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Partir, c'est bien
3 août 2015

Chine: le "triangle d'or" (Shanghai Xi'an Beijing)

Pas évident de choisir quelle partie de la Chine visiter.  Pour notre première fois nous avons fait un très classique triangle d'or "Shanghai - Xi'an - Beijing", en prenant le temps de visiter leurs environs - en tout 30 jours, pile la durée de notre visa.

Shanghai (prononcez « Shan Haïe »)

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Ce qu'on a retenu de cette ville:

-"pet street" (Jiangyin Road) - des grossistes en animaux de compagnies y ont pignon sur rue, on peut y observer avec un mélange d'effroi et de tendresse des tonnes de tortues, poissons, lapins, chats, oiseaux et même des grillons, recherchés pour leur chant. On trouve même une fascinante boutique de boîtes à grillons.
-le musée de Shanghai, gratuit, on y voit des costumes traditionnels (des différentes ethnies chinoises), des monnaies anciennes (dont une pièce au moins date de Ghengis Khan), de la calligraphie, etc.
-la "rue des expats" (Yongkang road), une rue plutôt parisienne en plein Shanghai, où on peut boire des bières autour d'un plateau de charcuterie et fromage au "café des stagiaires" par exemple. Seule petite touche d'exotisme: c'est un singe qui fait la manche.
-le speed dating au parc de People Square. Les samedis et dimanche matins, les parents d'enfants célibataires en âge de se marier se regroupent et affichent des petites annonces sur des parapluies (!!?!!). On ne comprend pas grand-chose à part l’âge et le salaire mais ça vaut le coup d'œil. Une chinoise nous éclaire un peu sur le phénomène: "les filles préfèrent épouser des mecs qui sont propriétaire de leur appartement. A Shanghai, l'immobilier est cher, peu de personnes ont les moyens d'acheter, alors il y a beaucoup de célibataires". Implacable!
-le Bund, le quai du fleuve jaune (Huang Pu Jiang) d'où on peut voir les iconiques buildings top modernes, qui contrastent avec les barges remplies de charbon qui circulent. On peut prendre une navette pour trois fois rien pour traverser d'une rive à l'autre. Le soir, les buildings sont éclairés, la violette "perle de l'orient" en met plein les yeux.
-le Yu garden (45 yuans) et le quartier ultra touristique autour. C'est charmant, mais vraiment bondé. Comme c'est très typique, on verra des choses similaires partout ailleurs (enfin d'un point de vue non expert en chinoiseries). La chose typique qu'on n'a pourtant expérimenté que là, c'est l'arnaque à la cérémonie de thé! Méfiance si des "étudiants" vous abordent en vous demandant de prendre leur photo devant une moche sortie de métro. D'honnêtes chinois demanderaient plutôt une photo de vous ou avec vous!

Notre meilleur resto à Shanghai : le hotpot « 川东大院  / Chuan Dong Da Yuan / East Sichuan Compound »  (41 Zhongtan rd, Putuo District) cadre superbe, nourriture raffinée et addition pas très salée.  Le « food court » du mall « Raffle city » n’est pas mal non plus…

Suzhou (prononcez "Soujo")

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La ville est connue pour ses jardins, mais ils sont chers (90 yuans pour celui qu'on avait choisi, "Humble Administrator Garden") et bondés, ce qui gâche un peu l'expérience. Nous avions pris un audio-guide qui décrivait un peu bêtement ce qu'on voyait.
Le jardin est vraiment magnifique, mais je trouve qu'un jardin est fait juste pour se balader, pas pour se visiter alors qu'en payant aussi cher pour y entrer on se sent obligé d'aller vraiment partout!
Je trouve qu'une ballade dans un quelconque parc public est bien plus satisfaisante, car il s'y passe toujours quelque chose: les gens font du tai chi, de la gym, du cerf-volant, de la toupie, chantent, dansent...
Nous avons aussi visité deux quartiers sympas:
-Shantang street, très touristique, mais vraiment joli, avec ses canaux, éclairés de lampions... Suzhou est appelé "Venise de l’Est" et là on voit pourquoi…  C’est une ville historique, mais tout n’est pas d’origine, car la ville a été largement détruite au 19ème siècle. Comme c'est souvent le cas en Chine, ce qu'on voit résulte en partie de démagogie touristique: on montre ce que les gens viennent voir.  Pour la petite histoire, Suzhou et sa voisine Hangzhou ont été évoqués comme des paradis sur terre dans un célèbre poème chinois. Il faut que les touristes (majoritairement chinois) ne soient pas déçus. Ce n'est pas très subtil, certains dénoncent un manque d'authenticité, mais c'est comme ça, à prendre ou à laisser!
-Pingjiang street. Là pour l'authenticité, on n'est pas déçu, surtout en allant au Pingtan Museum. On n'a même pas visité le musée, juste assisté aux performances live qui ont lieu dans l'après-midi. Il s'agit de chants, de musique traditionnelle et de récits contés en patois de Suzhou. Ça aurait été du chinois, on n'aurait pas plus compris, mais on s'est quand même laissé envoûter. Tout ça pour zéro yuan ;)

Notre meilleur resto à Suzhou, à 150 yuans (15 fois plus que notre budget habituel, mais on ne regrette pas) : un restaurant japonais "all you can eat", avec des plats assez déments à la carte et bières incluses (HuaiHai street, vers l'Amusement Park).

Enfin, à quelques kilomètres de la ville, nous avons découvert par hasard Wangshan Scenic Area, un petit village très "Fengshui" où on trouve un monastère bouddhiste, des plantations de thé et des ballades aménagées autour de jolis petits lacs. Un panneau raconte la triste histoire de pêcheurs locaux: pour la visite de l’empereur, ils ont été sommés de fournir beaucoup de poissons. Mais l'accès au lac leur a été interdit dans le cadre de la visite de l’empereur. Ne pouvant fournir le poisson demandé, les pauvres pêcheurs ont finis tués (non sans protestations).

Hangzhou (prononcez « Hangjo »)

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C'est la ville que j'ai préféré. En plein centre-ville, il y a un énorme lac (West Lake), et tout autour du lac, de la nature. Des heures de sentiers, dans une ambiance forêt voire montagne, sans quitter la ville. Le tout parsemé de temples, pagodes, et autres curiosités.
Le soir, un spectacle de fontaines lumineuses anime le lac. A toute heure il est parcouru de bateaux d'un kitsch charmant qui bien sûr tendent les bras aux touristes. Sans même prendre de bateau il est possible de se promener sur le lac car il est parcouru de plusieurs jetées.
Le thé de la région est réputé.
En bref, Hangzhou, c'est wow - il ne faut pas hésiter à y'aller.

Notre meilleur resto à Hangzhou : un buffet végétarien à volontée, 79 yuan, un choix énorme, tout est savoureux, il y a des plats asiatiques et européens (y compris une fondue au chocolat!) - encore moins cher si réservé en ligne mais il faut un ami chinois... Il est au 163 Wulin Road, assez discret car on y accède par un ascenseur.

A une soixantaine de kilomètres d'Hangzhou se trouve Moganshan, une petite ville de montagne un peu élitiste. D'ailleurs l'accès payant au village nous a découragé mais les alentours sont jolis et paisibles - une tranche de campagne chinoise dans un océan urbain.

Xi'an (prononcez "chi-anne")

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Xi'an est une destination incontournable ou presque.
Il y a beaucoup de sites archéologiques, paraît-il, mais on s'est contenté du principal: l'armée des guerriers enterrés. Avec les pyramides d'Egypte et le Taj Mahal, c'est une tombe qui fait recette. Elle est à une quarantaine de kilomètres de Xi'an mais dès qu'on arrive en gare de Xi'an on en voit les émanations: de nombreux cars desservants uniquement la fameuse tombe. Il est donc très facile de s'y rendre, accompagné de centaines d'autres touristes. Heureusement le site est grand, et à condition de laisser déferler patiemment les plus gros groupes on peut vraiment profiter des lieux. L'ordre anti-chronologique conseillé par le lonely (fosses 3, 2, 1) nous a semblé judicieux.
On ne peut s'empêcher d'être songeur face à un tel déploiement de puissance / mégalomanie / naïveté / vanité. En tous cas c'est bluffant. Les fouilles sont en cours et se déroulent sous les yeux des visiteurs, ce qui rend la visite encore plus fascinante (un peu comme quand on visite la Sagrada Familia à Barcelone). Et puis elle réserve de petites surprises, comme la galerie photo des personnalités qui ont visité le site – où on retrouve de vieilles connaissances!

De Xi'an même on retient:
- la grande pagode le soir, le coin est tout éclairé, assez animé et il y a un spectacle de fontaines musicales gratuit
- la Bell Tower, très centrale, également magnifique le soir mais qu'on n'a pas pris la peine de visiter
- la Drum Tower juste à côté, avec des concerts de percussions plusieurs fois par jour, courts mais de qualité. Il y a aussi une exposition de tambours - les faire résonner en dépit des interdictions en chinois est aussi distrayant qu'inoffensif.
-les remparts - en payant on peut monter dessus et en faire le tour. A pied les 12 km peuvent sembler longuets mais les chinois ont pensé à tout: des vélos sont à louer. On regrette juste que les vélos perso soient interdits!
Sinon on peut se balader à l'extérieur des remparts, il y a une promenade aménagée.
-le quartier musulman, avec plein de vendeurs de rue (on trouve même un étal de fausses cartes étudiantes chinoises). Pour 30 yuans j’ai testé le "fish massage", où des poissons mangent les peaux mortes sur les pieds, les grands fous! J'ai trouvé ça marrant. On y trouve aussi plein de spécialités culinaires : gâteaux de riz jaunes recouvert de caramel (décevant), les brioches (les plus foncées sont extras), soupe aux prunes, graines de tournesol et autres graines (miam), soupe aux creusets et au boeuf (bien meilleur que ça en a l'air).

 

Les deux grandes spécialités culinaires de Xi’an sont les Rou Jia Mo (l’ancêtre du burger paraît-il) et les biang biang noodles, hyper larges et faites au fur et à mesure sous vos yeux. On les trouve facilement dans les quartiers touristiques, vers la Drum Tower par exemple.

 

Hua Shan (prononcez « Roachanne »)

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C'est une des cinq montagnes sacrées du taoïsme, à une centaine de kilomètres de Xi'an (mais comme pour l'armée enterrée il y a une tonne de bus qui y vont).
L'accès à la montagne coûte 180 yuans (il paraît qu'on peut faire passer n'importe quelle carte d'identité étrangère pour une carte d'étudiant et avoir une réduc’, mais nous n’avions que nos passeports).
C'est déjà assez cher, mais on est presque obligé de payer dans les 150 yuans en plus soit pour monter en téléphérique, soit pour dormir au sommet dans un dortoir pourri (parait-il). Car les 1500m de dénivelés aller/retour sont très difficilement faisables à pied dans la journée. La rando est marketté "rando la plus dangereuse au monde", mais elle est entièrement aménagée avec des marches et des cordes dans les passages les plus verticaux - certains sont vraiment impressionnants. Il y a une petite via ferrata qui donne accès à un temple. A l'entrée, la location de harnais est obligatoire.  En option on peut se faire photographier devant un écran bleu pour une photo-montage-souvenir (même pas besoin de faire la via ferrata!).
Une fois en haut du téléphérique il reste pas mal de marche à faire pour visiter les cinq sommets, et malgré le monde c'est vraiment chouette, il y a plein de points de vue, plein de recoins, des temples, des monastères. Il y a à manger et à boire partout, mais c'est porté à dos d'homme donc forcément cher - les radins sont priés d'amener leurs vivres. Il y a même des vendeurs de souvenirs, et de quoi dépanner ceux qui ont oublié d'apporter leur cadenas pour immortaliser leur amour dans ce lieu sacré!
Nous avons opté pour l'option "super radin" prisée des étudiants chinois. Départ à 9 PM après un repas au Hua Shan village. Pas d'inquiétude, les vendeurs de rue veillent à votre bien-être et proposent tous les indispensables que vous auriez oublié: lampe torche, poncho de pluie... Si vous vous dégonflez face à la pluie, la même personne qui essayait de vous vendre un poncho va essayer de vous vendre une nuit d’hôtel ! Et oui car même en ayant choisi un jour ou la météo prévoyait du beau temps, on a eu de la pluie…
Malgré la pluie et l'heure décalée, il y avait une foule de jeunes chinois en ponchos de toutes les couleurs. Et de l’ambiance ! Cette heure de départ est stratégique: éviter la chaleur de la journée (ça on peut dire qu'on a bien réussi, on n'a pas eu chaud DU TOUT), voir le lever de soleil au pic Est (ça c'est quand il fait beau... Nous on a été un peu frustrés côté vue, c'était vraiment fugace entre les nuages, juste de quoi imaginer comme ça peut être magnifique!) et éviter de payer un hébergement (l’idée est de se reposer quelques heures n’importe où).

Mais avec le mauvais temps le bon plan se transforme en situation de crise : chaque recoin abrité de la pluie est pris d'assaut, les gens dorment par terre, en position assise par manque de place. En ayant payé cher pour ça! Par miracle nous avions trouvé un endroit abrité pour s'allonger quelques heures. Le lendemain, après s’être baladés un peu partout, il ne nous restait plus assez de patate pour descendre 1000m d'escaliers abruptes : on a préféré claquer 80 yuans dans la descente en téléphérique puis 20 yuans pour un inévitable bus (qu'on aurait court-circuité à pied).
Rincés, dans tous les sens du terme, mais quand même contents.
Le moins qu'on puisse dire c’est que le Hua Shan est une expérience unique!

Beijing et la muraille

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La ville est plus vivable que ce qu’on s’imaginait, la pollution pas vraiment monstrueuse en été, la circulation non plus.

Il y a énormément de choses à voir.  Notre choix s’est porté sur :

-       la cité interdite – l’idée même de faire un séjour à Beijing sans s’y rendre était trop dure à assumer

-       la place Tiananmen. On passe forcément par ce lieu qui symbolise la puissance liberticide chinoise.  Les braves peuvent y voir la (courte) cérémonie du drapeau, en se levant horriblement tôt. Et il paraît qu’on peut approcher le corps de Mao.

-       Les hutongs – ils symbolisent le style de vie traditionnel chinois.  Ils sont incontournables, mais peuvent être décevants, il s’agit simplement de petites rues…  Il y a des hutongs touristiques, avec plein de boutiques, et d’autres qui sont assez morts…  Se loger dans un hutong peut être très sympa, car il y a en général de jolies cours intérieures (exemple d’hostel : Ming Courtyard).

-       Quartier 798 – le quartier des artistes.  On y trouve de l’art de rue, des galeries d’art et plein de boutiques d’objets design

Une spécialité culinaire de Beijing qu’on a beaucoup apprécié : les crêpes dans la rue ! A 4 yuans, elles sont délicieuses et roboratives.

A seulement quelques petites heures de bus de Beijing se trouve la grande muraille.  Quelques parties ont été restaurées et leur entrée est payante.  Mais la majorité n’est pas entretenue et gratuite. Il est possible d’y randonner pendant des jours, loin des touristes, mais il faut emporter assez d’eau et de provisions, et avec le dénivelé, il faut vraiment prévoir beaucoup d’eau !

Nous avons passé deux jours mémorables sur la muraille, du côté de Mutianyu, en accédant par la partie sauvage et en ressortant par la partie touristique.  Pour séparer les deux, il y a seulement des panneaux avec marqué « accès interdit ». C’est assez incroyable de voir à quel point la muraille est paisible, dès qu’on s’écarte de la partie rénovée blindée de visiteurs, ou alors si on attend le soir. On a pu dormir sur la muraille, près de Mutianyu, sans être dérangés une seule fois.  Le cadre est magique, en pleine nature.

Vers la Mongolie
Nous avons quitté la Chine pour la Mongolie.  Le passage de frontière est plein d’embûches, notamment il est impossible d’arriver à pied par la Chine - c’est bien connu ;)

J’en parlerai dans le post consacré à la Mongolie.

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