Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Partir, c'est bien
9 mai 2019

Trois semaines dans le sud ouest de l'Inde

Partir, c’est choisir !  Seul un passage par Bengalore s’imposait à nous, car ce qui a motivé nos vacances de trois semaines en Inde est que nos amis Fabien et Maryline s’y sont expatriés.

Pour élaborer le reste de l’itinéraire, nous avons notamment diné avec un indien rencontré sur couchsurfing, dans un restaurant indien du côté de la gare du nord (Madras café), ce qui est déjà parfaitement dépaysant !

Finalement, nous avons retenu :

-l’état de Goa

-Hampi

-Bengalore

-Cochin et Allepey dans le Kerala

Nous avons pris un vol « multi-destination » sur Air India, qui nous permettait de repartir d’un endroit différent de celui où on avait atterri, avec en prime une journée d’escale à Delhi !

Pour environ 600€ par personne on a fait :

« Paris-Delhi »

« Delhi Goa »

« Cochin – Paris » (mais pas direct)

Auxquels on a rajouté nos trajets intérieurs en train (Goa – Hampi – Bengalore) et en avion avec Air India (Bengalore – Cochin).

Delhi (1 jour) – ou l’arrivée en Inde

Je ne vais pas trop en parler, car j’y avais habité et qu’on n’a pas trop fait les touristes.  Juste un petit tour par Hauz Khas village, le village bobo de Delhi, jouxté d’un joli lac d’un côté et de bidonvilles de l’autre, avec ces resto et bars aussi chers qu’à Paris.  Et puis une visite à la salle d’escalade ouverte par mon pote Anuraag, Delhi Rock.

Juste un commentaire : se déplacer d’un terminal à l’autre est un vrai bordel, il y a une ligne de métro qui va à un terminal, et une autre ligne de métro qui va à un autre terminal, mais les deux lignes ne sont pas connectées entre elle !  Il y a des navettes, mais elles ne sont pas simples à utiliser.  Et puis pour ne pas aider, certains vols domestiques partent du terminal international…

Bref, mieux vaut bien se renseigner deux fois qu’une sur son terminal et éventuellement prendre un taxi plutôt que le métro – de plus la conduite à Delhi est une expérience à vivre !  Après une heure de galère en navette, on a fini par prendre pour 700 roupies (8€ environ) un taxi de l’aéroport au centre-ville.

On a remarqué à ce propos un truc marrant à propos des prix : au début, tout nous a semblé pas cher.  700 roupes (8€) pour 10km en taxi ? Wow !  Et puis, après quelques jours, on voit ce qu’on peut avoir pour 100 roupies (1,20€), par exemple un super thali, le repas typique indien, et on se rend compte qu’on surpaye pas mal de choses.  Alors on hésite constamment entre :

-payer le prix demandé, parce qu’il est finalement très correct pour nous, qu’il est inconfortable de négocier quand on n’a pas vraiment d’idée du « vrai prix » et que la différence de niveau de vie est légèrement culpabilisante ;

-et négocier dur, pas tant pour l’économie réalisée que pour affiner notre jugeotte et parce que c’est un peu désagréable d’être un porte-monnaie sur pattes.

J’imagine que tout le monde rencontre le même dilemme mais je n’ai pas la solution !

En tous cas les indiens qui vivent des touristes ont l’air de bien vivre.  Pour ce voyage, nous avons seulement été dans des endroits touristiques, et nous n’avons pas vraiment vu de pauvreté (en tous cas – c’est triste à dire – pas plus qu’en région parisienne !).

Goa (9 jours)

20190125_174915_note2_IMG

Depuis le temps que j’entendais parler des plages de Goa !  Maintenant je peux en parler à mon tour.

Aller à Goa, c’est choisir sa plage.  Il y en a sur une bonne centaine de kilomètres, où les bicoques (hôtel, bars, restaurants, boutiques) s’alignent de façon quasi-ininterrompue, si ce n’est par une zone d’estuaires où se trouvent Panaji, la capitale de l’état de Goa, Old Goa et l’aéroport.

  • Palolem

Nous avons choisi « Palolem », à 60 km de l’aéroport, décrit dans des guides comme « petit village de pêcheurs authentique ».

Arrivant au milieu de la nuit, nous avions réservé le trajet aéroport / hôtel via notre hôtel, papillon beach hut, un ensemble de cabanon de plage très sympatique avec un très bon resto.

A Palolem, il y a en effet un petit village de pêcheurs, mais il faut bien le chercher !  Lesdits pêcheurs proposent des tours de barques aux touristes sur la mangrove, et vendent leurs poissons aux restaurants où se restaurent les touristes.

Ceci étant dit :

-le tour sur la mangrove fut assez magique, nous étions seuls dans la barque avec le pêcheur, qui la déplace avec une perche (pas de moteur).  Tous les jours, à l’aurore, il nourrit les dizaines d’aigles qui habitent le secteur et il nous en a fait un spectacle privé.

20190122_082432_lumix_P1110756

-la plage est à la fois animée et relax – on y trouve un bar pour danser les danses latines, un centre de yoga, un peu d’art, des massages…  Le soir, pas mal de restos, assez variés.  Ceux qui sont sur la plage ont opté unanimement pour une ambiance romantique, calme, avec des bougies, les pieds dans le sable, au bord de l’eau, que la vie est dure…

-il y a un mix de population touristes étrangers / touristes indiens plutôt sain.

Nous avons fait connaissance d’un groupe international en formation de « prof de yoga » qui nous ont gentiment invités à leur cours de yoga.  Nous croyions la prof indienne, en fait elle était colombienne !  Certaines techniques de yoga enseignées, notamment l’acro yoga (qui s’inspire au moins autant de l’acro-porté du cirque que du Yoga) et le yoga aérien ou fly yoga (utilisant une sorte de trapèze en tissus) ont été développés en Californie avant d’être introduits en Inde…  Où les occidentaux viennent maintenant s’y former.  Cocasse, non ?  Autre cocasserie au passage, sur notre voyage en général : étant enceinte, je voulais faire du « yoga prénatal ».  J’ai tapé à pas mal de portes : introuvable.  J’ai dû attendre mon retour en France pour en faire !

20190122_182648_note3_IMG

Nous avons passé trois jours à Palolem, après nous aurions pu rayonner (on nous a dit qu’Agonda, un peu plus au nord, était une très belle plage…) mais nous ne l’avons pas fait, nous avions réservé un séjour dans une « ferme à épice » (spice farm).

  • NV Ecofarm et les Dudhsagar waterfalls

Pour ne pas faire plus d’une semaine de plage (ça peut lasser) j’avais réservé deux nuits « dans les terres », dans une « spice farm », NV Ecofarm.

On est venu nous chercher dans une voiture pot de yaourt à Palolem.  Détail kitch : quand le chauffeur passait la marche arrière, ça déclenchait la mélodie de « joyeux anniversaire » !

Arrivés à NV Ecofarm (à soixante kilomètres de là), nous sommes les seuls clients.  Le lieu a pourtant l’air prévu pour accueillir une bonne centaine de personnes.  On a un « cottage » plutôt stylé et un buffet gouteux rien que pour nous.  Par contre l’eau filtrée me semble un peu douteuse, ainsi que les équipements de « sports d’aventure » (je n’oserai pas grimper sur leur mur d’escalade ni sur leur mini-accrobranche).

Nous avons droit à la visite de la plantation :

-        Le jardin à papillons, avec des fleurs qui attirent les papillons (ça marche, y’en a plein)

-        le jardin astrologique (un délire qui ne doit exister qu’en Inde !)

-        la plantation d’ananas et de bananiers (on découvre que les ananas poussent dans des choux et que le bananier est une plante monoblastique, c’est-à-dire qu’elle meure après avoir produit un seul régime) – on découvre aussi le « jacquier » ou jack fruit tree

-        la plantation d’épice, où on découvre à quoi ressemble le poivre, la cannelle, la cardamome, le café ainsi que pas mal d’espèces dont on ignorait jusque là l’existence.

Le gérant nous propose aussi de visiter l’usine de torréfaction de noix de cajou, dans le village à 3 km de là.  Il nous y emmène, pour se rendre compte que c’est fermé depuis…  Plusieurs mois !  On se demande comment il peut ignorer ce détail sachant qu’il est lui-même producteur de noix de cajou et qu’il n’y a à peu près rien dans ce village à part cette usine.  Qu’à cela ne tienne, il nous propose de nous montrer sa méthode de torréfaction maison, cueille quelques noix de cajou, allume un feu de bois sous une plaque en métal et une fois la coque bien brûlée, on les décortique pour les manger.  Ce sont les meilleures que j’ai jamais mangées !

C’est top la noix de cajou, et en plus, il n’y a pas que ça qui se mange sur l’anarcadier, il y a aussi les « pommes de cajoux », à la chair sucrée et juteuse.

20190123_120639_note2_IMG

On nous propose des excursions à faire à quelques dizaines de kilomètres alentours : un zoo, un temple, des cascades…  Nous optons pour les « dudhsagar waterfalls ».  Le chauffeur nous amène au village le plus proche, Colem, où il faut prendre louer un 4X4 avec chauffeur et un gilet de sauvetage – rien de plus simple, il y a une foule et les 4X4 sont à la queue le leu, pourtant nous sommes venus assez tôt pour éviter l’heure de pointe !

Un groupe d’indiens en goguette nous propose de nous joindre à eux pour faire baisser le coût par personne et c’est parti !

La ballade en 4X4 dans la jungle dure une bonne demi-heure et nous en met déjà plein la vue, notamment lorsque nous traversons des rivières.  Le chauffeur nous attend deux heures sur place.  Vu que dans les deux sens le flux de touristes est continu, on se demande un peu pourquoi les chauffeurs ne font pas simplement des navettes, plutôt que de poireauter sur place.  Le but est de répartir au mieux la manne du tourisme entre le maximum de personnes…  Une sorte d’œuvre sociale.  En effet, en optimisant les trajets, on n’augmenterait pas les revenus, on diminuerait juste le nombre de personnes nécessaires !

A quelques centaines de mètres de marche se trouvent les fameuses cascades, qui font 300m de haut et alimentent un bassin où on peut se baigner.  Assez incongrus dans ce site naturel, des surveillants de baignade vérifient que personne ne s’aventure dans le bassin sans gilet de sauvetage – enfin surtout les indiens, qui ne savent généralement pas nager.  Les touristes étrangers, eux, ont la paix !  Un des indiens qui nous accompagnent sait nager et n’a vraiment pas envie de porter de gilet de sauvetage, qui entrave ses mouvements de crawl.  Il se fait siffler une fois par le surveillant de baignade, puis deux, puis trois, puis c’est tout, lui aussi fini par avoir la paix.  En tous cas c’est un sacré spectacle de voir s’ébattre tous ces indiens en gilets rouge et pour rajouter à l’exotisme, de nombreux singes se mêlent aux touristes.

Un sifflet retenti : plus de 300m au-dessus de nous, en surplomb des cascades, passe une improbable ligne de chemin de fer.  Quelques jours plus tard, nous prendrons cette fameuse ligne entre Goa et Hampi et verrons les baigneurs en contrebas.

20190124_101514_note2_IMG

En trois jours nous avons vraiment fait le tour de NV Ecofarm, re-visité la plantation nous-même, mais pas trouvé le « sentier de randonnée » pourtant annoncé.  Nous demandons à le voir avant de partir et bien nous en prend, car notre hôtesse nous accompagne et rend l’expérience intéressante : elle habite juste à côté et nous présente ses parents, nous montre leur potager, la source où ils viennent religieusement se purifier…

Il est temps de partir, nous laissons la place à deux cents écoliers qui viennent pique-niquer à NV Ecofarm.  Quel contraste avec les lieux déserts pendant notre séjour !

Pour info, nous avons vu après coup que de nombreux tour operators propose des combos « spice farm visite + dudhsagar waterfalls » sur une journée, avec prise en charge du transport à partir des plages, à des prix canons, il n’est donc pas nécessaire de faire un séjour dans les terres comme nous l’avons fait pour voir ces attractions.

  • Calangute

Pour les indiens, c’est LA plage de référence.  Pour les touristes étrangers, c’est la plage A FUIR.  Nous y avons passé deux nuits qui nous ont permis de juger par nous-même, je pense que c’est à voir mais je n’y passerai pas toute une semaine !

Nous n’avions rien réservé et avons un peu galéré pour trouver un hébergement – même s’il semble y’en avoir des milliers, tout était pris d’assaut, car c’était un week-end prolongé en Inde.  Des groupes de mecs viennent passer le week-end en bande, sans leur femme, pour picoler, jouer au casino et que sais-je encore.  Certains portent le même t-shirt, comme pour un enterrement de vie de garçon.  La journée, la plage grouille de monde et d’activités nautiques (banane tractée, parachute ascensionnel, hors-bord, etc.).  A l’autre bout de la plage, qui fait peut-être trois kilomètres de long, se trouve « Baga Beach ».  De là, à gué ou par un pont moyennant un petit détour, on peut accéder à une petite crique et un bar de plage vraiment paisible – ça change et ça fait une belle ballade.

Le soir, les plages de Baga et de Calangute se vident.  Les restos et bars de plage sont déserts – il faut dire qu’ils sont chers pour l’Inde et que vu le peu de clients on est en droit de douter de la fraîcheur des produits servis !  Par contre, ils rivalisent en matière de musique boum boum hyper forte et d’éclairages au néon.  Bref, ça ne donne pas envie de passer la soirée sur la plage, mais on n’a pas vraiment trouvé d’alternative sympa, sachant que le centre-ville est plein de boutiques à touristes criardes.  C’est peut-être pour ça qu’on n’a pas croisé beaucoup de touristes étrangers, à part de vieux hippies qui ont dû arriver là il y a un demi-siècle et jamais repartir, comme dans la fable de la grenouille.

20190125_175558_note2_IMG

  • Tour en moto Royal Enfield – culture et plages du nord

20190127_141131_note3_IMG

A Calangute, on a pu louer une moto « Royal Enfield » et visiter les alentours pendant deux jours.  900 roupies (à peine plus de 10€), pas de caution, un petit casque de criquet pour le conducteur (le passager n’en a pas besoin voyons !) et c’est parti pour rouler jusqu’à 100km dans l’intense circulation indienne.  Je ne sais pas ce qui était le plus flippant : conduire moi-même, où être passagère derrière Steph, qui après une courte prise en main conduisait comme les indiens, sans distance de sécurité et à grand renfort de klaxon.  Faux-cul, je l’ai félicité sur ses capacités d’adaptation, ce à quoi il m’a répondu qu’il avait « toujours eu ce type de conduite en lui ».

Pour la culture, nous sommes allés au musée « House of Goa » où on en apprend pas mal sur l’histoire de Goa, ancienne colonie portugaise et chrétienne, dont l’histoire a laissé de nombreuses traces visibles : maisons coloniales superbes et églises disséminées un peu partout.

Nous avons visité le « Aguada Fort » : entrée libre et très jolie vue.

Et puis au nord de Calangute :

-vagator beach (relativement calme) et ses vestiges de fort (Chapura Fort).  En pleine chaleur, ça grimpe un peu, mais pas d’inquiétude, en haut les vendeurs de boissons fraiches accueillent le touriste !  On regrette juste que tout soit servi dans du plastique (gobelet en plastique, paille en plastique) et que ce plastique se retrouve partout dans la nature.  Une vraie plaie !  Si notre voyage était à refaire, nous emporterions un gobelet et une paille réutilisable, la seule chose qu’on puisse faire à titre individuel.

-Arambol : une plage très touristique (surtout des touristes étrangers) et un peu baba cool, avec pas mal de centres de yoga et de massage.  Le soir, l’ambiance était très bonne, avec des gens qui dansaient au son des percus sur la plage, des concerts de musique live dans les restos.

  • Old Goa

20190128_123104_note2_IMG

Pour se rapprocher de la gare où nous devions prendre le train tôt le matin (Vasco de Gama) et avoir l’occasion de visiter Old Goa, j’avais prévu deux nuits à Old Goa.

Ce n’était pas un très bon choix, si c’était à refaire, je séjournerai plutôt à Panaji (que nous n’avons finalement pas du tout visité, alors que c’est peut-être plus intéressant qu’Old Goa et certainement plus vivant).  En plus, pour aller de Old Goa à Vasco de Gama en bus, il faut repasser par Panaji (même s’il y a une route directe entre Old Goa et Vasco de Gama qui est bien plus courte…).

Old Goa était une ville importante jusqu’au 18ème siècle, où elle a été complètement ravagée par la peste.  Depuis, toute la ville a disparu, sauf les édifices religieux qui étaient en pierre.  Ils sont certes impressionnants et valent une visite.  Les indiens chrétiens (car il y en a finalement beaucoup, surtout dans le coin) viennent y pratiquer leur religion et c’est haut en couleur.  J’ai beaucoup aimé les voir se prendre en selfie avec un christ grandeur nature et ensanglanté sur sa croix !

Le soir, moment paisible en haut de la colline où se trouve la chapelle « Our Lady of the Mount » - le point de vue est superbe, on est entouré par la nature qui a repris ses droits grâce à la peste !

20190128_182403_note2_IMG

Train de Goa à Hampi

20190129_093602_note3_IMG

Goa est un état et pas une ville, et Hampi n’a pas de gare, donc le trajet que nous avons fait est en fait « Vasco de Gama – Hostapete ».  C’est notre ami Fabien qui habite à Bengalore qui avait pris le billet pour nous, car de France nous avons été infichu de le faire – merci Fabien !

Les trains en Inde sont très bon marché et pris d’assaut, en général ils sont complets longtemps à l’avance.  Même en nous y prenant à l’avance il restait seulement des places en « sleeper class », la plus populaire qu’on puisse réserver, et dont j’avais de mauvais souvenir dans le Rajasthan (poussière omniprésente, gens qui crachent…).  Mais bon là il s’agissait seulement de faire 7h de train de jour alors j’ai accepté la sleeper class.

Aucun regret !  Nous nous sommes retrouvés au milieu de plus d’une centaine d’étudiants d’école de commerce, qui ne crachaient pas par terre et étaient même rudement polis (pardon, excusez-moi, merci), bref pas la population habituelle de la sleeper class.  Ils étaient curieux de faire notre connaissance et nous ont bien aidé à tuer les sept heures de trajet.  L’un d’eux avait une guitare et tous chantaient.  Ils nous ont aussi donné une petite leçon sur la gestion des déchets en Inde.  Leur trajet à eux durait 48h – donc un certain nombre de repas, achetés auprès des vendeurs ambulants qui font le charme des trains indiens.  Ces repas sont proposés dans des barquettes en aluminium ou en plastique.  A la fin du repas, les étudiants jettent les barquettes par la fenêtre directement dans la nature, non sans une certaine gêne, car ils nous regardent et disent « sorry for that ».

Dans le wagon, il y a bien marqué « ne pas jeter de détritus dans le wagon, utilisez les poubelles » et on le leur fait remarquer.  Ils nous font remarquer à leur tour :

« Oui mais il n’y a aucune poubelle dans ce train.  S’il y en avait, on les utiliserait bien sûr !  Là pour garder le wagon propre, il n’y a pas d’autre solution ».

Happy Hampi (4 jours)

20190129_175643_note3_IMG

Ah, Hampi !  Gros coup de cœur pour cette ancienne cité royale.

Capitale de l’empire hindou Vijayanagara, Hampi fut l’une des cités les plus grandes et des plus riches du monde.  Mais en 1565 son destin bascule avec la victoire de la Confédération islamique du Deccan sur l’empire Vijayanagara, dont le roi est décapité.

La cité est pillée puis abandonnée.  Elle est déserte et reprise par la végétation lorsqu’elle est « redécouverte » par les britanniques au 19ème siècle – les fouilles et les restaurations qui s’ensuivirent sont encore en cours actuellement.  Cette histoire n’est pas sans rappeler celle des temples de Khajuraho, surnommé « temples du kamasutra ».  Certaines sculptures d’Hampi sont d’ailleurs coquines elles aussi !

Voilà pour l’histoire…  Concrètement, il y a des vestiges (temples, marchés, bains, étables pour éléphants…) disséminés un peu partout dans un site naturel qui est déjà en lui-même un petit joyau : des blocs de pierres ocres semblent avoir été émiettés par un géant sur de vertes collines au milieu desquelles coule une rivière…  Les visites sont prétexte à de nombreuses ballades dans une nature superbe, chaque coucher de soleil peut être admiré d’un sommet différent.  Bref, c’est wow.

Revenons à nos sujets bassement touristiques : l’hébergement.  Hampi s’étale des deux côtés de la rivière Tungabhadra et il n’y a pas de pont pour traverser (à moins de faire quelques dizaines de kilomètres).

Alors il faut choisir entre loger côté « Hampi bazar », là où on arrive tout naturellement en bus, ou côté « Hampi Island », autrement dit « de l’autre côté de la rivière ».

  • Hampi Bazar et vestiges

20190130_113821_note2_IMG

20190130_173406_lumix_P1110879

Nous avions choisi le côté « Hampi bazar » (et la « Ranjana Guest House ») pour être près des vestiges – ils sont quasiment tous de ce côté.  Dès notre arrivée le premier soir, nous allons visiter le Virupaksha temple, juste à côté, qui a la particularité d’être en activité.  D’ailleurs le lendemain, aux aurores, on sera réveillé par une musique très forte.  J’ai d’abord pensé que c’était le gérant de la guest house qui abusait, mais non, c’était la musique du temple !

Dans le temple, un rabatteur / guide officiel nous propose un tour en vélo en groupe le lendemain pour voir tous les principaux sites.  Le prix est plus que correct (650 roupies, environ 8€, incluant le guide, le repas et le vélo !) et pour avoir testé il n’y avait pas d’entourloupe, le tour valait juste vraiment le coup.  Finalement pour ce tour à vélo, certains étaient en rickshaws et d’autres en motos, mais vu les faibles distances à parcourir entre chaque site ça n’a pas posé le moindre problème, la mayonnaise a pris dans notre groupe et ce fut une journée grandiose.  Je passe le détail des visites, il y en aurait trop à dire et je préfère laisser les spécialistes s’y coller.

La visite s’achève vers 16h, mais le guide nous dit qu’on peut garder les vélos pour visiter en autonomie un dernier temple, le Vittala Temple ou « chariot temple » car il abrite un chariot en pierre.  Ca nous prend pas mal de temps, notamment parce qu’on s’arrête en chemin prendre des photos – la ballade d’accès est vraiment magnifique.  Et puis sur place on fait « chanter » chaque colonne de pierre, un must.  Bref, on arrive un peu tard pour restituer les vélos et le loueur est furax, il nous reproche non seulement d’arriver tard, mais en plus d’avoir abîmé les freins des vélos (alors qu’on est prêts à le jurer : les vélos n’avaient PAS de freins lorsqu’on nous les a remis 😊).  Un autre commerçant intervient et nous aide à trouver une solution amiable.  Son motto : « Happy Hampi » - Hampi a une bonne réputation auprès des touristes et tout le monde tient à ce que cette réputation perdure.  Je trouve que cette philosophie de « Happy Hampi » se ressent, l’ambiance à Hampi est juste extraordinairement bonne, que ce soit entre les touristes ou entre touristes et locaux.

Le soir, côté Hampi bazar, l’ambiance est plutôt calme, tamisée, avec plein de petits restos sympas, des bars aussi mais théoriquement sans alcool à cause de la proximité des temples.  J’ai particulièrement affectionné la terrasse du « Funky Monkey », ses mocktails, son coconut curry et son jeu de backgammon.  Dans les petites ruelles touristiques, touristes et vaches se croisent courtoisement. 

Côté Hampi Island, il paraît que c’est plus débridé, plus « comme Goa » !

Encore quelques mots sur le côté « hampi bazar » puis je vous emmène côté Hampi Island.

Pour les achats, c’est là que nous avons trouvé notre bonheur – on a pu acheter directement auprès des artisans qui les fabriquaient des pendentifs en pierre et des « coconut violin », un violon dont la caisse de résonnance est en noix de coco, le manche en bambou, l’archet en bande de cassette vidéo et les cordes en fil de fer.  Lorsque le fabriquant-distributeur en joue, c’est vraiment mélodieux !

Le matin, il faut vraiment passer un peu de temps du côté du Virupaksha temple (dedans aussi : ça grouille d’attraction, entre les singes, les hindous, l’image inversée…  Bref vous verrez).  En effet à côté du temple il y a un « ghat », c’est-à-dire des gradins qui descendent dans la rivière, où les hindous viennent se purifier.  Ça donne des scènes d’une beauté et d’un exotisme sidérant.  Et puis, cerise sur le gâteau, il y a aussi un éléphant qui vient pour son bain quotidien, sous le contrôle de son cornac, qui le brosse intégralement, pendant une bonne heure.  Les uns se savonnent, l’autre défèque, dans la meilleure ambiance qu’il soit.

20190201_083558_note2_IMG

Notre guide d’un jour nous avait prévenu : on a beau voir quantité de vestiges incroyables, on ne voit qu’un infime pourcentage des merveilles d’Hampi.  Il y a en a tellement !  On s’en rend bien compte lorsque le dernier jour, avant de partir, on va visiter un dernier temple.  Il est tout proche, mais on a été tellement occupés qu’on aurait facilement pu le zapper.  Il s’agit du Achyutaraya temple.  Nous y allons seuls et sommes presque seuls sur place, il se révèle à nous au milieu de la végétation et j’ai juste l’impression d’être dans Indiana Jones.  N’hésitez pas à grimper le sommet tout proche pour y admirer le coucher du soleil, et à vous aventurer profondément dans la grotte qu’on croise en montant pour voir le bien caché « Shiva Linga ».

20190201_172309_note2_IMG

  • Traversée de rivière d’Hampi Bazar à Hampi Island

Pour aller à Hampi Island, il y a des bateaux « officiels » pendant la journée.  Le soir, il y a des passeurs dans des petites embarcations traditionnelles, rondes, en vannerie et à rame.  La traversée est courte et pas bien méchante – limite on pourrait la faire à la nage, mais pas quand on a un smartphone et qu’on n’a rien prévu d’étanche.  On nous avait dit que les passeurs prenaient le double des bateaux officiels et on l’avait cru.  Mais le soir venu, lorsque nous avons voulu retraverser pour rentrer dormir à notre guest house, les passeurs nous ont demandé six fois le tarif de jour !  Difficile de négocier quand il fait nuit et qu’on n’a pas vraiment d’alternative, mais c’est rageant.  Alors que nous fulminions, un touriste roumain est arrivé tout sourire, a dit que finalement, il n’avait pas besoin des passeurs, est monté tout seul sur leur petite embarcation et s’est mis à ramer en direction de l’autre berge, nous plantant tous là : Steph et moi absolument admiratifs de son culot, et les passeurs inquiets et furieux.  Ah ah, qui est-ce qui rigole maintenant ?

Le touriste est revenu, leur a rendu leur embarcation et leur a demandé s’ils étaient disposés à être raisonnables sur le prix.  Il a réussi à négocier de payer « seulement » quatre fois le prix de jour.

Par principe, Steph et moi étions contre : c’est encore du racket !

L’ami roumain nous a donné une leçon à nous aussi :

« Quand tes principes vont à ton encontre, laisse-les tomber ! ».

C’est comme ça que nous avons traversé la rivière, de nuit, dans une frêle embarcation, avec un roumain sympathique et débrouillard, et des passeurs légèrement chamboulés.

On a bien rigolé, mais si c’était à refaire, je tenterai peut-être la traversée à la nage (après l’avoir faite une première fois de jour et avoir prévu le coup avec un sac étanche) ou bien je changerai d’hébergement en cours de séjour (une ou deux nuits à Hampi Bazar et une ou deux nuits à Hampi Island).

  • Hampi Island

20190131_162041_note2_IMG

Je connaissais Hampi de nom depuis longtemps comme étant « THE » spot de grimpe mythique en Inde.  En effet, vu le nombre de rochers qui se baladent, il y a vraiment du potentiel !

Côté Hampi Island, il y a quelques prestataires qui proposent du matériel à la location et des stages (Goa Corner, Sunny…).  Steph a fait une demi-journée de bloc, avec le « prof » sunny, plutôt sympa apparemment.  Moi qui était enceinte de cinq mois ait dû faire l’impasse là-dessus – on ne peut pas tout avoir !

Hampi Island, c’est peut-être festif le soir (on ne s’est pas vraiment rendu compte), mais globalement le lieu est paisible, les logements un peu dispersés.  On est vraiment à la campagne.  Il y a des centres de yoga, de massage, pas mal de resto aussi, bien adaptés aux goûts européens (on a même craqué pour un gâteau chocolat banane).

Notre activité, que je recommande chaudement, a été de louer un scooter.  200 roupies plus deux litres de carburant, pas de casque, pas de caution et c’est parti.

Nous avons ainsi été au « Hanuman temple » (le temple du dieu singe) où on croise en effet des singes (surtout le matin et le soir, nous a-t-on dit).

20190131_125837_note2_IMG

Puis nous avons cherché les fameuses « cascades » que tout le monde cherche sans les trouver – nous pas plus que les autres !  En guise de cascades nous avons vu une jolie rivière un peu encaissée, accessible seulement par des chemins de terre, très marrants à prendre en scooter (sauf si on crève j’imagine !).

Nous sommes allés nous baigner dans un joli lac, assez isolé, qu’un indien en scooter nous avait indiqué.  Sur place, pas mal de touristes, mais aucune construction ni équipement touristique.  Par contre, l’indien qui nous avait rabattu sur place fait le tour des touristes, prend leur commande (bière ? drogue ?), s’absente 15 min et revient avec la commande toute fraiche sur son scooter.  Deliveroo India !

Enfin, nous avons déambulé en scooter au milieu des rizières et traversé des villages authentiques splendides.  Les animaux (buffles, cochons, poules) vivent au milieu des gens, mais tout est hyper clean, les gamins disent « hello » en souriant mais ne demandent rien – une jolie facette de Happy Hampi !

 

20190131_165624_note3_IMG

Train de Hampi à Bengalore

 Emballés par notre trajet de Goa à Hampi, nous attendions presque avec impatience notre train pour Bengalore – surtout que cette fois-ci on avait réservé en classe top moumoute, le 1AC !

Et bien finalement, c’était confortable, mais beaucoup moins funky.  Nous étions avec un couple âgé dont le mari était atteint de Parkinson, mais surtout, il n’y avait pas de vendeur ambulant dont j’aime pourtant tant le chant (pani bottle pani bottle samosa chicken byriani blablabla) et les produits.

Arrivés à la gare de Bengalore, nous avons pris un rickshaw « pré-payé », ce qui est bien pratique pour éviter de se négocier et de se faire avoir sur le prix.

 

Bengalore (2 jours)

20190203_081930_note2_IMG

Bengalore n’est pas une ville touristique du tout, nous y sommes allés uniquement pour voir nos amis Fabien et Maryline qui se sont expatriés là-bas avec Maëly leur fille de deux ans.

En un week-end, je crois qu’ils ont réussi à nous montrer tous les charmes de la ville !

-aller au marché aux fleurs (KR market) tôt le matin.  Joli, et permet de prendre la mesure du travail nécessaire pour fabriquer toutes ces tresses de fleurs qui embellissent les cérémonies et les fêtes – le summum de l’éphémérité !

-petit déjeuner de dosas au MTR, un restaurant bondé, savoureux et bon marché qui est une institution à Bengalore

-se balader au Lalbagh park

-prendre le goûter à l’Oberei, un hôtel 5 étoiles tel qu’on n’en fréquente pas souvent

Mais ce qui m’a le plus éclaté, c’est de partager leur vie d’expat, dans leur maison où chaque pièce pourrait contenir notre appartement parisien (bon j’exagère mais en tous cas leur home cinéma est plus grand que notre double salon !).

Au alentours de leur maison, on avait repéré un grand mur derrière lequel dépassait des cornes.  Curieux, nous avons fait mine d’entrer pour voir et avons eu la surprise de voir s’effacer le gardien pour nous laisser passer.  A l’intérieur, personne ne parle un mot d’anglais, mais on nous accueille avec force signes et sourires.  On nous montre les vaches, on nous laisse même les nourrir !  Une vraie expérience VIP !  A la fin seulement, on comprend qu’on est dans une sorte de SPA pour vaches sacrées, que le lieu est ouvert au public et on nous demande gentiment quelques roupies pour la visite…

20190203_182824_note3_IMG

Kerala (Cochin 3 jours et Allepey 2 jours)

Dommage d’aller dans le sud de l’Inde sans aller au Kerala, destination touristique phare.  Mais où au Kerala ?  Tous les voyageurs ont l’air d’aller à Cochin et à Allepey, alors nous avons fait pareil.  Pour bien faire, il aurait aussi fallu aller à Munnar, mais ça faisait beaucoup de route, et on m’a dit que l’état de la route n’était pas bien compatible avec mon état de grossesse !

Bengalore – Cochin : une heure de vol, 15€ par personne avec Air Asia !

  • Cochin

20190206_073631_note2_IMG

A Cochin, ou plus précisément à « Fort Kochi », nous logeons à Samaria Homestay, notre meilleur plan logement de tout le séjour : pas cher, clean, bien placé, avec une gérante super sympa, pleine de bons conseils et qui nous cuisine des petits déjeuners copieux, savoureux et variés !

Notre séjour à Cochin commence bien !

A Cochin, il y a la plage, avec des carrelets un peu comme ceux qu’on a à Pornic, mais qui auraient été introduits par les chinois au 14ème siècle.  Ils sont en activité, on voit quelques pêcheurs les mettre en branle pour pêcher quelques minuscules poissons.  Par contre la pêche ramenée par les bateaux de pêcheurs est impressionnante !

Pendant notre séjour, il y avait aussi une biennale d’art contemporain et nous y avons trouvé une ambiance bobo que nous ne soupçonnions pas exister en Inde !20190205_164935_note3_IMG

Il y a aussi un centre culturel où nous avons assisté à des démonstrations de « Kathakali », une sorte d’opéra dansé joué par des hommes qui se maquillent, et à des arts martiaux indiens qui nous ont beaucoup plu.  A la fin, les volontaires sont invités pour une initiation – le seul volontaire était Steph !

20190205_184751_note2_IMG

20190206_164803_note2_IMG

La synagogue et « Dutch Palace » sont des visites agréables à faire.

Et pour ceux qui ont loupé les églises de Goa, il y en a aussi un paquet à Cochin.

Pour parfaire notre séjour, nous nous sommes fait masser – à Cochin ou ailleurs c’est une expérience qu’il faut faire en Inde sans modération !

  • Allepey

20190207_110816_note2_IMG

De Cochin, nous avons rejoint Allepey en bus.  Nous avons logé sur la plage, plutôt que dans l’agglomération d’Allepey, qui nous avait été décrite comme plutôt glauque.

Notre logeuse au Rajatheeram Beach Homestay louait des vélos et c’est comme ça que nous avons rejoint le « centre » d’Allepey où se trouve le port d’accès aux fameuses « backwaters ».  Le port pue et est remplis d’embarcations touristiques – il faut vite en choisir une et embarquer pour les backwaters !

Les options sont :

-les grosses péniches d’habitation, embarcations traditionnelles magnifiques, mais chères et plutôt réservées aux séjours incluant des nuitées

-les shikaras, genre de gondoles à moteur

-les kayaks / canoës

-les bateaux-navettes (service public hyper pas cher !)

Le bilan carbone de notre voyage est catastrophique, mais nous avions quand même envie d’être un peu green sur les backwaters et avons cherché des canoës.  Et bien ils sont plus durs à dégotter que les bateaux à moteur, et loués plus chers !  Dans notre quête de canoë nous nous sommes aventurés dans les chemins de traverses des backwaters à vélo, ce qui était assez très sympathique, mais rapidement limité car les voies de circulation, dans le coin, sont plutôt aquatiques que terrestres.  Deux bonnes trouvailles en chemin :

-la fabrique d’huile de noix de coco, sur Chungam Road – on a pu jeter un coup d’œil dans l’usine et acheter un litre d’excellente huile (petite surprise au retour en France : l’huile qui était liquide sous le climat indien devient solide chez nous)

-l’hébergement « Lemon Dew House », où nous avons bu un jus de pastèque dans des hamacs, et dont la localisation m’a semblée extraordinaire – un havre pour backpacker dans le dédale des backwaters.  Eux proposaient des ballades en canoë très tentantes, mais nous avions déjà loupé le seul départ de la journée.

Finalement, tout cela nous amène aux heures les plus chaudes, et nous n’avons plus tant envie de ramer…  Nous succombons à la shikara.  Nous pensions la partager avec d’autres touristes, mais c’est formellement interdit, afin de donner du travail à un maximum de personnes (c’est vrai qu’il y a une centaine de shikaras dispos rien que dans le port d’Allepey et seulement une poignée de groupe de touristes).

C’est parti pour trois heures de Shikara, où nous sommes vautrés comme des romains.  La ballade dans les backwaters est grandiose, le café où nous faisons une pause assez exotique.  C’est la magie du tourisme : nous sommes des moutons mais avons l’impression de vivre une expérience unique, exceptionnelle.

20190207_163649_note2_IMG

20190207_163709_note2_IMG

20190207_172653_note3_IMG

Le lendemain nous devons retourner à Cochin pour passer la nuit à l’aéroport avant notre avion (dans un hotel bien naze !).  Nous rendons notre chambre tôt le matin pour attraper le bateau-navette entre Allepey et Kottayam, profitant ainsi d’une nouvelle excursion de plusieurs heures sur les backwaters (pour le prix d’un ticket de bus !).

Nous profitons d’être dans le coin pour visiter Kumarakom Bird Sanctuary.  C’est une ballade nature assez sympa, mais c’est l’endroit des backwaters où nous avons vu le moins d’oiseaux !  Beaucoup de petits couples d’indiens par contre.

Quel voyage !  Il manquait juste un peu d’adrénaline, mais le trajet en bus pour retourner à l’aéroport de Cochin à comblé ce manque 😊

 

20190206_183209_note3_IMG

Grossesse, voyage, bouffe et santé

Pour ce voyage, j’étais enceinte de cinq mois.

Après réflexion et prise d’avis médical, j’ai décidé de partir quand même, mais en évitant les zones à fort risque de palu, la bouffe douteuse, les déplacements compliqués, les plans trop à l’arrache et les grosses randos.  Après tout, il y a plus d'1,3 milliards d'indiennes qui ont mené leur grossesse à terme là-bas...

  • Le palu

Pour le palu, nous avons été seulement dans des zones où le risque était faible.  Nous avions de l’antimoustique et une moustiquaire.  Je me suis quand même faite piquer un certain nombre de fois, soit avant de m’enduire d’anti-moustique, quand ma vigilance était un peu relâchée, soit dans les hôtels qui n’avaient pas de crochet pour attacher la moustiquaire – le pire, c’est que parfois il y avait des ouvertures impossible à boucher, on ne pouvait même pas se dire « OK on tue tous les moustiques avant de dormir, et puis on ferme tout, tant pis si on a chaud ».  Je n'ai heureusement pas attrapé le palu, mais c'était une source de stress de temps en temps que j'avais mal jaugée et qui me ferait hésiter à recommencer.

  • L’alimentation

J’ai fait hyper attention à ce que j’ai mangé : des trucs locaux bien cuits, pas de salade, pas de sauce blanche (curd).

Sauf à l'Oberei hôtel 5 étoiles de Bengalore, où j'ai craqué pour une glace car Fabien et Maryline (et leur petite Maëly) le font régulièrement, sans problème.

Côté boissons c'est plus compliqué!  J’ai bu quantité de chaï (le petit thé épicé au gingembre des vendeurs ambulants), jus de fruits et lassis.

Le chaï, c’est une valeur sûre, c’est bouilli, même dans les sombres gargotes c’est inoffensif (jusqu’à preuve du contraire, me dirait vous, ahah ! Bin oui c’est le jeu).

Les jus de fruits frais, il faut éviter qu’ils aient de l’eau ou des glaçons – mais dans les lieux touristiques les restos s’adaptent et mettent des glaçons « spécial touristes » qu’ils achètent tout faits et qui sont faits avec de l’eau filtrée.  Ils sont reconnaissables grâce à leur forme élaborée (avec un trou au milieu par exemple) et dans ce cas c’est OK.  Bref il ne faut pas hésiter à demander.  Il m’est quand même arrivé de demander un jus de fruit, puis de le regretter, en voyant que la vaisselle utilisée était lavée mais pas rincée…

Les lassis (yaourts aux fruits), c’est dur d’y résister, surtout quand on ne peut pas boire de bière !  J’en ai bu des litres au début.  Et puis je me suis rappelée qu’on m’avait parlé de la listeria, qu’il fallait faire gaffe aux produits laitiers, à la chaîne du froid…  J’ai douté et j’ai arrêté.

  • Les déplacements

Les grands trajets me faisaient un peu peur.

Pour l’avion, plus que d’habitude, quand on est enceinte, il faut faire gaffe aux phlébites.  Mon médecin m’a dit de me lever toutes les heures, de marcher, de faire des génuflexions…  J’ai affronté le ridicule et j’ai fait consciencieusement ma petite gym dans le couloir de l’avion.

J’avais vérifié auprès des compagnies aériennes que j’étais à un stade où ils autorisaient le voyage, mais je n’avais pas de justificatif en anglais et je me demandais un peu comment ça allait se passer.  Chez Air India, on ne m’a rien demandé.  Chez Air Asia, on m’a juste fait remplir une déclaration sur l’honneur.

Le train s’est révélé très confortable, c’est l’idéal quand on est enceinte, mais par contre mieux vaut réserver à l’avance !

Finalement, ce sont les « petits » trajets plus ou moins improvisés dans Goa et dans le Kerala qui ont été les plus éprouvants – on a quand même fait des heures de bus et de voiture.

Reste à savoir si tout ça aura donné le virus du voyage à notre future fille 😊

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité