire, Suzhou et sa voisine Hangzhou ont été évoqués comme des paradis sur terre dans un célèbre poème chinois. Il faut que les touristes (majoritairement chinois) ne soient pas déçus. Ce n'est pas très subtil, certains dénoncent un manque d'authenticité, mais c'est comme ça, à prendre ou à laisser!
-Pingjiang street. Là pour l'authenticité, on n'est pas déçu, surtout en allant au Pingtan Museum. On n'a même pas visité le musée, juste assisté aux performances live qui ont lieu dans l'après-midi. Il s'agit de chants, de musique traditionnelle et de récits contés en patois de Suzhou. Ça aurait été du chinois, on n'aurait pas plus compris, mais on s'est quand même laissé envoûter. Tout ça pour zéro yuan ;)

Notre meilleur resto à Suzhou, à 150 yuans (15 fois plus que notre budget habituel, mais on ne regrette pas) : un restaurant japonais "all you can eat", avec des plats assez déments à la carte et bières incluses (HuaiHai street, vers l'Amusement Park).

Enfin, à quelques kilomètres de la ville, nous avons découvert par hasard Wangshan Scenic Area, un petit village très "Fengshui" où on trouve un monastère bouddhiste, des plantations de thé et des ballades aménagées autour de jolis petits lacs. Un panneau raconte la triste histoire de pêcheurs locaux: pour la visite de l’empereur, ils ont été sommés de fournir beaucoup de poissons. Mais l'accès au lac leur a été interdit dans le cadre de la visite de l’empereur. Ne pouvant fournir le poisson demandé, les pauvres pêcheurs ont finis tués (non sans protestations).

Hangzhou (prononcez « Hangjo »)

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C'est la ville que j'ai préféré. En plein centre-ville, il y a un énorme lac (West Lake), et tout autour du lac, de la nature. Des heures de sentiers, dans une ambiance forêt voire montagne, sans quitter la ville. Le tout parsemé de temples, pagodes, et autres curiosités.
Le soir, un spectacle de fontaines lumineuses anime le lac. A toute heure il est parcouru de bateaux d'un kitsch charmant qui bien sûr tendent les bras aux touristes. Sans même prendre de bateau il est possible de se promener sur le lac car il est parcouru de plusieurs jetées.
Le thé de la région est réputé.
En bref, Hangzhou, c'est wow - il ne faut pas hésiter à y'aller.

Notre meilleur resto à Hangzhou : un buffet végétarien à volontée, 79 yuan, un choix énorme, tout est savoureux, il y a des plats asiatiques et européens (y compris une fondue au chocolat!) - encore moins cher si réservé en ligne mais il faut un ami chinois... Il est au 163 Wulin Road, assez discret car on y accède par un ascenseur.

A une soixantaine de kilomètres d'Hangzhou se trouve Moganshan, une petite ville de montagne un peu élitiste. D'ailleurs l'accès payant au village nous a découragé mais les alentours sont jolis et paisibles - une tranche de campagne chinoise dans un océan urbain.

Xi'an (prononcez "chi-anne")

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Xi'an est une destination incontournable ou presque.
Il y a beaucoup de sites archéologiques, paraît-il, mais on s'est contenté du principal: l'armée des guerriers enterrés. Avec les pyramides d'Egypte et le Taj Mahal, c'est une tombe qui fait recette. Elle est à une quarantaine de kilomètres de Xi'an mais dès qu'on arrive en gare de Xi'an on en voit les émanations: de nombreux cars desservants uniquement la fameuse tombe. Il est donc très facile de s'y rendre, accompagné de centaines d'autres touristes. Heureusement le site est grand, et à condition de laisser déferler patiemment les plus gros groupes on peut vraiment profiter des lieux. L'ordre anti-chronologique conseillé par le lonely (fosses 3, 2, 1) nous a semblé judicieux.
On ne peut s'empêcher d'être songeur face à un tel déploiement de puissance / mégalomanie / naïveté / vanité. En tous cas c'est bluffant. Les fouilles sont en cours et se déroulent sous les yeux des visiteurs, ce qui rend la visite encore plus fascinante (un peu comme quand on visite la Sagrada Familia à Barcelone). Et puis elle réserve de petites surprises, comme la galerie photo des personnalités qui ont visité le site – où on retrouve de vieilles connaissances!

De Xi'an même on retient:
- la grande pagode le soir, le coin est tout éclairé, assez animé et il y a un spectacle de fontaines musicales gratuit
- la Bell Tower, très centrale, également magnifique le soir mais qu'on n'a pas pris la peine de visiter
- la Drum Tower juste à côté, avec des concerts de percussions plusieurs fois par jour, courts mais de qualité. Il y a aussi une exposition de tambours - les faire résonner en dépit des interdictions en chinois est aussi distrayant qu'inoffensif.
-les remparts - en payant on peut monter dessus et en faire le tour. A pied les 12 km peuvent sembler longuets mais les chinois ont pensé à tout: des vélos sont à louer. On regrette juste que les vélos perso soient interdits!
Sinon on peut se balader à l'extérieur des remparts, il y a une promenade aménagée.
-le quartier musulman, avec plein de vendeurs de rue (on trouve même un étal de fausses cartes étudiantes chinoises). Pour 30 yuans j’ai testé le "fish massage", où des poissons mangent les peaux mortes sur les pieds, les grands fous! J'ai trouvé ça marrant. On y trouve aussi plein de spécialités culinaires : gâteaux de riz jaunes recouvert de caramel (décevant), les brioches (les plus foncées sont extras), soupe aux prunes, graines de tournesol et autres graines (miam), soupe aux creusets et au boeuf (bien meilleur que ça en a l'air).

 

Les deux grandes spécialités culinaires de Xi’an sont les Rou Jia Mo (l’ancêtre du burger paraît-il) et les biang biang noodles, hyper larges et faites au fur et à mesure sous vos yeux. On les trouve facilement dans les quartiers touristiques, vers la Drum Tower par exemple.

 

Hua Shan (prononcez « Roachanne »)

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C'est une des cinq montagnes sacrées du taoïsme, à une centaine de kilomètres de Xi'an (mais comme pour l'armée enterrée il y a une tonne de bus qui y vont).
L'accès à la montagne coûte 180 yuans (il paraît qu'on peut faire passer n'importe quelle carte d'identité étrangère pour une carte d'étudiant et avoir une réduc’, mais nous n’avions que nos passeports).
C'est déjà assez cher, mais on est presque obligé de payer dans les 150 yuans en plus soit pour monter en téléphérique, soit pour dormir au sommet dans un dortoir pourri (parait-il). Car les 1500m de dénivelés aller/retour sont très difficilement faisables à pied dans la journée. La rando est marketté "rando la plus dangereuse au monde", mais elle est entièrement aménagée avec des marches et des cordes dans les passages les plus verticaux - certains sont vraiment impressionnants. Il y a une petite via ferrata qui donne accès à un temple. A l'entrée, la location de harnais est obligatoire.  En option on peut se faire photographier devant un écran bleu pour une photo-montage-souvenir (même pas besoin de faire la via ferrata!).
Une fois en haut du téléphérique il reste pas mal de marche à faire pour visiter les cinq sommets, et malgré le monde c'est vraiment chouette, il y a plein de points de vue, plein de recoins, des temples, des monastères. Il y a à manger et à boire partout, mais c'est porté à dos d'homme donc forcément cher - les radins sont priés d'amener leurs vivres. Il y a même des vendeurs de souvenirs, et de quoi dépanner ceux qui ont oublié d'apporter leur cadenas pour immortaliser leur amour dans ce lieu sacré!
Nous avons opté pour l'option "super radin" prisée des étudiants chinois. Départ à 9 PM après un repas au Hua Shan village. Pas d'inquiétude, les vendeurs de rue veillent à votre bien-être et proposent tous les indispensables que vous auriez oublié: lampe torche, poncho de pluie... Si vous vous dégonflez face à la pluie, la même personne qui essayait de vous vendre un poncho va essayer de vous vendre une nuit d’hôtel ! Et oui car même en ayant choisi un jour ou la météo prévoyait du beau temps, on a eu de la pluie…
Malgré la pluie et l'heure décalée, il y avait une foule de jeunes chinois en ponchos de toutes les couleurs. Et de l’ambiance ! Cette heure de départ est stratégique: éviter la chaleur de la journée (ça on peut dire qu'on a bien réussi, on n'a pas eu chaud DU TOUT), voir le lever de soleil au pic Est (ça c'est quand il fait beau... Nous on a été un peu frustrés côté vue, c'était vraiment fugace entre les nuages, juste de quoi imaginer comme ça peut être magnifique!) et éviter de payer un hébergement (l’idée est de se reposer quelques heures n’importe où).

Mais avec le mauvais temps le bon plan se transforme en situation de crise : chaque recoin abrité de la pluie est pris d'assaut, les gens dorment par terre, en position assise par manque de place. En ayant payé cher pour ça! Par miracle nous avions trouvé un endroit abrité pour s'allonger quelques heures. Le lendemain, après s’être baladés un peu partout, il ne nous restait plus assez de patate pour descendre 1000m d'escaliers abruptes : on a préféré claquer 80 yuans dans la descente en téléphérique puis 20 yuans pour un inévitable bus (qu'on aurait court-circuité à pied).
Rincés, dans tous les sens du terme, mais quand même contents.
Le moins qu'on puisse dire c’est que le Hua Shan est une expérience unique!

Beijing et la muraille

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La ville est plus vivable que ce qu’on s’imaginait, la pollution pas vraiment monstrueuse en été, la circulation non plus.

Il y a énormément de choses à voir.  Notre choix s’est porté sur :

-       la cité interdite – l’idée même de faire un séjour à Beijing sans s’y rendre était trop dure à assumer

-       la place Tiananmen. On passe forcément par ce lieu qui symbolise la puissance liberticide chinoise.  Les braves peuvent y voir la (courte) cérémonie du drapeau, en se levant horriblement tôt. Et il paraît qu’on peut approcher le corps de Mao.

-       Les hutongs – ils symbolisent le style de vie traditionnel chinois.  Ils sont incontournables, mais peuvent être décevants, il s’agit simplement de petites rues…  Il y a des hutongs touristiques, avec plein de boutiques, et d’autres qui sont assez morts…  Se loger dans un hutong peut être très sympa, car il y a en général de jolies cours intérieures (exemple d’hostel : Ming Courtyard).

-       Quartier 798 – le quartier des artistes.  On y trouve de l’art de rue, des galeries d’art et plein de boutiques d’objets design

Une spécialité culinaire de Beijing qu’on a beaucoup apprécié : les crêpes dans la rue ! A 4 yuans, elles sont délicieuses et roboratives.

A seulement quelques petites heures de bus de Beijing se trouve la grande muraille.  Quelques parties ont été restaurées et leur entrée est payante.  Mais la majorité n’est pas entretenue et gratuite. Il est possible d’y randonner pendant des jours, loin des touristes, mais il faut emporter assez d’eau et de provisions, et avec le dénivelé, il faut vraiment prévoir beaucoup d’eau !

Nous avons passé deux jours mémorables sur la muraille, du côté de Mutianyu, en accédant par la partie sauvage et en ressortant par la partie touristique.  Pour séparer les deux, il y a seulement des panneaux avec marqué « accès interdit ». C’est assez incroyable de voir à quel point la muraille est paisible, dès qu’on s’écarte de la partie rénovée blindée de visiteurs, ou alors si on attend le soir. On a pu dormir sur la muraille, près de Mutianyu, sans être dérangés une seule fois.  Le cadre est magique, en pleine nature.

Vers la Mongolie
Nous avons quitté la Chine pour la Mongolie.  Le passage de frontière est plein d’embûches, notamment il est impossible d’arriver à pied par la Chine - c’est bien connu ;)

J’en parlerai dans le post consacré à la Mongolie.

3 août 2015

Chine: généralités d'intérêt touristiques

Premières impressions
Notre première "soirée" est mémorable. Notre avion arrive à Shanghai vers minuit. On se dirige tout naturellement vers le métro, mais les grilles sont fermées. Tout est désert, il y a juste un agent de sécurité (costume sombre et badge autour du cou) qui nous demande s'il peut nous renseigner. On lui demande s'il y a des bus et il nous répond sans ciller "Le prochain est à 6h du matin". Gloups! Assez naturellement, le bonhomme propose de nous arranger un taxi pour 200 yuans. Heureusement nous n'avons pas encore de yuans sur nous: en chemin pour le distributeur de billets on repère les bus de nuit: le trajet est à 20 yuans: arnaque évitée!

Dans le bus on sympatise avec un local. Pour nous éviter de marcher 20 minutes jusqu'à l'hôtel il insiste pour qu'on monte en taxi avec lui (à ses frais!). Notre hôtel s'appelle le Goldmet Inn (582, Niuzhuang road). Le gentil monsieur lit l'addresse en grimaçant "c'est écrit en français!". Il ne comprend que les caractères chinois, pas le "pinyin" qui est du chinois transcrit dans notre alphabet. Pourtant à l'oral son anglais n'est pas mauvais...  Finalement c'est la photo de l'hôtel qui nous sauvera, car son nom est marqué dessus en gros: 意料 金额 (je tappe ça au pif, ça devrait faire illusion auprès des non sinophones).

Cette première soirée est assez représentative de notre voyage: tout du long on rencontrera des difficultés, mais aussi des personnes généreuses et secourables grâce à qui on gardera de la Chine d'excellents souvenirs!

La 第五个 de la 电话费

 

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Nous étions prévenus, en Chine tout est écrit en chinois et les gens parlent chinois. Et pourtant, ça nous a quand même surpris, de ne rien comprendre, de ne pas pouvoir se faire comprendre, et surtout, de ne pas pouvoir lire. C'est un peu comme si on perdait un sens. On compense avec le mime, et surtout les nouvelles technologies: traducteur, GPS... Mais on n'a pas trouvé comment lire le chinois et comprendre ce que les gens racontent. Heureusement, on trouve de temps en temps des anglophones, ceux qui se rappellent de leurs cours et ceux qui ont étudié à l'étranger. Les gens se décarcassent pour communiquer et nous aider. Certains ne parlent pas un mot d'anglais mais nous font la causette grâce à un traducteur automatique sur leur téléphone. Souvent les gens nous lancent "Hello" "Nice to meet you" car ils voient en nous l'occasion de sortir leur anglais. Je jurerai même avoir compris une dame disant à son gamin "Dis 'hello', ça veut dire 'Nihao' ".

Une fois, au restaurant, un jeune a l'anglais hésitant, voyant notre désarroi face au menu, nous a spontanément proposé son aide pour commander. "C'est la première fois que je parle à un étranger" nous dit-il après coup. Une autre fois, trois gamins d'une dizaine d'années nous ont abordés dans un endroit touristique "on veut pratiquer notre anglais". On redoute une arnaque, mais non, ils enchainent juste les questions "How old are you?" "What's your favorite animal?" "What's your favorite color?". Dans un anglais impeccable!
Tout n'est pas simple pour le non sinophone, mais grâce à toute cette bonne volonté on se débrouille. Notre pire malentendu a été sur des brochettes de porc. Le serveur nous en a apporté quarante alors qu'on en avait commandé quatre...

Malgré nos bonnes intentions nous n'avons pas appris beaucoup de chinois.  En apprendre assez ne serait-ce que pour se dépatouiller semblait utopique. En dehors de "bonjour" et "merci", ce qui nous a été le plus utile, ce sont les points cardinaux:

-Bei le nord (Beijing est la capitale au nord)

-Nan le sud (Nanjing est la capitale au sud, en tous cas quand Beijing tombe aux mains de l'ennemi)

-Xi l'ouest (pensez à la ville Xi'an)

-Dong, l'est bien sûr, c'est facile il n'en reste qu'un

C'est utile à savoir, car sur les cartes "en anglais", les noms de rues sont transcrites en pinyin (phonétiquement), sauf parfois les rues telles "Dong Jie" (Rue de l'ouest) qui sera traduire "West street".  Si on vous a donné rendez-vous à Dong Jie vous le chercherez longtemps sur votre carte...  Dans le même genre, le "Yu Yuan" sera parfois indiqué "Yu Garden" (Yuan = jardin), le Hua Shan sera indiqué "Mount Hua" (Shan = montagne), etc.

A vos baguettes!

 

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"Les seules choses qui ont des pieds que les chinois ne mangent pas, ce sont les tables et les chaises", nous a-t-on dit.
Les pattes de poulet sont prisées, les crabes frits se dévorent en entier, pinces et carapace comprises, on trouve des brochettes d'araignées et le gras est une gourmandise.
C'est plein de bon sens de ne rien gâcher, et tant qu'à faire mieux vaut s'en faire un plaisir!
Il y a aussi une certaine logique à conserver les animaux vivants jusqu'à l'assiette (ou presque), même si ça peut faire faire la grimace. Quant aux restaurants dont les devantures arborent les photos des animaux qui y sont consommés (Oh le lapinou! Et le petit nagneau!), est-ce de mauvais goût, ou est-ce nous qui avons une certaine hypocrisie vis-à-vis du contenu de nos assiettes?
Les repas sont de grands moments en Chine, variés, surprenants, agréables - même si parfois un peu compliqués. En allant dans ce que j'appelle des "nouilleries", petites salles sans prétention qui servent grosso-modo un seul type de plat (nouilles, soupe ou "dumplings", sorte de gros raviolis vapeur ou fris), on mange bien et pour environ 10 yuans. Les restos de la gamme au-dessus, avec de plus jolies salles et souvent de la vaisselle sous vide (qui est jetable parait-il) sont au moins trois fois plus chers et pas forcément plus savoureux. Il arrive qu’on nous fasse choisir nos ingrédients crus, parfois directement en cuisine, qui sont ensuite cuisinés et servis sur le champ. Les "hotpots" où le client cuit lui-même viandes, légumes et oeufs dans un réchaud et du bouillon sont assez communs, il y a même une chaîne, Xiabu Xiabu. Des stands vendent plein de jolies et étranges choses dans la rue, mais mon expérience a été que parfois le plaisir est plus visuel que gustatif : brochettes d'oeufs miniatures, "dragon fruit" surmonté de riz, riz gluant enroulé dans des feuilles de bambou (aux fruits, aux légumes ou à la viande), etc…
Enfin il y a des restaurants où on peut faire des vrais festins, pour le prix d'un petit resto en France.

On trouve des ingrédients utilisés de façon surprenante, comme le tofu par exemple, qui se décline dans des dizaines de formes (ici ça ne remplace pas la viande, c'est en plus!), et des ingrédients plutôt inédits pour des européens, comme les « yams », une racine, ou les pousses de bambous (au caramel c’est cro bon!).

Souvent on a été accompagnés par des locaux. Ce sont nos meilleures expériences culinaires, car on essaie de nouvelles choses - quand on est seuls on se contente de commander ce qu'on peut! Et puis c'est convivial, on partage les plats, chacun y piochant avec ses baguettes. Même en se battant pour l'addition, il est rare qu'on nous ait laissé payer, ni même retourner la faveur plus tard, c'est un peu gênant mais aussi très touchant!

La gastronomie est très importante pour les chinois. Chaque ville à des spécialités, chaque région un style bien distinct, c’est pour moi l’intérêt principal d’un voyage en Chine.

On trouve aussi des friandises en pagaille. Il y a des magasins entiers, certains font des sucreries sous vos yeux (nougats, guimauves,...), c'est un vrai show. Il y a toute une variété de boulettes ou de cubes aux goûts et consistances étranges (peu sucrés, farineux), aux noix, aux fèves ou au thé vert par exemple, présentés comme des chocolats. Et puis il y a les "milk tea": aux haricots rouges, à la pistache ou à la gélatine (!!) qui nourissent et désaltèrent à la fois.

Quant au thé, on n'a eu affaire qu'au thé vert (à priori car c'était l'été): on met simplement les feuilles dans de l'eau chaude. On ne les retire pas pour boire, et on les utilise quasi à l'infini, en rajoutant de l'eau chaude.

The great firewall
Quand on va en Chine on pense tout de suite à "the great wall" mais on est d'abord confronté au "great firewall".
Ce n'est rien dit comme ça, mais Google et Facebook sont censurés, à moins d'avoir une VPN (chez Free c'est gratuit - mais à prévoir avant de partir).
Mieux vaut anticiper et prévoir un renvoi de ses mails gmail sur un autre compte (yahoo par exemple), apprendre par coeur l'URL d'au moins un moteur de recherche (www.bing.com) et se préparer à ne plus pouvoir télécharger d'applications sur le playstore (eh oui, le playstore, c’est aussi le google !).
Voyons le côté positif de la chose: si google est animé de mauvaises intentions, la Chine est le seul endroit au monde où vous serez en sécurité! (lavage de cerveau, quand tu nous tiens...)
Les chinois utilisent une appli qui sert de réseau social, de chat, de mail et même de téléphone / talkie walkie: Wechat. Installez là avant de partir, ça risque d'être utile (n'oubliez pas que vous n'aurez plus de playstore...).
Un peu dans le même registre, une application permettant d'utiliser les cartes Open Street Maps est un bon investissement. Surtout que c'est gratuit! OsmAnd (pour android) par exemple permet d'affichez la carte tantôt en pinyin, tantôt en caractères chinois, c'est bien pratique.

Se déplacer

 

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Les bus sont difficiles à utiliser, par contre les métros sont bien pratiques, avec les noms affichés en pinyin.
A pied ou à vélo, un smarphone et une application permettant d'utiliser les cartes Open Street Maps (cf plus haut) peut éviter des heures d'errance. Dans tous les cas, il faut impérativement avoir l'adresse où l'on souhaite se rendre écrite en caractères chinois.
Se déplacer à vélo est sympa, les villes sont plutôt plus petites et plus calmes qu'on ne pourrait s'y attendre (en tous cas leur centre-ville). Il y a presque toujours une large piste cyclable séparée du reste du trafic, où roulent les nombreux scooteurs et vélos électriques. Tourner à gauche est la seule vraie difficulté, il vaut mieux le faire en deux temps, en traversant en face d'abord.
Pour s'équiper ou faire réparer, on peut aller chez l'enseigne locale Giant, ou encore mieux, chez Décathlon! Pour je-ne-sais quelle-raison les vendeurs sont souvent anglophones.
Pour les longues distances, on a testé les trains couchettes (hard-sleepers - pas si hard que ça). On a trouvé ça plutôt cosy, la literie est fournie et il y a de l'eau chaude, on peut donc se faire des "cup noodle" si on ne veut pas manger les cochonneries vendues dans le train. Et si on a la possibilité d'aller à la gare, il n'est pas difficile de réserver soi-même. Par contre ce n'est pas donné, 300 ou 400 yuans par personne pour un trajet d'une nuit. Il y a aussi un système de fret, qui permet notamment de transporter des vélos, mais ils ne voyagent pas forcément dans le même train que soi.  Ils peuvent même mettre un jour de plus pour arriver!

Comment je sais tout ça? Notre projet initial était d'aller de Shanghai à Xi'an à vélo. Finalement on est partis de Suzhou. Arrivés à Hangzhou, seulement 250 km plus loin, la saison des pluies et la date d'expiration de notre visa nous ont convaincus de finir en train...

Se loger
Plusieurs constatations: 
-pour l'asie, c'est cher! Les chambres doubles sont très rarement à moins de 20 euros (140 yuans)
-booking.com qui est dans d'autres pays excellent ne donne que très peu de résultats
-les auberges de jeunesse (hostels) sont très bien, réservées en ligne elles sont moins cher
-sortir des sentiers battus revient à s'exposer à une loi stupide qui veut que les hôtels doivent déclarer à la police leurs clients étrangers. A cause de cette loi, les hôtels bas de gamme refusent les étrangers - on a beau être un routard radin, on est obligé d'aligner de quoi se payer une chambre chère! Une fois, on a même été refusés d'un hôtel... Plus d'une heure après avoir pris possession de la chambre. Incroyable mais chinois!

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